Critique
Notre critique du Tome 1 de La vengeance du souffre-douleur
Dessinateur: Yen Hioka
Scénariste: Chikara Kimizuka
Editeur: Soleil
Collection: Manga
Genre: social, drame
Public: + 14 ans
Contenu: 192 pages
Sortie: 21 septembre 2022
Prix: 7,99 euros
Statut de la série : Terminée en 6 volumes
“Devenu enseignant, Rizawa participe à une réunion d’anciens élèves et retrouve celui qui s’acharnait sur lui au collège : Suzuki. Entendant ce dernier affirmer que ‘si on s’acharne sur eux, c’est qu’ils le méritent’, Rizawa répond être ‘soulagé qu’il n’ait pas changé’. Il ne doit pas être au courant qu’aujourd’hui, sa fille chérie est l’élève de celui qu’il a martyrisé 20 ans plus tôt…”
Le duo d’auteurs à l’origine de la série n’en est pas à son coup d’essai. En effet, on leur doit également la série ‘Anonyme !’ parue en 2017 au Japon. La vengeance du souffre-douleur est leur deuxième publication en tandem.
La série met en scène deux anciens collégiens : Aizawa et Suzuki. Le premier était le souffre-douleur du second. Devenu adulte, Aizawa est devenu professeur et a fait de la lutte contre le harcèlement son cheval de bataille.
Dans un Japon où les établissements scolaires ne veulent pas faire de vagues, il a développé des méthodes très particulières pour dénoncer certains faits. Aujourd’hui, il veut se venger de son ancien tortionnaire. Comme ils ont pris des chemins professionnels très différents, il sait qu’il ne pourra pas l’atteindre directement alors il a échafaudé un plan. Au lieu d’attaquer frontalement son ancien bourreau, il est devenu professeur dans l’école où se trouve la fille de se dernier. Une fois sa cible désignée, il va mettre tout en place pour la faire plonger dans l’enfer du harcèlement.
Aizawa est un jeune professeur qui a l’air attentif à ses élèves. Son passé douloureux l’a rendu très distant et peu démonstratif. Sous ses airs doux et prévenant, il est en fait très observateur, patient et méthodique. Malgré son ancien statut de victime, il est très difficile d’éprouver de la sympathie pour lui.
Suzuki était le délégué de la classe au collège. Leader-né, il a décidé de s’en prendre à Aizawa par ennui. Manipulateur, il n’hésite pas à écraser les autres et à se servir d’eux avant de les laisser sur le côté de la route. Devenu banquier dans le monde des affaires, il se montre impitoyable et grimpe les échelons sous le regard jaloux de ses collègues. La seule personne qui trouve grâce à ses yeux est sa fille unique avec laquelle il se montre attentionné.
Les deux personnages sont, chacun à leur manière, des monstres évoluant dans une société trop lisse qui leur permet d’agir en toute impunité. Tous les coups sont permis pour arriver à son but.
Les histoires de vengeances sont fréquentes dans les séries manga. Celle-ci est particulièrement retorse car, pour atteindre sa victime, le vengeur va en faire une autre, qui est innocente et qui n’a rien à voir dans le conflit qui oppose les deux personnages.
Le récit est bien construit car les choses sont claires dès le départ. Tout le mystère et la tension de l’histoire repose sur le modus operandi du personnage d’Aizawa, devenu bourreau à son tour. Pour le reste, l’histoire suit les éléments classiques de harcèlement scolaire. Le seul vrai mystère est de voir où le jeune homme veut amener son plan.
À la fin de ce premier volume, le lecteur se rend compte que le jeune professeur a élaboré un plan plus large qu’il ne le laisse supposer au départ puisque l’on se rend compte qu’il a fait pression sur une autre de ses anciennes camarades. Jusqu’où Aizawa compte-t-il aller ?
La vengeance est un plat qui se mange froid. Dans le cas d’Aizawa, cela lui à pris dix ans pour mettre au point son plan contre son ancienne classe de collège, et plus particulièrement, contre son bourreau, Susuki. Pour réussir à l’atteindre, il a choisi un angle d’approche très particulier mais qui fera encore plus de victimes. Suivez le parcours d’un ancien élève harcelé devenu bourreau à son tour. Entre Manipulations et mensonges, tous les coups sont permis…
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