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Critique

Notre critique du tome 1 de Intraitable

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Dessinateur: Choi Kyu-Sok
Scénariste: Choi Kyu-Sok
Éditeur: Rue de l’échiquier
Collection: Rue de l’échiquier BD
Genre: manhwa, social, thriller
Public: + 16 ans
Contenu: 248 pages
Sortie: 03 octobre 2019
Prix: 20 euros
Statut de la série: Terminée en 6 volumes

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Résumé

“Au tournant des années 1990 et 2000 en Corée du Sud, dans un environnement social durement marqué par les retombées de la crise financière en Asie, Gu Go-shin est un étrange et charismatique combattant syndical. À la tête d’une petite agence-conseil de défense des travailleurs, il mène avec cœur et maestria diverses opérations-chocs pour promouvoir leurs droits, à la manière d’un chef de commando.  C’est dans ce contexte que son chemin croise celui de Lee Sooin, jeune cadre prometteur de la grande distribution, issu des rangs de l’armée. Humain, travailleur, courageux, Lee n’a qu’un défaut : ne pas supporter l’injustice lorsqu’il en est témoin. Les détestables pratiques sociales de son nouvel employeur, puissant groupe français récemment installé en Corée, vont réveiller ses instincts de justicier. Ensemble, Lee et Gu vont s’opposer aux manipulations et au harcèlement moral auxquels sont cyniquement soumis, avec la complicité d’une partie du management coréen, les petits employés de l’enseigne.”

Notre avis

Sous une couverture quelque peu austère et un format peu commun pour ce genre de littérature se cache une pépite.

L’auteur n’en est pas à son premier coup d’essai. En Corée, il a déjà été publié plusieurs fois mais c’est une première en français. Il est spécialisé dans les satires sociales et les récits d’apprentissage. Pour cette série, il s’est renseigné sur l’implantation ratée de Carrefour en Corée du sud. Il a pris le temps de recueillir des témoignages et de faire mûrir le tout pour proposer cette histoire sous forme de récit graphique.

Le récit s’articule autour de deux personnages: Gu Go-shin et Lee Soo-in. Chacun appartient à un monde différent: le premier est syndicaliste et le deuxième est cadre pour un groupe français tentant de s’installer en Corée (Le nom du groupe Carrefour n’est jamais cité. Il est remplacé par le groupe “Fourmis”). Ils sont tous les deux fictifs. Ils vont être amenés à se croiser, se rencontrer et collaborer pour tenter de sauver la dignité des travailleurs exploités par le groupe. En effet, corruption, harcèlement et punitions abusives font partie du quotidien des travailleurs coréens. Heureusement, depuis quelques années, des syndicats se dressent contre les grandes entreprises, qu’elles soient coréennes ou étrangères.

Dans ce premier volume, le lecteur suit principalement le personnage de Lee Soo-in. Le récit alterne des scènes au temps présent avec des flashs-backs qui permettent de comprendre l’état d’esprit du personnage face aux diverses situations auxquelles il est confronté. Lee Soo-in est introverti mais animé d’un fort sentiment de justice. Dès sa scolarité, il a tenté de se dresser contre les situations injustes auxquelles il a été confronté. Malheureusement pour lui, son caractère introverti et le fait qu’il fasse partie des cadres, n’attirent guère la sympathie du personnel du groupe. Néanmoins, sous cette apparence froide et distante, il fait preuve d’un caractère fort et tenace. Intelligent et réfléchi, il réussira à rassembler quelques armes au travers notamment de différents règlements. C’est comme ça qu’il entrera en contact avec Gu Go-shin qui lui expliquera le fonctionnement d’un syndicat.

Le rythme du récit est fluide, le lecteur se laisse entraîner et les événements s’enchaînent de manière naturelle. Les différents éléments de loi, de réglementation ou les différents événements sont expliqués au fur et à mesure, ce qui permet de prendre conscience de cette réalité du monde du travail en Corée du sud. L’histoire est présentée sous forme de roman graphique. Les dessins sont épurés et ne montrent que ce qu’il est nécessaire de monter. Les jeux d’ombre renforcent les actions des différents personnages et accentuent les moments de tensions. De plus, la thématique du monde du travail actuelle est rarement abordée dans les mangas.

L’édition est soignée. Elle est proposée dans un format plus grand que les mangas tels qu’on a l’habitude de les trouver en librairie. Le papier utilisé est plus épais aussi, ce qui donne un volume plus gros. Petit plus, le papier est issu de forêts gérées durablement.

Cette série est à recommander à tous ceux qui s’intéressent au monde du travail dans d’autres pays. Elle est également à recommander à ceux qui s’intéressent à l’histoire contemporaine de l’Asie.

Geekette assumée et grande fan de manga depuis Dragon Ball. J'ai une fâcheuse manie de lire tout ce qui me tombe sous la main, ce qui permet de faire les meilleures découvertes.

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