Dessinateur : Kurono
Scénariste : Nagashima Hiraoki
Editeur : Ototo
Collection : Shonen
Genre : Fantastique, aventure
Public : Tout public
Contenu : pages
Sortie : 18 octobre 2019
Prix : 7,99 €
Statut de la série au Japon : En cours de publication
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Résumé
Le plus puissant des dragons, celui qui vivait depuis des temps immémoriaux, s’est finalement laissé vaincre par un héros humain… Mais au lieu de disparaître, il s’est réincarné en bébé dans l’un des villages des environs ! Maintenant jeune adulte, il travaille à la ferme, chasse du gibier et goûte avec curiosité la vie des mortels. Un jour, dans la forêt voisine, il rencontre une Lamia, une créature mi-femme, mi-serpent…
Notre critique
Un peu convenu mais réussi, ce tome 1 de Goodbye Dragon Life présage une série attractive forte de personnages au potentiel sympathie déjà élevé.
L’aventure débute avec un conflit. Un dragon millénaire et révéré se retrouve acculé par des mages et un héros. Les visages de ses bourreaux sont anonymes mais le dragon devine leurs réticences à le tuer. Quelles en sont les raisons profondes ? Mystère. Mais on décèle un respect mutuel qui fait de cet instant un drame de choix.

Lassé de vivre, trop vieux, dernier de son espère, le dragon accepte son sort et se laisse tuer, pensant que tout ce qu’il est va disparaître…avant de se réincarner en humain ! Sa conscience de dragon, de ce que fut sa vie antérieure demeure. Son corps d’humain grandit mais son esprit reste adulte et ancestral. Pourtant, le dragon devenu Dran, aîné d’une famille aimante, donne bien le change. Il parvient à garder l’apparence mentale d’un enfant puis d’un jeune adulte tandis que son corps se développe. Acceptant les enjeux de cette nouvelle existence, Dran s’emploie à devenir un homme digne de sa nouvelle communauté.
Ses pouvoirs magiques et autres facultés de dragon sont là. Bon épéiste, doté d’un instinct aiguisé, il ne rechigne pas à protéger son village et ses habitants. Entre les travaux des champs, l’entraînement aux armes et l’enseignement qu’il reçoit de la sage du village, Dran a beaucoup à faire.
Un ancien hameau d’hommes lézards abandonné attire son attention. En prévision d’un éventuel danger, il s’y rend et pense livrer un rude combat. Sa première rencontre n’a rien de très menaçant : une jeune Lamia perdue lui fait face, bien que visiblement terrifiée. Dran comprend qu’elle ne sera pas un danger, juste à temps pour repousser l’attaque surprise d’un esprit de terre très en colère ! Contre son attente, la jeune Lamia voit Dran bondir pour la protéger avant de lui demander son aide. Ensemble, ils peuvent vaincre ce démon.
Serina de son petit nom, la créature mi-femme mi-serpent devient une amie pour Dran. Il s’emploie même à la faire accepter par le village, ce qui se révèle complexe tant les humains ont peur des Lamias. Mais Dran a appris à les comprendre et sait comment les convaincre. Il ne sera pas inutile pour lui d’avoir une alliée de poids car les dangers vont bientôt gagner son village…
Dran/le dragon est un héros qui a tout pour plaire. Il a la sagesse de sa vie antérieure, aiguisée par sa nouvelle forme. Au fil des pages et des réflexions muettes qu’il se fait, on apprend que sa vie de dragon était triste et solitaire. Il en était venu à détester le monde et ses habitants. Est-ce la raison de sa défection au moment crucial ? Peut-être. Sa nature humaine toute neuve en fait un meilleur individu.
Il comprend mieux le fardeau des mortels qui doivent lutter véritablement pour leur survie au quotidien. Finalement, Dran aime ses compagnons de vie même s’il reste de lui quelque chose d’étranger à ce qui l’entoure. Son destin est-il de faire en sorte que les humains et les autres espèces cohabitent pour le mieux ? On le saura bien vite !
Les personnages secondaires ont leur charme et surtout une utilité narrative. On fait ainsi connaissance avec la famille de Dran ; Magle, la professeure et guérisseuse du village ; Airi, sa petite-fille ; Leticia, la prêtresse guerrière de la déesse de la terre ; le capitaine Baran et son épouse, une femme-vache ; la vice-capitaine Marida etc. A cette troupe bien joyeuse, se joint Serina, la jeune Lamia courageuse mais enfantine.
Si la narration se concentre sur le héros, ses actions et sa rencontre avec Serina, l’ensemble de ce tome est plutôt équilibré. On nous présente l’univers de Goodbye Dragon Life avec fluidité et au fil des événements, sans alourdir le récit. Gobelins, esprits, ours cuirassé, tigre sabre…la faune de la série n’a rien à envier à d’autres et chaque créature peut être un danger ou un allié comme Serina ! On devine sous les traits d’humour et les actions héroïques combien Dran aura à faire dans les prochains tomes.

Le dessin de Kurono colle au récit. Son chara-design ne brille pas par son originalité mais tente de mettre en avant les qualités de chacun. La physionomie de Dran fait écho à celle de son état passé de dragon. De même, la candeur de Serina se lit sur son visage comme les élans amoureux d’Airi envers Dran, la férocité du combattant chez Baran ou la sagesse de Magle. Les créatures, dragon, lamia, esprit de terre etc. peuplent idéalement les cases de ce récit fantastique aux mille dangers. L’action est rapide et prenante, on la suit aisément d’autant plus que Dran s’y illustre avec talent. Les arrières plans sont discrets mais invitent à entrer dans l’univers de la série.
Entre action, magie et comédie, Goodbye Dragon Life séduit dès ce premier tome avec son héros au secret bien caché, aux ambitions à venir mais au grand cœur assuré.