Dessinateur: Kuze Ran
Scénariste: Kuze Ran et Level 5 Inc.
Éditeur: Mana Books
Collection: Shônen
Genre: aventure, fantastique
Public: + 12 ans
Contenu: 192 pages
Prix: 6,90 euros
Sortie: 3 septembre 2020
Statut de la série: Terminée en 2 volumes
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Résumé
“Pour Tasuku Arisawa, la vie tourne autour du club de Kendo, dans lequel il est très engagé, et de son petit frère Tsubasa, la seule famille qu’il lui reste depuis la mort de leurs parents. Un jour, un mystérieux homme vêtu de noir l’attaque, et le lycéen se retrouve projeté dans le monde parallèle de Ni no Kuni ! Les habitants de ce royaume enchanteur – où la magie est omniprésente – semblent voir en Tasuku un sauveur destiné à triompher du belliqueux roi Sham et de sa horde de démons… Mais quels secrets se cachent réellement à Ni no Kuni ?”
Notre critique
Ni no Kuni est un jeu vidéo sorti en 2011 sur PS3. Un deuxième opus suivra sur PS4 en 2018 et un film d’animation sera réalisé en 2019. Le jeu est un beau succès du en partie à un scénario dense et un univers riche et coloré. L’autre raison qui a contribué à son succès est la participation de Hayao Miyazaki au caractère design des personnages et à l’intervention de Joe Hisaishi (le compositeur de la plupart des films du studio Ghibli) pour la bande-son.
A chaque fois, que ce soit pour les jeux vidéos ou pour le film d’animation, des gens du monde réel (appelé Ichi no kuni) sont transportés dans le monde parallèle, Ni no kuni, car ils sont capables d’utiliser une magie spéciale dont ils se servent pour ramener la paix dans le royaume. Le manga se base sur exactement la même mécanique.
Ici, l’humain emmené à Ni no Kuni s’appelle Tasuku Arisawa. C’est un lycéen ordinaire. Il se fait embarquer par un homme-chat habillé en noir. Là-bas, il se retrouve dans la cité de Al-Meumeuh où il devra suivre un entraînement afin d’apprendre à utiliser sa magie afin d’aider le prince de Carabas à reconquérir son trône en affrontant le seigneur Sham.
Le lecteur ayant joué aux jeux aura le plaisir de reconnaître les lieux qui sont cités dans le manga. Cependant, cela s’arrête là car les lieux sont, au final, très peu montrés et il est difficile de pouvoir les comparer aux décors du jeu vidéo. De plus, là où le jeu est très coloré et baigné de magie, on se retrouve dans un monde beaucoup plus sombre et violent. Mis à part les noms de lieu, il est difficile pour un lecteur de faire le lien entre l’univers des jeux et le manga.
L’histoire est centrée sur l’entraînement de Tasuku et la vengeance du Prince-chat, Rosso Gattonello. L’ambiance générale est beaucoup plus sérieuse et violente.
Ce livre présente un paradoxe: les lecteurs qui ont joué aux jeux vidéos ou vu le film d’animation ne retrouveront presque rien de ce qu’ils ont connus auparavant mais, pour les lecteurs qui découvrent Ni no Kuni via le manga, le récit peut se suffire à lui-même. En effet, les explications sont suffisantes pour comprendre le monde et son fonctionnement.
Le récit est bien rythmé et facile à suivre. C’est un bon manga d’action. Malheureusement, l’univers dans lequel il se passe est sous-exploité. Le dessin est assez éloigné de ce que les lecteurs auront retenu de l’univers. C’est un dessin qui convient bien au shônen et aux scènes de combats.
L’autre bémol de ce livre est que le lecteur aura du mal à s’attacher aux personnages. Entre un prince-chat manipulateur, une princesse qui n’a pas l’air de se bouger beaucoup alors que son pays est en guerre et un visiteur qui n’a pas l’air de comprendre ce qu’il fait là, la sauce a du mal à prendre.
Scénaristiquement, on a du mal à croire qu’il y aura une suite. Ce premier volume s’achève comme si c’était la fin de l’histoire. Un second volume est prévu mais il est très difficile pour le lecteur d’imaginer comment cela pourrait continuer.
Pour les lecteur cherchant, un shônen d’action avec un peu de magie dedans, la série n’est pas mal du tout. Malheureusement, ceux qui souhaitent y retrouver la magie des jeux vidéos seront déçus.