Dessinateur : Makino
Scénariste : Makino
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Shojo
Genre : Romance
Public : Tout public
Site officiel : Non
Sortie : 11 janvier 2017
Prix : 6,99€
Statut de la série : En cours de publication
Ancienne victime de brimades, Yû a décidé de ne plus jamais se laisser faire. Elle a affirmé son caractère, a transformé son physique et ne s’en laisse plus compter, pas même par le désagréable Kurosaki surnommé le « black prince » au lycée. Après plusieurs altercations avec le jeune homme, dont une qui lui vaut les foudres de sa mauvaise humeur, Yû envisage que sa vie va se compliquer : obligée de vivre à l’internat, elle va y côtoyer Kurosaki qui en est le responsable en chef… Heureusement, la présence de son contraire en tout, Shirakawa dit le « prince blanc » et idole des filles, va l’aider à affronter les regards noirs et les ordres impératifs de Kurosaki qui semble la chercher tout particulièrement. Pourtant, au fil des jours et face à la ténacité dont elle fait preuve, Kurosaki va laisser deviner d’autres aspects de sa personnalité, pour la plus grande satisfaction de Shirakawa. Lequel des deux est réellement un « black prince » ?
Ah, la fameuse source d’inspiration shojo du mauvais garçon qui n’en est pas un quand on apprend à le dérider et à le connaître ! Rien de bien nouveau pour ce manga, à tel point qu’on se demande comment il peut être une série encore en cours au Japon (8 tomes parus à ce jour)… Peut-être l’explication ne tient-elle que dans le charme de ses personnages principaux car il est évident dès ce premier tome que Yû comme Kurosaki ont une forte personnalité promesse de bien des péripéties.
Sans tomber dans la copie conforme du grand succès Switch Girl, Makino reprend l’idée de la jeune fille qui occupe beaucoup de son temps et de ses efforts à jouer un personnage public. Enjouée, sociable, jolie et très apprêtée, Yû cache un traumatisme léger mais suffisant pour lui avoir gâché ses années collège. A présent, elle ne recule devant rien ni personne et certainement pas face à ce garçon bougon qui la cherche sans arrêt. Elle fera même beaucoup pour calmer le jeu dans leur relation trop piquante et ses efforts ne laissent indifférent ni Kurosaki ni Shirakawa.
Le triangle amoureux, autre vieille recette qui marche, est en place en quelques pages.
De même, il est évident que si les deux garçons sont aux antipodes, ils se fréquentent depuis longtemps et se connaissent assez bien pour que la mangaka puisse en tirer parti par la suite, la pauvre Yû n’a pas fini de faire les frais d’une rivalité peut-être toute masculine et amicale mais qui pourrait faire mal.
Kurosaki a tout du mec pas sympa, désagréable avec tout le monde et apparemment obsédé par les microbes. Néanmoins, il est au moins aussi beau que son ami et rival social Shirakawa et sait, le cas échéant, chasser ses mauvaises manières dont il use volontiers pour tester la détermination de Yû. On peut tout même noter que la mangaka en fait un peu trop tant certaines paroles et réactions de son héros sont parfois disproportionnées ou exagérées.
Troisième larron, Shirakawa n’est pas un personnage très développé dans ce premier tome mais on devine qu’il cache de véritables intentions pas si nettes derrière son joli minois si populaire.
L’équilibre classique du shojo qui accroche le lecteur est respecté : des personnages attrayants, une romance en devenir autour d’un trio, une rivalité tant masculine que féminine (Shirakawa est quand même le chouchou des lycéennes…), une situation de rapprochement quotidien (la vie en foyer), l’idée principale que Kurosaki pourrait être le genre de garçon devant lequel Yû n’a pas besoin de paraître quelqu’un d’autre pour être aimée (et qui sait déjà voir au-delà de ses apparences) et bien entendu pas mal d’humour et de scènes cocasses. Pour les fans de shojo, ce sera un régal car tous les éléments typiques y passent : le pari qui, une fois perdu, oblige l’héroïne à faire ce que le garçon qu’elle déteste lui ordonne, les baisers volés, la scène de salle bains partagée par accident, le sauvetage de l’héroïne prise à parti par des mauvais garçons en pleine rue par le mec auquel elle ne s’attendait pas, le faux couple enfermé dans un débarras…
Esthétiquement, c’est du shojo à 100%. Un chara-design très classique mais qui colle aux personnages et permet de les différencier, une mise en cases qui mise beaucoup sur les visages comme véhicules des émotions et favorise les rebondissements, une mise en scène fluide mariant bien romance et humour. Les arrières plans ne sont pas invisibles mais juste esquissés pour situer les scènes principalement à l’école ou au foyer.
Fort de ses personnages qui, bien que très caractéristiques du genre, sont bien construits, Black Prince & White Prince se défend bien dans le paysage shojo déjà encombré de titres similaires. Ce 1er tome pose de bonnes bases qui raviront les fans.
Points forts :
- Romance avec pas mal d’humour et du caractère
- Personnages bien construits, fortes personnalités
- Évolution des relations qui promet des péripéties sympathiques
- Humour + +
- Romance + +
- Mise en scène au service de la narration
- Mise en cases basé sur le bon potentiel émotions
- Chara-design qui respecte les personnalités définies
- Édition française réussie
Points faibles :
- Shojo très conventionnel
- Il faudra un rythme soutenu des rebondissements dans la narration pour qu’elle ne s’épuise pas
Verdict : Un Bon Tome !!!