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Japon

Notre critique du tome 1 de « Bienvenue chez Protect »

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Actu Manga, Akata, Critique Manga, Manga, Seinen, Bienvenue chez Protect,

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Dessinateur : Miso Suzuki
Scénariste : Miso Suzuki
Éditeur : Akata
Collection : Seinen
Genre : Société, High-tech, Tranche de vie
Public : Tout public
Site officiel : Aucun
Sortie : 14 avril 2016
Prix : 7,95€
Statut de la série : En cours de publication

Nanami est une lycéenne brillante qui doit faire un stage pour valider son année scolaire. Comme elle fait partie du club informatique, son professeur l’a orientée vers une start-up spécialisée en consulting et dirigée par un génie, Jingorô Yamada. De prime abord, le bonhomme lui apparaît comme un original un rien arnaqueur au vu de son attitude générale, plus que flegmatique, voire délirante… Mais Jingorô est bien un vrai génie qui a le don d’avoir une vision globale du monde et du business, ce qui fait de lui un consultant de premier ordre. A ses côtés, Nanami va suivre un dossier brûlant : apporter une réponse concrète et prometteuse à un éditeur dont le chiffre d’affaire souffre de la concurrence d’internet…
Akata l’annonce en quatrième de couverture : Miso Suzuki est un mangaka sorti du système classique de l’édition nippone, qui, pour des raisons diverses et variées que l’on devine dans les pages de ce premier tome, publie donc ses créations sur le net. A ce titre, on s’amuse de voir qu’il n’a pas eu besoin de masquer les noms de grandes marques. Naturellement, et diablement d’actualité, la première mission du cabinet Protect à laquelle la jeune héroïne apporte son concours est donc liée au monde éditorial et à sa descente aux enfers depuis l’arrivée du géant internet.
Tous les clichés sont présentés par la bouche des clients de l’agence et le mangaka auxquels Jingorô apporte quelques conseils révolutionnaires : les gens ne lisent plus, ils sont obnubilés par les écrans, le livre est donc mort. Face à cette constatation bien sombre, le génie Jingorô propose deux axes de travail distincts mais au final complémentaires. D’une part, les maisons d’édition doivent revoir complètement leur mode de fonctionnement quitte à supprimer des emplois et envisager de lourdes dépenses qui s’avèreront payantes, d’autre part, les mangakas doivent se lancer dans l’inconnu en se défaisant du lien qui les lie, à tort ou à raison, aux éditeurs pour se manager seuls, se vendre seuls par le biais de la publication électronique.
Le livre numérique n’est pas encore une source assurée de succès mais les chiffres attestent que le bénéfice sera à la hauteur de l’investissement.
Plus que financier, l’effort de part et d’autre sera intellectuel et personnel car ce qui doit changer avant tout et pour les deux parties concernées, ce sont les compétences et surtout la mentalité.
Forts de nombreux chiffres, Jingorô expose la réalité de l’instant, du marché et le talent de Miso Suzuki est de rendre ces exposés à la fois simples à suivre et intéressant pour lecteur. Comme son personnage, le mangaka est pédagogue et s’il annonce des faits peu positifs, il ne cache pas que ce changement contre lequel on ne peut lutter doit devenir une carte à jouer et non un obstacle.
A travers le regard de la jeune Nanami, le monde de l’entreprise et plus largement des adultes n’est pas rose mais bien concret et l’époque de transition dans laquelle nous vivons emplie de challenges que certains ne sauront relever.
Le dessin du mangaka n’est pas le point fort de son titre. Un peu figé et plat, il tente d’illustrer les particularités de chaque personnage, de ses traits de caractère, insistant surtout sur la bizarrerie et l’extrême talent de Jingorô. Si la mise en scène est plane et sans effet actif, elle anime tout de même efficacement les propos et arguments de ses héros, rend compréhensible les démonstrations verbales de Jingorô, notamment par des schémas et autres cases un rien humoristiques.
Sans être négatif, le propose de Miso Suzuki critique le système éditorial japonais du manga et fait valoir que la révolution numérique doit apporter un changement radical pour envisager l’avenir. Un point de vue à la fois plaisant, quand on reconnaît l’évidente pertinence du sujet, et déplaisant pour peu que l’on aime le livre en tant qu’objet et soit attaché à l’art que représente le manga. Et l’art ne se regarde pas sur un écran car cela nécessite la matière.

Néanmoins, les perspectives ainsi expliquées offrent des approches constructives adaptées à la question du moment.

Points forts : 

  • Un sujet 100% d’actualité traité avec un zest de subjectivité 
  • Le point de vue d’un mangaka sorti du système éditorial classique 
  • Développement narratif pédagogique et documenté 
  • Personnage de Jingorô attrayant car plus qu’original 
  • Personnage de Nanami réaliste qui illustre les divergences générationnelles 
  • Constations mais aussi solutions exposées simplement 
  • Dessin qui illustre au mieux le texte, surtout dans les démonstrations de Jingorô 
  • Edition française réussie 

Points faibles : 

  • Trait plutôt fade et figé 
Verdict : Un Bon Tome !!!

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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