Critique
Notre critique de Blue Reflection

Published
6 ans agoon
By
Bebop
Développeur : Gust
Genre: RPG
Version Éditeur : PlayStation 4
Autre Supports: PlayStation Vita et PC
Langue : Voix en japonais, texte en anglais
Classification : + 16 ans
Sortie en France: 29 septembre 2017
Taille d’origine: 19,8 Go
Prix Moyen : 59,99€
Dernier né des studios Gust – connu pour les séries des Atelier, Ar Tonelico, Mana Khemia -, Blue Reflection est un RPG ancré dans notre époque contemporaine se parant donc d’un contexte plus “réaliste” que leurs autres productions. Initialement disponible au Japon en mars 2017, le soft débarque chez nous 6 mois plus tard dans une version traduite uniquement dans la langue de Shakespeare.
Magical-Girl et lycéenne
Alors qu’elle se destinait à une carrière de danseuse étoile, Hinako Shirai voit son rêve prendre brutalement fin lorsqu’un accident lui laisse une grave blessure au genou. Démoralisée et mal dans sa peau, elle doit cependant faire sa rentrée au lycée pour filles d’Hoshinomiya. Toutefois, grâce aux sœurs Yuzu et Lime, elle devient une Reflector, une combattante du Common, lieu créé par l’inconscient collectif des humains où leurs émotions se manifestent. Jonglant entre sa vie de lycéenne et de Reflector, Hinako va réapprendre à vivre tout en sauvant le monde.
Bien qu’assez classique dans son déroulement, le scénario est agréable à suivre, en grande partie grâce à son héroïne attachante, avec ses qualités et ses défauts. La galerie de personnages qui accompagne Hinako n’est pas en reste et même si certains sont un peu trop stéréotypés ou insuffisamment développés, cela n’en demeure pas moins appréciable.
Monde réel et Common
Durant toute l’histoire, Hinako alternera une partie dans le monde réel, au sein du lycée, et une autre dans le Common.
La vie dans le lycée consiste à assister à des tranches de vie de lycéennes, ponctuées par des phases d’exploration où le joueur devra aller à la rencontrer des autres élèves , que ce soit pour des quêtes ou pour sympathiser avec. Petit détail amusant, à la fin de la journée – qui n’est pas limitée dans le temps -, Hinako rentre chez elle et, en fonction de l’action effectuée, par exemple, faire des étirements avant de dormir, cela influencera le déroulement du lendemain avec de courtes scènes intermédiaires. Ces dernières ne sont pas indispensables à la narration mais permettent de s’attacher un peu plus à notre jeune héroïne et de renforcer l’aspect social du soft.
Si vous avez suivi l’actualité du jeu, vous n’êtes pas sans savoir qu’Hinako doit renforcer ses liens avec ses camarades pour débloquer de nouveaux fragments, des émotions cristallisées et qui permettent d’améliorer les compétences utiles au combat. Chaque lycéennes à ses propres problèmes et il est intéressant de voir la maturité de certaines situations. C’est là une des qualités du soft puisque malgré un ton niais de prime abord, la mise en avant de sujets graves comme le harcèlement scolaire ou la peur des autres apporte de la profondeur aux différentes élèves et permet à Hinako de prendre conscience de certaines choses auxquelles elle n’apportait aucun intérêt autrefois.
Ce rôle de confidente passe principalement par des phases de dialogues mais pas seulement car durant votre temps libre, vous aurez tout le loisir de parler avec vos camarades de classe et de les inviter quelque part. Karaoké, temple, magasin de vêtements, etc. En plus de résoudre leurs problèmes, cela permet à Hinako de mûrir et de changer son regard sur certaines choses. Mentionnons aussi la présence d’une application in-game sur le smartphone de l’héroïne et qui permet aux élèves de discuter entre elles. Ces petits moments du quotidien sont encore une fois assez peu utiles au scénario principal mais apportent un certain cachet humoristique et humain à l’ensemble.
Bref, on sent une réelle volonté de la part du studio de narrer une histoire touchante et pas uniquement centrée sur l’aspect magical-girl. On regrettera cependant un rythme assez lent et une répétitivité exacerbée durant ces phases.
L’autre lieu important est le Common. Ce lieu éthéré représente les émotions du genre humain qui se matérialisent sous la forme de quatre environnements distincts, à savoir, celui de la joie, de la tristesse, de la peur et de la colère. Durant votre exploration, vous devrez récupérer des matériaux pour fabriquer des power-up temporaires ou améliorer les fragments préalablement récupérés en aidant vos amies. De plus, le Common est infesté de démons et c’est l’occasion pour Hinako de mettre à profit ses talents de Reflector.
Du tour par tour sympathique
Les combats se déroulent en fonction d’une “Timeline”, une barre située en haut de l’écran avec une icône pour chaque personnage qui combat. La première icône à atteindre le milieu peut agir avant de reculer jusqu’à un point déterminé par la compétence utilisée et de repartir pour un tour.
Durant l’affrontement, le joueur contrôlera en fonction du moment, Hinako, Yuzu ou Lime et pourra, à sa guise, effectuer une action parmi les quatre choix que sont l’attaque, le soutien, la charge d’Ether et l’Overdrive. Les deux premières sont régies par l’utilisation de compétences tel qu’une attaque de zone ou un sort de soin, par exemple. D’ailleurs, certaines capacités disposent d’un effet “Knockback”. Concrètement, une fois l’attaque exécutée, la/les cible(s) verront leur positions sur la Timeline reculée de façon plus ou moins importante. Une bonne façon de gagner du temps et de privilégier nos personnages.
