Notre critique de Root Letter

Depuis l’aube du jeu vidéo, le visual novel est une véritable institution pour les joueurs japonais. Mais sur le reste du globe, il reste, malgré tout, un genre un peu underground qui ne fait pas l’unanimité. Certains comme Snatcher, Policenauts ou encore la saga des Phoenix Wright ont quand même réussi – pour notre plus grand bonheur – à séduire pas mal de gens. Avec ce Root Letter, nous sommes ici en présence d’un digne représentant de ce type de jeux qui, malgré une grande linéarité ou des interactions réduites au minimum, restent une valeur sûre. Vous passerez d’ailleurs dans celui-ci un agréable moment au rythme d’une narration et une ambiance maîtrisées.

Tout commence alors que votre protagoniste se remémore avec nostalgie une correspondance qu’il entretenait il y a quinze ans avec une fille du nom d’Aya. En relisant ses lettres, il en découvre une qu’il n’avait jamais remarquée auparavant. La missive écrite dans la précipitation par son amie révèle qu’elle venait de tuer quelqu’un. Sans hésiter, votre personnage se rend dans la ville de Matsue à la recherche des amis d’enfance d’Aya afin d’élucider ce mystère qui pourrait expliquer sa longue disparition.

Images fixes, possibilités d’inspecter vos environnements ou de faire appel aux pensées du protagonistes, etc… Les mécaniques de Root Letter sont aussi simples qu’efficaces. Vous serez souvent appelé à faire pas mal d’allers-retours afin de réunir les indices pour mettre un point final à cette histoire ! L’aventure sera pas mal guidée, rendant la narration aussi fluide que l’intrigue est prenante. Ne cherchant pas à vous opposer de résistance, Root Letter, c’est surtout une enquête plutôt bien écrite qui n’aura de cesse de vous étonner. Avec ses thèmes musicaux peu nombreux mais dans les tons et ses personnages hauts en couleur, on s’abandonne très vite aux péripéties du héros. Avec son caractère bien trempé et son humour incisif, il participe d’ailleurs beaucoup au charme du tout.

« Objection ! »

Un des éléments de gameplay les plus appréciables du soft, ce sont les Truth Investigations. Lorsque vous arrivez au dénouement d’un chapitre et que vous avez réuni assez d’éléments, vous pourrez acculer les amis d’Aya en les gratifiant d’un interrogatoire musclé. Avec une mise en scène dynamique et des dialogues irrésistibles, c’est un véritable délice de se servir de ce qu’on a trouvé pour forcer les protagonistes à nous dire la vérité. Respectant toujours une certaine logique en vous permettant, si besoin, de vous référer aux pensées du héros, les faire parler ne devrait pas représenter un gros défi. Mais cela n’empêchera pas de ressentir une très grande satisfaction lorsque vous serez parvenu à leur faire cracher le morceau.