Dessinateur : Kaya Azuma
Scénariste : Kaya Azuma
Éditeur : Boy’s Love IDP
Collection : Hana Collection
Genre : Yaoi
Public : + 16 ans
Contenu : 196 pages
Sortie : 5 novembre 2019
Prix : 7,95€
Statut de la série : One-shot
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Résumé
“Sakurada, employé incompétent adorant les femmes, devient tout à coup le formateur d’un homme aux aptitudes incroyables, Mibu. Cependant, il s’avère en réalité que ce dernier possède un désir hors du commun pour Sakurada, l’agressant en l’attachant et le torturant…! Sakurada, hétéro invétéré, va alors commencer à ressentir du plaisir sous les jeux pervers de Mibu ?! Mibu souhaite reconvertir Sakurada dans le SM mais quel est son véritable but et va-t-il y arriver ?! Un manga rempli d’érotisme et de dérision !”
Notre critique
Il y a quelques mois, les éditions Boy’s Love IDP nous avaient permis de découvrir l’auteure Kaya Azuma avec le titre My Rumspringa, une histoire particulièrement émouvante et pleine d’un réalisme touchant. C’est pourtant un manga d’un tout autre style que semble annoncer la couverture et le synopsis décidément très érotiques de ce nouveau titre qu’est La Reconversion de Sakurada ! Mais les lecteurs qui auront apprécié My Rumspringa en particulier seront peut-être assez intrigués pour passer outre la couverture un peu provoquante, et ils auraient certainement raison, car La Reconversion de Sakurada est un titre qu’il serait décidément dommage de manquer.
La première chose à savoir avec ce titre, c’est qu’il ne faut absolument pas le prendre au sérieux. Il s’agit ici d’une histoire cherchant délibérément à mettre ses personnages dans des situations improbables et farfelues dans un but aussi érotique que comique, créant ainsi une ambiance irréelle et totalement dérisoire. Réactions exagérées, fantasmes étranges et révélations inattendues se succèdent au fil des pages, pour créer un mélange décidément très drôle.
On suit ainsi l’histoire étrange de Sakurada, un salaryman un peu pervers et mauvais dans son travail qui se réveille, après une soirée un peu arrosée, attaché à une chaise, face à son apprenti portant une tenue SM qui se met à le traiter de tous les noms. Celui-ci, nommé Mibu, lui révèle qu’il était autrefois son camarade de classe au lycée que Sakurada avait utilisé pour assouvir ses fantasmes. Depuis, Mibu s’est découvert un penchant pour le SM et a décidé de se venger de Sakurada en le « convertissant » au sadomasochisme pour que, comme lui, il devienne incapable de s’en passer.
S’ensuivent des situations toutes plus improbables les unes que les autres, et surtout toujours plus drôles et inattendues. En effet, le plan de Mibu fonctionne un peu trop bien, et les choses vont se retourner contre lui lorsque Sakurada prend goût à sa reconversion… et va demander un peu plus, ce qui n’arrange pas Mibu car il est, en réalité, assez inexpérimenté en la matière ! De plus, des sentiments vont se créer entre eux, ce à quoi aucun des deux n’était préparé.
L’histoire est racontée de manière décidément comique, l’auteure ne laissant aucun temps mort où l’on pourrait se lasser. Les situations érotiques à souhait s’enchaînent, et on retrouve dans les dessins le réalisme sans aucune restriction de Kaya Azuma que l’on avait déjà apprécié dans My Rumspringa. Pas de censure ou de tabous ici : l’auteure assume totalement son scénario et ses fantasmes et ça se ressent. Les arrière-plans remplis de fleurs dans certaines scènes créent un style décalé qui renforce le côté humoristique du manga, pour un résultat unique et décidément très réussi.
Elle réussit également plutôt bien à créer une histoire sur le sadomasochisme sans chercher nécessairement à torturer ses personnages, ce qui est assez appréciable. En dehors de la scène du début qui franchit un peu la frontière du consentement (mais rappelons que l’histoire se veut volontairement exagérée pour insister sur le côté irréaliste), les protagonistes partagent les mêmes fantasmes et on ne se retrouve pas dans des situations qui mettent mal à l’aise pour eux.
Ainsi, tout comme My Rumspringa, ce nouveau manga est une excellente surprise et clairement pas un titre qu’il faut juger par sa couverture.