Critique
Notre critique de Shin Megami Tensei Liberation Dx2
Published
5 ans agoon
By
Lia

Développeur : Sega
Genre : RPG
Version testée : Android
Autre supports : iOS
Langue : Textes en anglais, voix en japonais
Classification : + 7 ans
Sortie en France : 24 juillet 2018
Taille d’origine : 86,44 Mb
Prix moyen : Free to play
Depuis le premier titre en 1987, la série des Megami Tensei ne cesse de grandir, et bien qu’en France elle soit surtout connue pour les jeux Persona (le dernier en titre, Persona 5 sorti en 2016, avait dépassé les 2 millions d’exemplaires vendus dans le monde), son univers sombre bien particulier en a fait l’une des séries de RPG les plus populaires qui soit au Japon.
C’est donc sans surprise que Shin Megami Tensei Liberation Dx2, nouvelle application pour Android et iOS, ait figuré à la tête des classements des applications mobiles lors de sa sortie au Japon en 2017. Car si le jeu est en réalité développé par Sega cette fois, il fait bel et bien honneur à l’univers de la célèbre saga d’Atlus et propose au joueur une aventure scénarisée à base de combats en tour à tour classique mettant en scène des démons à recruter et à fusionner, comme la série nous y a habitués.
Vous incarnez dans SMT Liberation Dx2 un jeune homme ou une jeune femme ordinaire qui rejoint une étrange organisation secrète, les « Liberators », dont la mission est d’enquêter sur des activités démoniaques en ville menées par un groupe de malfrats nommés « Acolytes ». Muni d’une application pour smartphone qui vous permet d’invoquer des démons, vous allez coopérer avec d’autres « Devil Downloaders » ou « Dx2 » et participer à des investigations dans divers quartiers de Tokyo. Le jeu se présente ainsi sous la forme de missions à effectuer dans l’ordre afin d’avancer dans le scénario, chaque mission commençant sur une scène avec des dialogues pour ensuite vous lancer dans un combat contre des démons.
Le scénario, signé Fukami Makoto (Psycho-Pass), progresse ainsi petit à petit au fil des missions histoire en proposant plusieurs enquêtes introduisant de nouveaux personnages à mesure que vous avancerez dans l’histoire. Chaque personnage aura ses spécificités, et vous pourrez une fois le chapitre terminé l’utiliser comme meneur à la place de votre avatar pour profiter de compétences particulières ; Megakin, par exemple, dispose de compétences facilitant le recrutement de nouveaux démons, tandis que la pétillante Eileen pourra augmenter l’argent et les objets récoltés en fin de combat. Ces compétences se débloquant à mesure que le personnage monte de niveau, il vous revient de choisir lesquels vous voudrez entraîner en priorité. Le design des personnages semblera au passage certainement familier à certains puisque c’est à Tatsuro Iwamoto, chara-designer de la série des Ace Attorney, que l’on le doit.
Le gros du jeu consistera en combats en tour par tour classique suivant les mêmes règles que les autres Megami Tensei, avec un système d’actions par tour un peu modifié. Durant votre tour, vous disposez d’un nombre prédéfini d’actions et vos démons attaqueront un par un, jusqu’à ce que vos actions aient été toutes utilisées. Toutefois, une attaque touchant la faiblesse de l’ennemi vous octroiera une action supplémentaire, tandis qu’une attaque « nulle » vous en fera perdre une de plus. Chaque démon disposera de forces et faiblesses propres qu’il vous faudra découvrir « sur le tas », mais qui seront ensuite toujours affichées à l’écran à chaque fois que vous affronterez ce démon. Un gameplay qui tape dans une formule qui marche et dans laquelle les fans se retrouveront avec grand plaisir.
En plus des missions principales de l’histoire, on se rend très vite compte que le jeu propose énormément de contenu, qui se débloque petit à petit. Des missions spéciales seront ainsi ouvertes chaque jour pour vous permettre de gagner des objets, matériaux ou monnaie spécifiques à l’amélioration de vos démons ; chaque type de quête proposera plusieurs niveaux de difficulté et restera ouvert pendant un temps défini (24 heures généralement) avant de laisser place à d’autres, alternant ainsi selon le jour de la semaine. On retrouve un principe similaire dans de nombreux free-to-play, assez proche des quêtes de matériaux de Dissidia Final Fantasy : Opera Omnia par exemple.
Un autre mode disponible à certains moments de la journée vous permet d’explorer des mini-donjons en vous emmenant sur des maps aléatoires qui se dessineront à mesure que vous progresserez. Du dungeon crawling en vue à la première personne typique des premiers opus de la série des MegaTen, avec rencontres aléatoires contre des démons, et une particularité plutôt intéressante : les donjons changent au bout de quelques heures et sont communs à tous les joueurs de SMT Liberation Dx2. Ainsi, vous aurez parfois l’opportunité d’activer des effets positifs (ou négatifs !) dans la zone qui affecteront tous les autres joueurs également, de tenter votre chance avec des coffres usant d’un système de loterie, ou bien d’affronter tous ensemble de puissants ennemis apparaissant parfois dans une zone.
Enfin, le jeu dispose d’un mode PVP ou « joueur contre joueur » dans lequel vous affronterez les équipes d’autres joueurs afin d’améliorer votre rang dans un classement hebdomadaire et gagner diverses récompenses.
