Scénariste : Ema Toyama
Dessinateur: Ema Toyama
Éditeur : Pika Édition
Collection : Shôjo
Genre : Romance, School Life, Humour
Public : + 15 ans
Contenu : 192 pages
Sortie : 2 novembre 2017
Prix : 6,95€
Statut de la série : En cours de publication
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Leila Watanuki est une élève brillante qui est la première de son lycée, et elle est également la présidente du conseil des élèves. Elle est admirée de tous et représente le modèle que tous les étudiants de l’école veulent suivre. Alors qu’un nouveau trésorier, en la personne de Owaru Sangatsu, est choisi, la vie de Leila, en apparence paisible, va être bouleversée par ce jeune garçon désinvolte. La jeune fille cache en effet un lourd secret sous ses airs de fille parfaite. Chaque soir, à la fin des cours, elle se déguise pour rentrer chez elle, afin que personne ne découvre qu’elle vit au dernier étage d’un Love Hotel. Si cela était dévoilé, elle serait rejetée de tous comme ce fut le cas dans son passé. Un jour en aidant sa mère, en apportant son repas à un client, elle se retrouve en face de Owaru. Suite à une maladresse de Leila, le jeune garçon réussit à la prendre en photo dans une position très compromettante et il compte bien se servir de cette photo pour lui extorquer une faveur. Owaru s’est enfui de chez lui et il cherche un endroit où vivre. Il demande alors à Leila de le laisser vivre au love hotel et en échange, il effacera la photo et gardera son secret concernant son domicile. Leila pense alors que sa mère, qui est la propriétaire, va refuser la demande d’Owaru mais elle tombe sous le charme du jeune homme et le laisse vivre à l’hôtel, au désespoir de sa fille. Leur drôle de cohabitation débute alors et Owaru découvre l’autre grand secret de Leila.
Ema Toyama signe sa quatrième courte série avec Love Hotel Princess qui sera terminée en 6 volumes. Tout comme dans ses anciennes séries comme Love Mission et GDGD Dogs, l’auteure nous entraine dans une histoire de lycéens mais avec une thématique nouvelle : le Love Hotel. Les Love Hotel japonais sont des sujets tabous pour sa population et il vaut mieux ne pas s’y faire voir, d’autant plus si on est lycéen. La mangaka nous fait part de ce sujet avec humour en y installant la demeure de notre héroïne.
L’humour est un fil conducteur de l’histoire et il est omniprésent, comme par exemple, pour les déguisements de nos héros pour rentrer chez eux dans les chambres du Love Hotel, ou encore dans les réactions d’Owaru Sangatsu.
Ema Toyama utilise judicieusement cet humour pour parler d’une thématique difficile : le regard des autres. En effet, notre héroïne est en constante représentation et elle est en permanence sur ses gardes pour ne pas que les élèves de son école découvrent qu’elle vit dans un Love Hotel. Suite à un traumatisme dans sa petite enfance où elle a perdu tous ses amis quand ils ont découvert à quoi servait l’endroit où elle habitait, Leila Watanuki ne veut plus se lier à personne et même si elle fait tout pour être admirée de tous, elle ne noue jamais aucun lien d’amitié. Nous en savons alors très peu sur la véritable personnalité de l’héroïne.
Malgré que ce soit un shojo, l’histoire ne tombe pas dans le cliché du romantisme niai où la jeune fille tombe immédiatement sous le charme du beau garçon de l’école, ce qui est très appréciable. La série étant prévue en 6 tomes, l’auteure nous offre un scénario intéressant, aux thématiques diverses, qui ne demande qu’à se développer. Le romantisme apparaît tout de même par petites touches mais il n’est pas envahissant dans ce premier tome.
Le chara-shojo est bien respecté avec des visages ronds et de grands yeux qui font bien ressentir au lecteur les différentes émotions par lesquelles passent les personnages. L’apparence de ceux-ci est soignée et détaillée, donnant parfois un indice sur un trait de personnalité comme notamment avec Owaru qui se promène avec un lapin en peluche dans sa poche, laissant penser que ce personnage doit avoir un côté enfantin.
Les arrière-plans restent assez peu travaillés dans l’ensemble, ce qui est typique du shojo manga. Cependant, il y a tout de même quelques exceptions comme lors de la présentation du fameux love hotel dont la façade est très détaillée.
Petit point négatif, le chara-design n’a pas beaucoup changé par rapport aux précédentes séries de l’auteure. En effet, on peut retrouver des héroïnes aux caractéristiques très semblables à Leila dans Love Mission, ou encore dans GDGD Dogs. Et il en est de même pour les personnages masculins qui gravitent autour de l’héroïne. Par chance, la personnalité et le vécu des personnages ne sont pas semblables et la ressemblance reste uniquement dans le domaine de la physionomie.
Ces traits physiques sont la marque de fabrique de Ema Toyama et certains seront heureux de retrouver ce chara-design familier que l’on retrouve dans les autres séries de l’auteure, mais il serait intéressant de voir la mangaka nous présenter d’autres personnages.
En conclusion, Love Hotel Princess est une histoire originale, pleine d’humour, qui mérite d’être développée, avec un suspens constant par rapport à la découverte du secret de nos héros concernant leur vie dans un Love Hotel. Les personnages sont attachants et on a envie d’en savoir plus sur leur vécu et de voir comment ils vont vivre cette colocation.