Notre critique du tome 1 et 2 de « Sky-High Survival »

Cours, petite cours….
Yuri n’en croit pas ses yeux. Elle vient de passer d’une dimension à une autre en un clignement d’œil ! Elle était à l’école et voici qu’elle se retrouve dans une pièce inconnue, face à un cadavre et un homme massif, masqué tenant un hachoir levé. Poussée par son instinct, elle s’échappe de couloirs en escaliers, hurlant à l’aide, forcée de monter car l’accès aux étages inférieurs est condamné et gagne le toit de l’immeuble inconnu. Devant elle, elle ne reconnaît rien de Tokyo. Mais très vite, le tueur masqué la rattrape et Yuri n’a que deux choix : sauter et mourir ou bien traverser un pont suspendu en direction d’un autre toit. Ce qu’elle fait… avec le tueur à ses trousses ! Isolée de tous, sans moyen de joindre ses camarades ou sa famille, Yuri va devoir lutter pour survivre dans cet environnement périlleux qui emprisonne des gens jusqu’à la mort que leur donnera des tueurs masqués tapis dans tous les recoins…

Pour les lecteurs de manga qui n’auraient pas encore remarqué que le genre survival était en vogue, Kana leur fait une sévère piqure de rappel avec cette nouvelle série qui porte haut le terme même et promet donc une immersion de haute volée. En publiant les deux premiers tomes simultanément, l’éditeur frappe un grand coup, attise la curiosité des non initiés et séduit immédiatement les fans acquis par ce genre décidément omniprésent depuis quelques mois dans le paysage du manga publié en version française.

A la lecture de ces deux premiers volets que peut-on d’emblée conclure ?

Que Sky-high Survival possède surtout un rythme très efficace à défaut d’une authentique originalité. Comme tous ces films d’horreur qui copient sans relâche les modèles ayant donné leurs lettres de noblesse au genre mais parviennent à séduire par leur mise en scène à frissons garantis assaisonnés d’hémoglobine, Sky-high Survival ne manque aucun élément clé.

Tout y est : une héroïne jolie, assez sexy, réactive, débrouillarde, qui s’adapte très vite à l’urgence de sa situation; un environnement inquiétant, même flippant, dans lequel Yuri comme tous ceux qu’elle rencontrera se retrouvent plongés sans explication, sans avertissement et sans mode d’emploi et pour finir la cerise sur le gâteau : des tueurs sadiques, muets, masqués et armés d’outils dont la nature tranchante produit toujours son petit effet.

Originalité bien tentée, l’obligation de rester en hauteur, de passer d’un immeuble à l’autre en passant par des ponts suspendus, en bois, c’est mieux pour le risque couru, avec à ses trousses des assaillants qui, à l’évidence, sont pires que des machines, apporte un surcroît de frissons qui fonctionne bien.

Autre constante qui s’invite selon les personnages que Yuri rencontre, l’envie de profiter de sa position de force pour abuser, dans tous les sens possibles de l’autre, surtout si c’est une jolie fille. Le terme survival n’est pas là par hasard, au cas où on aurait voulu en douter, tout est bon et Yuri s’en aperçoit rapidement.

L’action est le moteur de ces deux premiers tomes qui varient pas mal les situations auxquelles l’héroïne doit faire face. Mais la quête de survie s’accompagne de deux motivations qui portent Yuri : contacter sa famille, surtout son frère ainé et bien entendu comprendre comment sortir définitivement de cet enfer. Par d’habiles clins d’oeil, on anticipe déjà les retrouvailles de la soeur et du frère qui pourraient bien ne pas être aussi libératrices que l’espère Yuri… De même, on avance ponctuellement vers quelques explications concernant la nature du masque, identique chaque fois, que portent les tueurs qui ne cessent de surgir.

Evidemment, un bon manga survival n’échappe pas à la réunion d’un petit groupe qui devra unir ses forces pour s’en sortir. Ainsi, même si les premiers humains “normaux” que croise Yuri finissent par disparaître assez vite de la mésaventure, elle se déniche quand même une alliée intéressante.

Le scénario de Tsuina Miura associe les éléments inhérents au genre seinen survival à quelques tentatives assez adroites de différencier son récit du grand lot de mangas sortis suivant cette thématique très en vogue.

A son service, la patte de Takahiro Oba s’amuse à dynamiser la narration par une mise en scène qui met l’accent sur le mouvement incessant auquel est soumise Yuri pour ne pas se faire piéger et donc tuer. Passer d’un lieu à un autre, courir, trouver une issue, de quoi se battre, se défendre, manger, sauver des gens… Elle ne peut s’arrêter et ça se voit! Le chara-design n’est pas exceptionnel pour ce qui est des humains normaux mais il est bien différencié et le masque comme la façon dont semblent se mouvoir les tueurs qui le portent font un effet… d’enfer.

Un bon début pour un nouveau manga d’un genre qui inonde les librairies.

Points forts:

Points faibles:

Verdict : Deux Très Bons Tomes !!!