La charge d’Ether et l’Overdrive sont directement liés. L’Ether est une énergie propre au Common qu’il faut utiliser à bon escient. Durant la charge, la magical-girl l’effectuant va augmenter la quantité disponible tout en rechargeant ses points de mana rapidement. Une fois une certaine quantité accumulée, l’Overdrive peut être activer. Cette technique permet d’attaquer plusieurs fois durant le même tour, maximisant les dégâts occasionnés.
Intéressant mais pas obligatoire contre les démons classiques, l’utilisation de l’Ether est indispensable face aux combats de boss.
Ces derniers sont indubitablement l’un des points forts du jeu. Jouissant d’une mise en scène réussie, ils feront appel à l’ensemble du gameplay pour espérer être vaincus. L’Ether disponible va s’avérer utile à chaque instant puisqu’en puisant directement dans votre réserve durant le temps d’attente, vous pourrez accélérer la progression des héroïnes sur la Timeline, vous mettre en garde pour une attaque à venir, régénérer vos points de vie et de mana ou encore soigner vos camarades de classe.
En effet, après être devenu amie avec une élève, cette dernière vous prêtera main forte durant ces affrontements. Demandant une certaine quantité d’Ether pour être utilisées, vos nouvelles amies pourront intervenir pendant votre tour en appuyant sur la touche adéquate. Allant d’un soin générale, en passant par une augmentation des statistiques ou une attaque supplémentaire, toutes ont une utilité et peuvent changer le cours d’un combat. Ainsi, l’élève basketteuse délivrera un puissant shoot sur une cible, là où l’élève mélomane activera un sort vous soignant de toutes altérations d’état.
Les boss étant imposants, ils disposent de plusieurs parties qui peuvent attaquer d’elle même et infliger d’énormes dégâts. Il faudra donc réfléchir lors du choix des cibles et ne pas hésiter à concentrer son attaque sur une cible précise. D’autant plus qu’au fil du combat, l’ennemi avancera de plus en plus près de nos héroïnes, symbole de la menace grandissante qui s’approche inéluctablement.
Mais, contrairement aux combats contre des démons qui n’ont aucune incidence en cas de défaite, ces boss que le jeu appelle “Sephira” peuvent conduire à un Game Over si vos HP tombent à zéro, vous obligeant à recharger la dernière sauvegarde effectuée. Malheureusement, la difficulté n’est pas réellement au rendez-vous.
Parlons brièvement de la courbe de progression. Ici, nulle jauge d’expérience et remporter un combat ne vous donnera rien de plus que des matériaux et de la satisfaction personnelle. Le seul moyen d’engranger les niveaux sera d’accomplir des quêtes et de se sociabiliser un maximum avec vos amies afin d’obtenir de précieux points de croissances pour augmenter vos caractéristiques. Un choix original même si cela dénature le principe des combats en minimisant leur intérêts.
Jolie comme un cœur
Le studio Gust, habitué à des productions graphiques acceptables franchit ici un cap qui devrait probablement servir de référence pour leurs jeux à venir. Avec un mélange de cel-shading pour les personnages et des textures plus réalistes pour le reste, le résultat est un régal pour les yeux. Distillant une poésie particulière, les graphismes font honneur à la PlayStation 4, surtout quant on garde à l’esprit que Gust est considéré comme un “petit studio”. Hormis quelques rares soucis d’animations lors des déplacements, les personnages – créés par Mel Kishida, à l’origine du character design de la licence Arland Atelier – sont jolies comme tout et les transformations de Hinako, Yuzu et Lime en magical-girl renvoient directement aux heures de gloires du célèbre Sailor Moon.
Idem pour les boss très organiques et imposants qui jalonnent la progression et dont la mise en scène des combats est intelligente. Et que dire de cette courte cinématique de destruction une fois le combat remporté ? Une réussite !
Avec sa douce lumière de fin d’été, les environnements distillent une douce mélancolie et on a l’impression de jouer à un anime malgré quelques texture grossières par moment. Hélas, certains environnements, un peu trop chargés en ombres/lumières/effets, vont faire drastiquement chuter le framerate, entachant l’expérience et ce, même en combat.
En plus de son esthétique gravitant autour de l’univers des Magical-Girls, le fan-service est présent et assumé. Cours de piscine, scènes dans les douches, les héroïnes sont souvent en petites tenues mais le tout reste soft et jamais vulgaire. Petit détail intéressant, si un personnage est sous la pluie, ses vêtements seront trempés, avec notamment, l’apparition du soutien-gorge à travers le tissu, histoire d’accentuer le réalisme.
Mentionnons que le jeu est “Enhanced for PlayStation 4 Pro” mais n’ayant pas de console adéquate, nous ne pouvons dire si la 4K et les chutes de framerates sont au rendez-vous tout comme nous ne pouvons nous prononcer pour la version Steam.
Pour finir sur la réalisation, en ce qui concerne la partie audio notre avis est un peu plus mitigé. Les différentes musiques sont sympathiques avec des notes de piano et du calme lors de l’exploration et un son plus nerveux, plus techno lors des joutes… mais peut-être que des sonorités un peu plus épiques auraient mieux collé à l’ensemble ?
Le doublage japonais est de bonne qualité même si on regrettera cependant que les séquences annexes à l’histoire restent muettes.
Passionné de jeux vidéo depuis qu'il est en âge de tenir une manette et une souris, il ne dis jamais non à une bonne session de jeu. Peu importe le titre, tant que le plaisir du jeu est là !

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