Titre : Lady Snowblood
Nationalité : Japonais
Genre : Thriller
Scénariste : Norio Osada
Réalisateur : Toshiya Fujita
Acteurs : Akemi Negishi, Hosei Komatsu, Meiko Kaji
Durée : 97 minutes
Date de sortie : 1er décembre 1973
La chaine Arte est bien souvent négligée par la majorité des téléspectateurs qui s’oriente plus vers des émissions plus généralistes où l’audience demeure une arme absolue ; cependant il ne faut pas être négatif, quelques fois on assiste à des beaux programmes. Arte peut sembler une chaine ennuyante pour les plus jeunes et pourtant on dénombre de nombreux atouts, comme des reportages en tous genre et elle diffuse des longs métrages inconnus du grand public. Ce fut le cas hier soir lors d’une rediffusion d’un film japonais.
La vengeance
Ce sentiment peut être un élément qui résume brièvement un scénario et qui n’apporte que peu d’intérêt et pourtant le film du réalisateur Toshiya Fujita (réalisé en 1973) a su attiré mon attention, de part son histoire, mais également par son ambiance.
Avec les premiers hollandais et autres étrangers entrant dans le territoire nippon, le Japon s’ouvre désormais au monde entier et ce pays connait de grands changements historiques. Vers 1870, le Japon institue ce qui sera alors considéré comme un « impôt sur la mort », à savoir la conscription de tous les hommes valides pour créer une armée puissante, symbole des nations fortes. Face à la rébellion généralisée, les autorités japonaises envoient dans les villages des recruteurs habillés de blanc.
Cette couleur devient alors symbole de mort et provoque des insurrections paysannes. C’est dans ce contexte que l’époux (instituteur) et le fils de Sayo sont assassinés par quatre individus, profitant de cette période trouble pour s’enrichir et profiter de la crédulité de la population. La jeune femme fut violée pendant trois jours par ces bandits. Par vengeance, elle décide de concevoir et donner naissance à un enfant qui deviendra son bras vengeur. Malheureusement, elle décèdera en couches en donnant la vie à… une fille : Yuki.
Éduquée par un grand maître du sabre, Yuki suivra sa destinée et deviendra Lady Snowblood, une redoutable tueuse professionnelle dont le charme sera aussi dangereux que le sabre !
Histoire renouvelée
Provenant d’un manga, Lady Snowblood a mis en scène une terrible histoire de vengeance mâtinée de combats de sabre, qui a inspiré à Quentin Tarantino l’histoire de « Kill Bill » !!Un récit en deux tomes de plus de 500 pages dont le scénario est signé Kazuo Koike, le scénariste de « Crying Freeman » et « Lone Wolf and Cub » !
Le film démarre en effet sous de bons auspices. Même si Meiko Kaji a un peu vieilli (et maigri…) on finit tout de même par la reconnaître malgré un rôle plus verbeux que son personnage mutique dans Femme Scorpion. On a même la chance d’entendre l’une de ses superbes chansons en ouverture et fermeture du film. Le récit traite d’une vengeance transmise de manière quasi-héréditaire à la fille d’un père assassiné et d’une mère violée, battue et emprisonnée. Les différents flashbacks traitants de l’origine du traumatisme sont agréablement amenés et l’histoire de vengeance en découlant est divertissante bien qu’assez classique.
Ce long métrage ainsi que le manga qui en découle, méritent d’être reconnus auprès du grand public et un grand merci à Arte pour ce genre de programme.