Notre critique du tome 1 et 2 de « Stravaganza »

Le beau royaume d’Auroria est aussi paisible que sa souveraine paraît insouciante. La reine Viviane, encore jeune femme, assume sa charge de son mieux, se pliant à la coutume en portant un casque de fer dès qu’elle doit paraître en public. Cet anonymat assure son pouvoir et sa sécurité. Seuls le capitaine de la garde et sa femme de chambre connaissent son vrai visage. Et bien que nombreux soient les petites gens à avoir croiser la route de Claria, une belle aventurière qui n’a pas froid aux yeux, aucun ne se doute que Claria, qui aime à se balader seule dans les bois peuplés de créatures dangereuses, et la reine Viviane casquée ne sont qu’une et même personne ! Car Viviane ne supporte pas les contraintes et se plaît à endosser une autre identité pour vivre comme elle l’entend. Si ses proches en deviennent presque fous, à force de passer leur temps à s’inquiéter pour elle, tous, y comprit Viviane, n’imaginent pas que le temps de l’insouciance est révolu. Bientôt, le royaume d’Auroria sera la proie d’une invasion aussi sauvage que dévastatrice…

La Fantasy gagne sans cesse en popularité depuis quelques années et le manga n’échappe pas à cette vague, dans Stravaganza, pour le meilleur.
Ces deux premiers tomes reflètent un doux équilibre qui oscille entre dark fantasy, fantasy pure entre magie et aventure avec une pincée de comédie.

Le 1er tome présente Viviane/Claria, son monde, ses proches, son caractère intrépide mais pose d’emblée la nature de la menace qui va grandir pour se déclarer pleinement dans le 2e tome.
Entre fées des eaux et des bois, crocodiles anthropomorphes, géants et monstres avides de chair humaine, le monde de Stravaganza ne se limite pas aux belles courbes de son héroïne souvent mise en valeur ni aux lumières de son luxueux palais. On glisse ainsi doucement de la présentation du royaume d’Auroria et de ses charmes à une invasion sanglante menée par d’affreux sortes de yétis géants.

D’une main sûre, Akihito Tomi installe une héroïne superbe et flamboyante, indomptable, volontaire, généreuse, gaffeuse, la reine idéale en dehors de ses petites maladresses puériles dont la jeunesse semble la seule ennemie. Sa candeur se fige pourtant lorsque le danger se précise accompagné de drames, de morts et Viviane/Claria assume alors pleinement son rôle.
Comme un bon roman de fantasy, Stravaganza colle au récit initiatique qui déroule le parcours d’un personnage phare appelé à grandir et vaincre pour survivre et avancer. Les protagonistes secondaires sont nombreux, bien construits, tous avec un rôle précis et utile à la narration. On ne sait encore rien de l’enfance ni des parents de Viviane mais cela n’empêche pas le lecteur de l’adopter tout de suite.

Moins sombre mais aussi soigné qu’un Berserk, le graphisme de Stravaganza souligne la beauté de son héroïne, la large palette de chara-design avec une attention toute particulière portée aux corps sensuels des personnages féminins, l’enveloppe détaillée de ses arrières plans et décors qui définissent forêt, ciels nocturnes ou ensoleillés, murs de pierre taillées du palais, luxe des appartements de la reine, chaleur d’une auberge emplie de charmantes hôtesses…

Avec ces deux premiers tomes, Stravaganza démarre fort, séduit au premier coup d’œil grâce à un mélange bien dosé d’action, d’aventure, d’humour mené par un groupe de personnages attachants et une héroïne charmante.

Verdict : Deux Excellents Tomes !!!