Notre critique de « Color Recipe »

Shô est un jeune coiffeur doué mais son manque de sociabilité lui a valu pas mal de problèmes professionnels. A présent qu’il travaille dans le petit salon de Mr Mikado qui accepte son caractère, les choses se passent mieux. Du moins jusqu’à l’arrivée de son nouveau collègue, Fukusuke. Ce dernier est tout son contraire, sociable, affable avec la clientèle, il est même plutôt sans gêne du point de vue de Shô qui fait des efforts pour bien s’entendre avec lui en reconnaissance de la confiance de son patron. Peu à peu, Fukusuke s’immisce dans la vie privée de Shô, ce qui perturbe le jeune homme. Que cherche Fukusuke à vouloir être si proche de lui ? Shô pense sérieusement à mettre son collègue au pas mais quand il devient la cible d’un stalker, Shô est heureux du soutient de Fukusuke…

Color Recipe nous conte la romance atypique de Shô et Fukusuke. Avec son scénario surpassant un ton convenu pour d’orienter vers une relation basée sur la manipulation et son caractère obsessionnelle, ce yaoi surprend le lecteur comme les fans du genre.

Shô est plutôt stéréotypé, jeune homme maladroit en société mais qui ne voit pas pour autant le mal qui motive certaines personnes. Sa passion est son métier, il y consacre toute son énergie. Fier, il se persuade qu’il n’a besoin de de personne même si le paternalisme de son patron le réconforte. La tornade qu’est Fukusuke vient bouleverser son quotidien, imposer une présence qui heurte ses certitudes mais l’invite aussi à changer. Ils partagent un professionnalisme exacerbé bien que celui-ci s’exprime différemment et cela les rapproche peu à peu. Quand Fukusuke fait en sorte que leurs rapports s’intensifient, c’est d’abord un rejet sans appel que lui oppose Shô avant de laisser doucement tomber ses barrières. Les attentions de Fukusuke le séduisent et son aide bienvenue alors qu’un stalker se rapproche le poussent dans ses bras.

Le dénouement d’apparence heureux se révèle pourtant calculé par un Fukusuke manipulateur. Surprise totale pour le lecteur qui garde le seul point de vue de Shô pendant les deux tiers du volume et découvre soudainement le visage caché de Fukusuke.

Le graphisme est plutôt banal en général, typé yaoi dans son érotisme. Les arrières plans construisent les scènes avec habileté même si certaines scènes sont parfois un peu nues. La mise en scène est très pointilleuse et nous amène lentement vers la surprenante conclusion après des hauts et des bas émotionnels bien construits.

Color Recipe n’est pas un yaoi convenu. Harada joue à merveille de l’ombre et de la lumière pour définir une relation qui pourrait n’être basée que sur des mensonges, ce qui nous fait bien regretter qu’il n’y ait qu’un seul tome…

Verdict : Un très bon tome !!!