Notre critique du tome 1 de Pitch-Black Ten

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En ce monde, le dogme de Luna cherche à imposer le bonheur à tous. Et pour ses adeptes, le bonheur se trouve…dans la mort. Momo, jeune institutrice d’un petit village, fait la rencontre d’un étrange garçon tombé du ciel qui ne se souvient ni de son nom, ni d’où il vient. Mais lorsque les villageois subissent l’assaut des missionnaires de Luna, ce garçon sans passé, baptisé Ten par celle qui l’a aidée, invoque une immense faux destructrice à l’aide d’un mystérieux rosaire…

Le récit s’ouvre sur un petit flashback qui décrit la réalité du monde dans lequel se passe l’histoire. Cela annonce le thème du récit: la religion et le fait d’imposer un dogme a une population. Le flashback montre également que les habitants sont sans défense par rapport au gens du dogme et qu’ils ne peuvent rien contre eux.

L’histoire commence vraiment dans un petit village éloigné des grandes villes où ne parviennent que des bruits et des rumeurs. à l’image de Momo, la jeune institutrice, les habitants sont accueillants et n’ont pas de préjugés car, lorsque Ten tombe du ciel, la jeune fille ne se méfie pas une seconde et l’accueille sans conditions, ainsi que les enfants de l’école.

Le personnage de Ten apparaît comme très décalé dès les premières pages. Il est très analytique et terre à terre, ce qui permet à l’auteur d’alterner les scènes drôles avec des scènes plus graves et plus sérieuses. Néanmoins, face à certaines situations, sont comportement change et le lecteur comprend très vite qu’il est lié au culte de Dogma, chose dont l’institutrice ne se rend pas compte au début.

Après une rencontre avec un missionnaire de Dogma, Ten prend la décision de tous les éliminer pour rendre Momo heureuse. Le personnage est foncièrement déséquilibré mais cherche des réponses à ses questions, guidé par la jeune femme. Les rencontres avec les membres du dogme sont l’occasion de combats violents où Ten déploie sa vraie puissance.

Le rythme du récit est une alternance de combats nerveux et denses et de scènes plus légères et souvent drôle. Cette respiration permet au lecteur de reprendre son souffle avant de passer à la suite.

La thématique du dogme et ce qu’il impose comme croyances est le centre de l’histoire. Cet autour de cet axe que vont s’articuler toutes les actions du récit, que ce soit celles de Ten qui veut combattre le dogme que celles des apôtres qui veulent ramener la population dans ‘le droit chemin’. Cette thématique, sous un dessin clair, est lourde de sens et peut-être difficile à appréhender pour certains lecteurs trop jeunes. En effet, la description des missionnaires donnée dans l’introduction est un écho à la tentative d’évangélisation du Japon du 16e siècle.

Au niveau de l’édition, la série est annoncée pour les lecteurs à partir de 10 ans. Elle serait plutôt à conseiller pour un public plus âgé et plus averti afin que le lecteur puisse bien comprendre les concepts qui sont mis en avant dans le récit.

La jaquette présente un dessin sombre avec des missionnaires agressifs et un village en feu comme décor. Si on l’enlève et que l’on regarde la première de couverture directement sur le livre, on découvre un dessin beaucoup plus doux réalisé par une autre dessinatrice: Mikan Higashino. Ces deux facettes de couverture font écho à l’alternance des moments plus légers et des moments de batailles plus mouvementés et plus lourds de la série.

Le tome s’achève sur un Ten très en colère. Ce dernier est mis au pied du mur et doit choisir entre ses questionnements et se conformer à nouveau au dogme. Quel sera son choix?