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Japon

Notre critique du tome 1 de « Love Stories »

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 Critique Manga, Love Stories, Manga, Taifu Comics, Yaoi Blue,

Critique Manga, Love Stories, Manga, Taifu Comics, Yaoi Blue,

Dessinateur : Tohru Tagura
Scénariste : Tohru Tagura
Éditeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi Blue
Genre : Romance
Public : Tout public
Site officiel : Non
Sortie : 28 avril 2017
Prix : 8,99€
Statut de la série : En cours de publication

Yuiji faisait une pause dans un coin de la cour quand il entendit Yamato parler avec sa confidente Natsumi. Sans équivoque, Yuiji a tout de suite compris le secret de Yamato : il est gay. Depuis, poussé par la curiosité, il n’a cessé de l’observer et d’autres choses lui sont apparues : Yamato est discret, gentil, bon élève, bon sportif, calme, pas prétentieux alors qu’il plaît aux filles, mais surtout, il a un faible pour son meilleur ami fan des idoles de magazines, Kyosuke. Alors qu’il refusait de fréquenter Yamato et restait sur ses gardes pour protéger son pote, Yuiji se retrouve un peu forcé de former un groupe de révision avec Kyosuke, Natsumi et … Yamato ! A force de passer du temps avec lui, Yuiji réalise qu’il a cédé aux préjugés. A l’évidence, Yamato souffre en secret d’être ce qu’il est, il se cache de tout le monde par peur d’être rejeté. Et, bien qu’il connaisse son secret, Yuiji l’apprécie de plus en plus. Et s’il lui disait qu’il sait tout mais qu’il reste son pote ? Est-ce que Yamato en serait moins malheureux ?

Love Stories commence comme un yaoi classique et on s’attend à ce que les deux protagonistes principaux se tombent dans les bras d’une page à l’autre. Au contraire, c’est une vraie histoire d’amitié qui se tisse au fil des cases, chargée de réalisme et d’une finesse psychologique intéressante. La force de ce premier tome est de détourner les codes du genre pour mieux tracer le récit d’une amitié qui entend abattre les préjugés et poser les bonnes questions sur l’amour adolescent.

Dans un premier temps, Yuiji réagit comme la plupart des gens, attitude dictée par les préjugés sociaux auxquels il est difficile d’échapper. Pourtant, la curiosité et une certaine capacité d’empathie le poussent à regarder au-delà de l’image qu’il se fait de l’homosexualité. Peu à peu, il se demande qui est Yamato et, l’observant puis le côtoyant, il réalise que ce n’est pas un être si à part que cela, qu’il est un jeune homme comme les autres, peut-être plus malheureux que beaucoup tant il s’efforce de garder secret la nature de ses sentiments vis-à-vis des garçons. Yuiji a cette qualité plutôt rare de chercher à dépasser les stéréotypes populaires, d’associer non pas seulement Yamato et homosexualité mais Yamato et défis supplémentaires à relever, Yamato et amitié. Et cette approche amicale aide aussi Yuiji à mûrir doucement ses propres sentiments, à réfléchir sur la nature de sa relation avec sa petite amie, sur le sens réel du sentiment amoureux. A mesure qu’il apprend à connaître et cherche à comprendre Yamato pour le soutenir, Yuiji entrevoit la seule véritable difficulté qui est la sienne dans la relation sentimentale : être sincère.

Pour sa part, Yamato doit aussi apprendre à s’accepter, à se faire accepter sans le masque qu’il arbore quotidiennement que ce soit en société ou en famille et ceci avant même d’envisager une quelconque relation amoureuse. C’est en relativisant sa propre situation que Yuiji décide qu’il aidera Yamato à être heureux. D’amicale, leur relation devient fraternelle. Yamato gagne en aisance aux côtés de ce nouvel ami qui sait l’écouter et parfois trouver les mots pour le rassurer, l’aider à se défaire de la culpabilité qui le ronge injustement et sans arrêt. On découvre alors un Yamato qui abandonne lentement sa coquille, tente d’être lui-même tout en gardant quelque réserve mais qui accueille cette amitié sincère avec soulagement. Il en arrive à agir et à parler librement, à accepter que le fait d’être homosexuel n’est pas une tare qui le mettra à part des gens qu’il aime ou apprécie. Quand il prononce « Je n’aime pas être une minorité », on devine que Yamato est un jeune homme qui assume peu à peu qui il est et surtout qui il veut être.

Porté par ces deux personnages principaux très bien conçus parce que très différents mais complémentaires, Love Stories apporte plus qu’un titre supplémentaire au genre yaoi, mais une réflexion libre, objective et droite sur le fait d’être différent dans une société codifiée en tout, engluée dans des préjugés d’un autre âge et la force qu’il faut pour y trouver sa place lorsque l’on ne peut faire autrement que d’être différent.

L’esthétique de Tohru Tagura reflète son récit : doux mais précis, aux détails soignés et aux personnages attrayants. Le chara-design sans être révolutionnaire insiste sur la personnalité de chacun, distingue bien chaque protagoniste, depuis les principaux jusqu’aux plus secondaires. Les expressions faciales traduisent idéalement les émotions et la mise en scène fait en sorte que même les moments de simples échanges verbaux offrent une bonne fluidité à l’histoire. Le détail des vêtements, des environnements apporte un bon écrin aux personnages et cela même si beaucoup de scènes se déroulent dans l’enceinte du lycée, l’équilibre avec les mises en situation en extérieur (rues, restaurants, plage…) évite l’ennui.

Évitant superbement tout stéréotype ou pathos, ce premier tome de Love Stories nous conte la naissance d’une amitié d’une telle pureté qu’elle pourrait bien transformer la vie de ses personnages qui, devenant presque frères se nourrissent l’un de l’autre pour mieux appréhender la nature de leurs sentiments et de leur projet de vie.

Points forts : 
  • Un yaoi tout public
  • Un yaoi qui aborde l’homosexualité vue par deux adolescents qui ne sont qu’amis et dont l’un est hétérosexuel 
  • Récit intelligent qui fait mûrir ses deux personnages principaux au contact l’un de l’autre 
  • Une belle histoire d’amitié fraternelle en devenir 
  • Personnages attachants et bien construits 
  • Récit dans l’ère du temps, réaliste 
  • Stéréotypes évités à 100% 
  • Personnages secondaires utiles au récit 
  • Esthétique équilibrée en accord avec l’histoire 
  • Chara-design qui reflète bien les différents caractères 
  • Mise en scène fluide 
  • Détails soignés pour les décors 
  • Édition de qualité 
Points faibles : 
  • Néant 

Verdict : Un Excellent Tome !!!

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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