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Critique

Notre critique de Midnight Rain par CTK

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midnight-rain-critique-nipponzillaDessinateur : CTK
Scénariste : CTK
Editeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : yaoi, romance, drame
Public : Public averti
Contenu : 191 pages
Sortie : 10 juillet 2020
Prix : 8,99 €
Statut de la série au Japon : oneshot

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Résumé

Ethan lutte depuis plus de dix ans pour rembourser ses dettes et vit pauvrement dans un petit appartement décrépit. Un jour, à la laverie du coin, il rencontre Mike, un homme farouche habitué aux combats de rue. Peu après, alors qu’Ethan pense à abandonner la vie, Mike frappe à sa porte, gravement blessé, avant de s’évanouir dans ses bras.

Notre critique

Après On Doorstep, on attendait beaucoup du nouveau oneshot signé CTK publié par Taifu. Et le résultat est là.

Bien que reprenant une trame assez similaire, deux hommes aux antipodes et en souffrance émotionnelle, Midnight Rain séduit.

Il faut dire que le fil de l’intrigue se lit plaisamment et que le tout est servi par des personnages attachants. Plein de mystère, Ethan interpelle rapidement. Malgré un physique de brute, il a tout du gars gentil qui n’a pas besoin de ses poings pour se prouver quoi que ce soit. En quête d’amitié, de lien social ou affectif, il va facilement vers Mike dès leur rencontre.

De son côté, Mike n’a rien d’affable. Bougon, le visage amoché et les vêtements habituellement couverts de sang. On ne sait dans quel genre d’embrouille il s’est mis, mais ça sent rapidement le roussi. Ethan le voit une première fois alors qu’il reçoit une raclée en bas de chez lui. C’est avec naturel qu’il engage la conversation dans la laverie peu après. Comme il lui donne son nom et son adresse, Mike, salement blessé, saura où aller.

À leur manière d’éviter les sujets qui fâchent et l’implication des autorités, on devine que tous deux ont trempé ou trempent encore dans des affaires louches. Si cela reste un peu secret pour Ethan, on en apprend finalement plus sur Mike.

Construit sur le modèle américain des séries TV du beau mec qui fricote avec les voyous jusqu’à ce que cela se termine mal, le personnage de Mike étonne peu. Du moins jusqu’à ce qu’il se laisse aller à nourrir des sentiments pour Ethan. Ils couchent ensemble, Ethan l’héberge, le soigne, le nourrit. Il pourrait être le genre de type qui profite de la situation en échange du sexe. Mais non… Dès qu’il apprend dans quelles difficultés financières se trouve Ethan, Mike est prêt à bien des choses pour l’aider et ne pas être un fardeau.

Entre le désir de liberté sans attache et l’amour naissant, chacun fera son choix et le lecteur sera bien heureux d’un épilogue très positif pour ces deux paumés qui ont trouvé, ensemble, une raison de continuer leur route.

Sans chichis, sans le flot de questions habituelles du genre, le contexte américain évite à CTK les codes moraux du yaoi qui sort du schéma trop répandu d’un scénario qui n’a d’autre finalité que l’érotisme brut. Les blocages des deux héros ne sont pas ceux des préjugés sociaux mais des ennuis dans lesquels ils évoluent depuis des années à force de mauvais choix. Mais affronter tout cela seul n’a soudain plus rien à voir avec la perspective de le faire à deux. Enfin soutenu l’un par l’autre, ils retrouvent le goût de vivre et d’envisager l’avenir. Bref, Midnight Rain, c’est beau et c’est bien.

Le dessin de CTK se plie aux exigences de la narration. Typé réaliste, le chara-design s’emploie à dépeindre des protagonistes grands et forts, au physique très occidental et américain. Un charme évident renforcé par un contexte environnemental étudié pour rappeler les scènes de certains films noirs US. L’immeuble délabré, l’appartement pauvre, pas entretenu et meublé avec minimalisme, les bagarres, les trafics, le temps pourri avec une pluie incessante – d’où le titre du oneshot – tout est là !

Les lieux publics, rues, laverie, cinéma, coffee shop, diners sont aussi très bien représentés. L’ambiance est là. Côté romance, pas de folles déclarations enflammées, juste deux hommes qui se plaisent et se laissent aller à être bien ensemble. La sensualité érotique trouve sa place avec naturel, dans le déroulement des événements, grâce à une mise en scène de qualité.

Avec son second oneshot chez Taifu, CTK confirme sa place dans le paysage du yaoi édité en français. Entre une narration agréable et des personnages attachants, Midnight Rain ne laisse pas indifférent.

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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