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Japon

Notre critique des tomes 1 et 2 de « March Comes In Like a Lion »

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Big Kana, Chica Umino, Critique Manga, Kana, Manga, March comes in like a lion, Seinen,

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Dessinateur : Chica Umino
Scénariste : Chica Umino
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Tranche de vie
Public : Tout public
Site officiel : Kana
Sortie : 17 février 2017
Prix : 5,95€ le tome 1 et 7,45€ le tome 2
Statut de la série : En cours de publication

Rei, 17 ans, est un joueur de shôgi passé professionnel alors qu’il n’était encore que collégien. Mais Rei est surtout un orphelin qui a perdu parents et petite sœur alors qu’il était enfant. Est-ce par amour pour son père disparu qu’il est devenu un pro du shôgi ou parce que son père adoptif lui-même joueur l’y a encouragé, Rei ne le saurait le dire. Il sait en revanche qu’il a préféré vivre seul dès qu’il a pu tant ses relations avec les enfants légitimes de son père adoptif étaient mauvaises et qu’en dépit de son statut de génie du shôgi, cette solitude lui pèse. Mais depuis qu’il a rencontré Akari Kawamoto, ses deux petites sœurs et leur grand-père, la joie s’est peu à peu invité dans son quotidien. La douceur du foyer, des sourires, de l’affection offerte sans arrière-pensée ou contrepartie lui rappellent qu’il est bien vivant et que sa vie ne fait que commencer. Mais que veut il en faire ?

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Chica Umino sait créer de vrais cocons autour de personnages soumis à des tourments peut-être trop humains pour surprendre mais tellement vrais que l’on s’identifie aisément à ses héros et partage avec eux bien plus qu’une lecture. Après le très bon josei Honey & Clover, place au non moins plébiscité March Comes In Like a Lion. Récompensé par le prix Manga Taishô, le prix Kôdansha et le prix culturel Osamu Tezuka, cette série a déjà bénéficié d’une adaptation en animé et d’un film live bientôt projeté au Japon. Avec ces deux premiers tomes sortis simultanément, on comprend pourquoi.

La base semble toute simple : d’un côté un garçon rendu solitaire par les aléas du destin et de l’autre un trio de sœurs d’âge différents vivant avec leur unique grand-père dans une maison qui, en dépit du chagrin causé par celles qui sont mortes, entretien la bonne humeur, l’entraide et l’amour. La vie n’est facile pour aucun de ces protagonistes mais on ressent immédiatement le lien qui les rapproche. Akari, l’aînée, est la bonne fée du logis, le cœur sur la main, elle travaille dur tous les jours que ce soit chez elle pour toute la famille et les amis ou bien au bar de sa tante. C’est elle qui a pris soin de Rei un soir alors qu’il était malade, l’a mené chez elle et ne cesse depuis de l’inviter à partager leurs repas. Hinata petit soleil courageux qui cache ses larmes, la cadette collégienne, est courageuse, aide Akari, ne rate jamais une occasion de faire comprendre à Rei qu’il est comme un membre de sa famille et Momo, la toute petite dernière, qui ressemble à un mignon petit animal, ne demande qu’amour et attentions. Souvent submergé par leur tendresse, Rei, timide et renfermé, peine d’abord à trouver sa place dans leur petit monde mais, avec les semaines, les mois passant, il s’ouvre un peu plus à celles qui, tout doucement, lui réchauffent le cœur. Et il en aura bien plus besoin qu’il ne l’avait imaginé.

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A leur contact et poussé par l’amitié débordante et farfelue de ses rares camarades de shôgi dont le fragile mais volubile Nikaîdo, Rei revient sur son passé, sur ses motivations premières, sa relation douloureuse avec Kyôko, sa sœur, et son père adoptifs, sur sa situation présente. Certes, il est devenu joueur professionnel mais une fois ce but atteint, il a stagné, il a cessé de progresser, comme si cette étape franchie à force de travail pour oublier son chagrin l’avait épuisé au point qu’il avait renoncé à franchir les obstacles suivants. Pourquoi ? C’est en cherchant une réponse qu’il réalise ce que le shôgi représente dans sa vie. Sera-t-il un perdant ou un combattant pour la victoire ? Son psychisme est-il prêt à ces batailles qu’il avait, jusqu’alors, fui ?
Les leçons de vie et de courage face à tout ce qu’elle peut réserver de mal flottent entre Rei et tous ceux qui l’entourent. Sans condescendance, sans apitoiement, elles prennent forme et s’invitent dans le cœur de ce héros franchement attendrissant.

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Le style graphique de la mangaka est presque trop doux pour ce récit mais si on excepte cette impression, on constate qu’au contraire, cette nuance relève encore le niveau du manga. Car ce trait si souple, qui appuie sur les visages tendres mais toujours un peu tristes des trop sœurs, sur le sérieux taciturne mais tout aussi triste de Rei, sur la cruauté tourmentée de Kyôko et attise les effets comiques ou dramatiques dans le traitement des visages de l’ensemble des protagonistes exploite finalement bien l’atmosphère général du récit. Le chara-design est ainsi particulièrement adapté au caractère de chacun tel qu’il est présenté au fil des pages et suffisamment expressif pour soutenir la narration. Les environnements sont en majorité des arrières plans, installés sporadiquement suivant le genre de scène afin de planter le décor nécessaire à l’ambiance voulue. Certaines vues de Tokyo complètent ainsi les réflexions et l’humeur anxieuse de Rei ou la chaleur du foyer des sœurs Kawamoto.
Entre tendresse, humour, larmes et leçons de shôgi (échecs japonais) qui peuplent un peu mais sans excès le tome 2 de sorte que l’on interprète mieux les classements des joueurs et la valeur des parties jouées par Rei, March Comes In Like a Lion promet d’être aussi populaire en France qu’au Japon.

Points forts : 

  • Histoire tranche de vie à la fois seinen et josei 
  • Récit très bien construit de sorte qu’on ne lit pas le tome en 20 min… 
  • Révélations du passé et évolution du récit laissent beaucoup à développer par la suite ! 
  • Personnage principal attachant, fort et perdu à la fois, très humain, réaliste 
  • Personnages secondaires bien conçus, très attendrissants, bonnes personnalités 
  • Tous les personnages ont un rôle actif dans le récit (même le papi!)
  • Drame + + 
  • Réalisme + + + 
  • Humour + + 
  • Contexte du shôgi pro, nouveau et bien amené sans que cela plombe la narration 
  • Graphisme adapté au récit 
  • Chara-design varié et conforme au caractère de chacun 
  • Mise en scène + + + 
  • Édition française sans défaut 

Points faibles : 

  • Néant 

Verdict : Deux Excellents Tomes !!! 

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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