Dessinateur : Natsuki Kizu
Scénariste : Natsuki Kizu
Éditeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : Romance, Tranche de Vie, Drame
Public : Tout public
Site officiel : Non
Prix : 8,99€
Sortie : 26 janvier 2017
Statut de la série : Terminée en 1 tome
Le hasard des rencontres rappelle souvent combien le monde des humains peut être petit. Dans le petit cercle de Sado, Nakajo et Akiha, amis depuis le lycée, une douce et mélancolique ritournelle s’est installée. Alors que Sado et Nakajo sont amants depuis des années sans avoir jamais encore décidé ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, Akiha tente désespérément d’oublier son grand amour disparu trop jeune dans les bras de Yahiko, l’assistant de Sado. De son côté, le volubile Shibata, ami de Nakajo, fait un jour la connaissance de celui dont la voix hante ses rêves et Kameda leur ami et voisin, se laisse rapidement séduire par un amoureux des chats… Amants, amis, ces huit jeunes hommes forment un groupe indissociable en quête de bonheur. Parce que les liens du cœur sont ce à quoi nous aspirons tous.
Natsuki Kizu a fait une entrée remarquée en librairie française grâce au très réussi
Yukimura Sensei to Kei Kun paru à l’été 2016 et c’est avec un grand plaisir que l’on a retrouvé son style graphique et scénaristique élégant dans le non moins passionnant
Given. Encouragé par l’accueil du public,
Taifu nous offre donc en ce début 2017 le tome 2 de
Given et
Links, un
one shot tendre et ténébreux qui accroche le cœur.
Construit avec finesse autour de huit personnages à la fois très différents et bien construits, Links nous invite dans un quotidien d’une petite bande d’amis de longue date qui grossi à mesure que certains font des rencontres et que les autres confirment leur attachement sentimental.
Natsuki Kizu parvient à bâtir un récit qui fait s’entrecroiser les vies de ces protagonistes de telle sorte qu’on a l’impression de regarder un bon film dans lequel les héros se connaissent, s’encouragent, se conseillent, souffrent en même temps même sans en parler, se souviennent et demeurent prisonniers de leurs sentiments et incertitudes.

Le noyau du récit repose sur la tragédie passée qui lie Sado, Nakajo et Akiha. La culpabilité et le désespoir est ce qui a rapproché Sado et Nakajo, ce qui a construit leur relation mais après plus de dix ans, ils en sont encore à se demander s’ils ont un avenir ensemble. De son côté, Akiha reste prisonnier de son amour pour celui qui a disparu et bien qu’il tente désespérément d’oublier dans les bras de nombreux amants depuis des années, il n’échappe pas à ses souvenirs ni à sa tristesse. A moins que Yahiko ne soit enfin celui qui parviendra à libérer son cœur de sa souffrance… Car sans savoir, il a deviné son mal-être et refuse d’abandonner. Moins dramatiques, les rencontres de Shibata et Kameda apportent une belle légèreté à ce tome. De par leur personnalité enjouée, ces deux personnages sont source d’humour et montrent que tomber amoureux peut être au contraire facile et joyeux. Shibata poursuit l’animateur radio dont la voix l’a littéralement envoûté, un caractère difficile que seule la candeur de Shibata peut balayer pour révéler un cœur à prendre et Kameda tombe nez à nez avec sa destinée un soir de pluie, un jeune salaryman prêt à se faire jeter dehors par sa logeuse pour avoir recueilli un chat.
Avec leurs personnalités très variées, les huit protagonistes portent un récit cohérent fait d’un emboîtement de petites histoires auquel se mêle même quelques flash-backs qui nous éclairent sur le passé commun de Sado, Nakajo et Akiha et explore la profondeur de leurs liens. Si la relation Sado-Nakajo est la plus développée, on n’en est pas moins rapidement touché par le parcours de chacun.
La force de Natsuki Kizu est de nous conter non seulement un yaoi mais surtout des histoires qui s’attardent sur les tourments et les questions qui habitent toute relation amoureuse et ce avec des personnages très fouillés, crédibles et sympathiques. Au milieu de ces réflexions sur la pertinence de leurs sentiments et l’avenir de ceux-ci, la mangaka glisse un humour très doux mais efficace qui équilibre le récit.
Le style graphique installé dès le one shot Yukimura Sensei to Kei Kun se retrouve trait pour trait ici. Aéré, gracieux, définissant un chara-design adapté à chaque personnage, même si parfois certaines ressemblances sont flagrantes, le dessin de Natsuki Kizu allie expressions illustrant les sentiments très variés qui envahissent ses héros à une mise en scène qui valorise aussi bien les personnages que leur environnement, le tout dans une suite de cases au service de la narration.
Le résultat est une alliance fond-forme idéal.
One shot que l’on ne parvient à lâcher qu’une fois la dernière page tournée,
Links est le parfait exemple d’un
yaoi pour tout public, d’un récit mature et tendre à la fois, d’une construction scénaristique remarquable sous un dessin léger et percutant.
Idéal pour faire connaissance avec Natsuki Kizu !
Points forts :
- One shot avec plusieurs histoires qui sont liées entre elles grâce aux personnages qui se connaissent
- Construction scénaristique audacieuse et remarquable
- Yaoi pour tous les publics
- Récits réalistes
- Personnages bien conçus, fortes personnalités, attachants
- Équilibre drame/humour/romance
- Dessin élégant
- Chara-design + +
- Décors et arrières plans détaillés, bon rendu atmosphères, rôle dans le récit
- Mise en scène + + +
- Édition française de qualité
Points faibles :
Verdict : Un Excellent Tome !!!