Dessinateur : Asia Watanabe
Scénariste : Asia Watanabe
Editeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : yaoi, romance, fantastique
Public : public averti
Site officiel : Taifu Comics
Sortie : 22 novembre 2018
Prix : 8,99
Statut de la série au Japon : en cours
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Résumé
“Les lycans sont des créatures presque invulnérables mi-hommes mi-félins. Parmi eux, Kôyô appartient à une espèce rare et ses phéromones le rendent irrésistible aux yeux des autres lycans. Pourtant, Jade, dont Kôyô est amoureux, refuse catégoriquement ses avances… Alors que leur quotidien de soldat les oblige parfois à entrer physiquement en contact, comment parviendra-t-il à convaincre Jade de céder à l’attirance animale qui les lie malgré tout ?”
Notre critique
Le loup-garou ou lycan est à l’honneur autant que le vampire dans les mangas et le yaoi ne fait pas exception. DSP Romeo s’inscrit dans cette petite vague aux créatures fantastiques torturées entre leur nature hydride et leur instinct animal et qui semblent calibrées pour les romances, toutes griffes dehors.
Avec pour ligne conductrice l’amour impossible de Kôyô et Jade, nous voici entraînés dans un univers dénué de présence féminine pour ne rencontrer que de beaux mâles en chaleur ! Sans cesse confrontés à leur part animale, les lycans luttent autant contre leurs pulsions que pour éradiquer les menaces ennemies de leur territoire. Parmi eux, Kôyô est capitaine d’une équipe de combattants. Bien qu’il ait une apparence plus chétive que ses compagnons, il est le plus ancien et un chef respecté (en dehors de nombreuses moqueries).
Les techniques de chasse demandant parfois des échanges de sang et un déploiement de force déclenchant une surproduction de phéromones, la situation du séduisant Kôyô peut se révéler difficile. L’instinct animal en fait alors un insupportable appel à laisser parler les pulsions de ses semblables. Si Kôyô sait très bien le respect que tous lui vouent et qui l’empêche de se faire sauter dessus, il souhaite cependant plus que tout que Jade oublie qu’il est son capitaine. De sa part seule, il accepterait des avances et une union charnelle. Car Kôyô est amoureux de Jade depuis une éternité. Pourtant, ce dernier se montre toujours froid avec lui, s’entêtant à répéter que Kôyô appartient à leur ancien capitaine, Diager. Pendant des années, Diager a été le compagnon charnel de Kôyô, le soulageant des pulsions charnelles nées des combats ou de la pleine lune mais rien de plus. Kôyô a beau insister sur la nature purement physique de cette relation, rien n’y fait. Il pense que Jade ne lui pardonne pas d’avoir autrefois profité de ses désirs inassouvis pour lui sauter dessus alors qu’il était encore inexpérimenté. Jade l’a alors rejeté, arguant qu’il était immoral que Kôyô trompe Diager. Depuis lors, le temps a passé, Kôyô a remplacé Diager comme capitaine mais rien n’a changé entre Jade et lui. Quand il ne va pas voir Diager pour apaiser ses pulsions, Kôyô prend des médicaments aux effets secondaires dangereux.
Pourtant, on découvre au fil du tome que Jade éprouve lui aussi une attirance et surtout des sentiments pour lui mais qu’il s’accroche à son refus de s’y abandonner par respect pour Diager.
Un espoir se glisse entre les lignes, celui des paroles de Nisshô, un être que Kôyô a connu tout jeune et qui avait le don de prophétie. Lorsqu’il lui a prédit qu’il serait un être particulier, un lycan qui ouvrirait la voie vers une évolution de son espèce car il serait le premier à trouver l’amour unique, Kôyô l’a cru. Depuis lors, il cherchait cet être unique pour lequel il était né…jusqu’à ce qu’il trouve Jade.
Entre amour interdit, réserves morales et l’esclavage de leur nature, les personnages de DSP Romeo sont attachants et leur histoire promet une romance belle et tragique. La mangaka parvient à dérouler sa narration avec clarté et sensibilité, en y ajoutant de l’humour, de l’action et une bonne dose de sensualité.
Côté graphisme, on peut être surpris par le chara-design parfois efféminé des visages comme du corps de Kôyô pour mieux en faire une sorte de princesse à laquelle aucun ne saurait résister, pas même Jade. Le soin porté aux scènes d’action permet de s’immerger dans le rôle de chasseur des lycans de même que les scènes intimistes affirment le dilemme amoureux de Kôyô et Jade sans pour autant effacer l’importance des personnages secondaires tels que Diager. Si les arrières plans sont assez soignés, on regrette l’inégalité de leur mise en valeur.
Un premier tome à la narration déjà aboutie et prenante accompagnée d’un trait de qualité mitigée qui peut séduire comme dérouter.