Critique
Notre critique du tome 1 de Hellbound
Dessinateur : Choi Kyu Sok
Scénariste : Yeon Sang Ho
Éditeur : Delcourt/Tonkam
Collection : Kbooks
Genre : Suspense, Fantastique
Public : + 14 ans
Contenu : 312 pages
Sortie : 10 novembre 2021
Prix : 14,95€
Statut de la série : Terminée en 2 volumes
« Des hommes censés être honnêtes reçoivent la visite d’un être mystérieux leur annonçant qu’il leur reste 5 heures à vivre avant d’être conduits en Enfer. Ils tentent de fuir mais à l’heure dite ils sont emmenés, ne laissant que des corps calcinés derrière eux ! Certains y voient la volonté de Dieu de montrer les supplices qui les attendent, d’autres souhaitent découvrir qui tire les ficelles… »
Un être mystérieux apparaît aux côtés d’hommes et de femmes et leur annonce leur fin prochaine. Cette « damnation » se produit aux dates et heures annoncées et ce de façon plutôt spectaculaire: des entités apparaissent et ne laissent derrière eux que des corps calcinés. Les corps semblent être brûlés à une très haute température en juste quelques secondes. Ces actes favorisent l’émergence d’une secte religieuse, Neo Veritas. Cette secte prône la théorie de la justice divine. Alors que Neo Veritas voit son nombre d’adeptes croitre, la police est démunie devant ces actes d’une grande sauvagerie. Voulant filmer en direct la mort programmée d’une des victimes, Jeong Jinsu, le fondateur de la secte, se retrouve vite dans le collimateur de Kyunghoon, un policer marqué par l’assassinat de son épouse, et Min Hyejin, une avocate qui ne croit pas en les explications de Neo Veritas.
Le suspense est à son comble avec cette histoire qui mêle extrémisme religieux et créatures venues d’ailleurs. On suit l’enquête menée par Kyunghoon, un policier très ours mal léché, qui se retrouve avec cette affaire sur les bras. Ce dernier a perdu son épouse de façon tragique et élève seul son fils presqu’adulte, avec qui il dialogue très peu. Min Hyejin, une avocate, va l’aider dans son travail, malgré les pressions que subit le cabinet d’avocat où elle travaille. Ces deux protagonistes vont vite se retrouver face à Jeong Jinsu, fondateur de Neo Veritas, qui comprend de très nombreux adeptes. Ce dernier a une apparence douce et calme et semble être une personne avec un très grand cœur. Neo Veritas doit sa grande popularité grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Cette secte religieuse est adepte de la théorie de la justice divine et n’hésite pas à s’emparer des morts mystérieuses pour étayer leurs propos. Mais le groupuscule s’est scindé en un autre groupe, les Pointes de flèches. Ces dernier se présentent comme le bras armé de Neo Veritas et n’hésitent pas à faire justice eux-mêmes, notamment en diffusant des informations personnelles d’ancien repris de justice. Leur chef, qui harangue les foules via le Net, est vêtu d’une coiffe d’indien et tient des propos à la limite de la folie. Mais cela n’empêche nullement les jeunes de se rallier à ses idées. Face à tous ses protagonistes, Kuynghoon est bien démuni, surtout qu’aux yeux de plus en plus de monde, ces damnations ont pour origine la volonté de Dieu.
Les personnages que l’on rencontre dans ce titre sont forts humains, avec un passé et une psychologie très développés. Ils nous semblent sortir tout droit de notre quotidien, tant ils paraissent réels. Ensuite, l’ambiance horrifique, pleine de tension, nous fait accélérer notre rythme cardiaque. Enfin, il y a les thèmes mis en avant comme le respect de la vie privée, les sectes religieuses, la « damnation » pour se libérer de ses pêchés, ainsi que le chaos provoqué par les médias et l’hystérie collective qui s’empare de beaucoup. Derrière ce scénario envoûtant, on retrouve Yeon Sang Ho réalisateur de Dernier train pour Busan. Derrière le crayon, se cache le génial Choi Kyu Sok. Ce dernier nous fait ressentir toute l’anxiété et l’angoisse de ses personnages, grâce à son trait fin, travaillé et très réaliste. Enfin, ce titre a été adapté par Netflix et est disponible sur la plateforme depuis le 19 novembre 2021. Il est recommandé par Bong Jo-Hoon, réalisateur multi primé des films Parasites et le Transperceneige. Une petite biographie des principaux personnages se trouvent sur les rabats de ce volume. Une des créatures venues d’ailleurs et Jeong Jinsu se partagent la couverture de ce premier volume.
Véritable plongée au sein d’une hystérie collective et d’un emballement des médias suite aux « damnations » dont sont victimes des pêcheurs, cette série nous tient en haleine de la première à la dernière page. Entre assassinats, kidnappings, droits de la vie privée bafoués, affaires familiales et horreur, Yeon Sang Ho et Choi Gyu Seok nous emmènent en Enfer. Attention, ce titre est addictif!
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