Notre critique de « René Descartes – Discours de la méthode »

Riko et Eitaro sont deux étudiants suivant un cours de philosophie auprès d’un professeur passionné par René Descartes, célèbre philosophe français. Le professeur amène ses deux étudiants à s’intéresser au personnage, en commençant par les interroger sur ce qu’il savent déjà (ou du moins pensent savoir). Tout de suite, le sacro-saint “Je pense donc je suis” leur vient évidemment à l’esprit. Mais Descartes, ce n’est pas qu’une phrase bien inspirée. Tout en confrontant ses élèves à leur propre mode de pensée, le professeur revient sur les jeunes années du philosophe et les éléments qui l’ont amené à construire pas à pas, au fil des années, sa méthode de raisonnement.

Adapter un discours scientifique en manga, ce n’est pas chose aisée. Comme il l’avait prouvé avec Darwin – Théorie de l’évolution, c’est un défi que Soleil Manga est à même de relever avec brio. Toutefois, si la base du discours de Descartes se construit grâce à un raisonnement scientifique adroit, son application à la philosophie peut rendre le tout rapidement plus complexe. Mais encore une fois, c’est une opération rondement menée. La narration s’appuie sur plusieurs techniques qui permettent au lecteur de suivre le raisonnement, aussi complexe soit-il.

Pour commencer, le livre démarre avec un prologue, afin de plonger le lecteur dans le sujet. Ensuite, la narration se fait par le biais d’un professeur de psychologie qui enseigne à de jeunes adultes. La présence du professeur permet d’aborder le thème sous un angle plus didactique; il invite à une interaction entre le professeur et ses étudiants, plutôt que de résumer le sujet en un long monologue descriptif. D’ailleurs, le professeur ne se prive pas pour régulièrement briser le 4ème mur, et s’adresser directement au lecteur (ce qu’il fait d’ailleurs dès les premières pages). Cette interaction permet au lecteur de s’investir dans le récit, et s’impliquer dans les différentes recherches et découvertes.

Un grand plus du manga, c’est de régulièrement introduire des sortes de ‘mini-synthèses’ tout au long du récit, ce qui à l’avantage de laisser le lecteur assimiler la théorie petit à petit, et s’assurer qu’il comprend bien les différentes étapes de la construction de cette fameuse ‘méthode’.

Clairement, la réflexion engendrée lors de la lecture du manga fait passer la forme au second plan. En effet, si les arrières plans se font parfois désirer, il est peu probable que l’on s’en formalise. On remarquera par contre un nombre assez impressionnant de phylactères, ce qui  se ressentira dans la vitesse de lecture (compter minimum le double de temps par rapport à un volume lambda). Mais loin de représenter une perte de temps, la lecture de ce livre permettra d’aborder un personnage incontournable de la philosophie de manière aisée et agréable.

Verdict : Un bon tome !!!