Les fans de la série ou les collectionneurs en herbe seront ravis de retrouver dans SMT Liberation Dx2 un bestiaire bien fourni de démons provenant des précédents titres de la licence. Inspirés de divinités et créatures mythiques de toutes sortes, ces démons ne sont pas de simples monstres à collectionner : dotés de parole, il vous faudra les convaincre durant le combat de rejoindre votre camp. De manière aléatoire, un démon pourra avoir au-dessus de lui une icône « Talk » vous indiquant qu’il est ouvert aux négociations. Après avoir répondu à ses questions, s’il est de bonne humeur, il pourra vous proposer de vous rejoindre en échange d’argent, d’objets, ou encore d’une partie de votre gauge de vie, à la manière de Shin Megami Tensei : Strange Journey. Attention car si votre attitude ne lui plaît pas, il vous attaquera et vous perdrez ainsi un tour de combat ! En revanche, il peut également arriver qu’un démon affaibli décide de lui-même de vous supplier de le laisser vous rejoindre.
Ces démons constitueront votre unique force de combat (vos personnages humains ne se battent pas) et vous disposerez de nombreuses manières de les renforcer. Outre la montée de niveau classique, vous pourrez par exemple sacrifier d’autres démons pour leur faire gagner de l’expérience, débloquer leur puissance latente à l’aide de matériaux, les équiper de pièces d’équipement à améliorer qui augmenteront leurs statistiques ou, plus radicalement, les fusionner avec un ou plusieurs autre(s) démon(s) pour obtenir un démon plus puissant. Tout cela ne sera cependant pas gratuit, et pour chaque fonction du jeu y compris les fusions, il vous faudra utiliser des objets ou une monnaie spécifique qu’il vous faudra acquérir en effectuant des missions spéciales.
Si l’idée de refaire la même mission en boucle pour obtenir des matériaux vous rebute, rassurez-vous : le jeu dispose d’une fonction d’auto-play vous permettant de faire en sorte, au moment de lancer la mission, qu’elle se relance automatiquement en plus de laisser l’IA combattre pour vous, et ce jusqu’à ce que vous ayez atteint le nombre maximum d’objet transportable et/ou le niveau maximum pour un ou plusieurs démons… ou tout simplement jusqu’à ce que vos points d’énergie soient épuisés.
Car évidemment, rien n’est jamais gratuit, et si vous pouvez télécharger l’application et profiter de tout son contenu sans aucun coût, les joueurs qui ne voudront pas mettre la main au porte-monnaie seront comme toujours limités. Vous disposez ainsi d’une gauge d’énergie rechargeable avec le temps pour effectuer des missions, qui augmentera à mesure que votre « Player Level » sera haut. Le jeu reste toutefois assez charitable puisque les points d’énergie remontent à chaque montée de niveau et seront cumulables, permettant aux nouveaux joueurs de profiter du jeu de longues heures avant de se retrouver réellement à devoir attendre. De plus, les combats en PVP ainsi que les explorations de donjon ont leur propre coût en énergie, aussi les plus impatients trouveront toujours de quoi s’occuper au début du jeu.
Malgré tout, si vous voulez avoir une chance de vous placer haut dans les classements, il vous faudra déverser de belles sommes pour pouvoir acheter de nouveaux démons. En effet, si le jeu vous permet de recruter de nombreux démons et de les fusionner pour en obtenir de plus puissants, vous ne pourrez obtenir de démons de haut rang qu’en les invoquant suivant un système de « gatcha ». Pour ceux qui n’auraient pas l’habitude des free-to-play, il s’agit de dépenser une certaine somme d’une monnaie rare du jeu pour recevoir un nouveau démon au hasard parmi une sélection, les meilleurs démons ayant un pourcentage d’apparition plus bas que les autres. S’il est donc tout à fait possible d’obtenir ces démons surpuissants sans débourser un centime, cela nécessitera forcément beaucoup d’investissement et de chance.
Graphiquement, il n’y a pas à dire, le jeu est très beau – à compter bien sûr que votre appareil soit assez performant pour pouvoir pousser les graphismes au maximum. Le jeu propose plusieurs niveaux de graphismes pour ceux qui voudraient jouer malgré tout, mais la différence est de taille entre les modes « haute qualité » et « basse qualité », ce dernier rendant l’application malheureusement presque injouable tant les textures font mal aux yeux… Une fonction de réalité augmentée est également présente dans le jeu, mais limitée aux appareils les plus récents.
De manière générale, SMT Liberation Dx2 est une application demandant des performances assez élevées et utilisant beaucoup de batterie (malgré un mode d’économie d’énergie présent dans le jeu), et qui ne pourra certainement pas être jouée correctement sur tous les smartphones et tablettes. À titre indicatif, sur mon Xperia Z5 compact, le jeu tournait sans problèmes avec les graphismes au maximum, mais les animations manquaient de fluidité et subissaient des ralentissements en batterie faible.
Côté musiques, les dialogues sont doublés en japonais et la bande-son est plutôt sympathique, avec des pistes entraînantes durant les combat comme la série nous y a habitués. Ce n’est peut-être pas au même niveau qu’un Persona, mais pour un jeu iOS et Android, c’est plus que convenable.
Fan de mangas en tout genre avec un goût prononcé pour tout ce qui sort de l'ordinaire et un faible pour les histoires fantastiques.

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