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Critique

Notre critique du tome 1 de Ryle & Louis

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Dessinateur Nana Natsunishi
Scénariste : Nana Natsunishi
Éditeur : Kana
Collection : Dark Kana
Genre : Fantastique, Baston, Suspense
Public : Tout public
Contenu : 180 pages
Sortie : 5 janvier 2018
Prix : 7,45€
Statut de la série : Terminée en 3 tomes

Résumé

« Reims, capitale d’un royaume florissant à l’époque médiévale… Un gigantesque monstre apparaît dans la salle du trône et disperse des « yeux volants ». Ces yeux se plantent dans le corps des humains présents et les transforment tous… en armes ! Les personnes « contaminées » perdent leur personnalité, leurs souvenirs et deviennent des objets assoiffés de sang qui attaquent ceux qui les approchent. La plus redoutée d’entre ces armes est une lance, décimant sans discernement la population de la ville. Ryle, mercenaire engagé comme garde du palais découvre que c’est justement son maître, le Prince Louis, qui incarne la fameuse lance meurtrière. Ryle doit le sauver ! Mais Ryle a, lui aussi, été « contaminé » par un œil. Il est capable de se transformer en épée. Ensemble, ils devront tenter de se défaire de l’emprise de cet œil maléfique, trouver des alliés, lutter contre les autres armes, et découvrir qui est à l’origine de cette attaque…! »

Notre critique

Cela fait une semaine que la capitale de Reims, cité renommée et belle entre toutes, est en proie à l’horreur : une lance magique et visiblement maléfique attaque et tue les habitants. Laissés à leur sort par une armée et une autorité royales devenues subitement inexistantes, les gens ne savent que faire lorsque surgit un jeune mercenaire du nom de Ryle. Il rentre à Reims après avoir été jeté dans le fleuve qui la borde et avoir dérivé sur des centaines de kilomètres. Blessé mais vigoureux, il est parvenu, enfin, à regagner sa ville bien-aimée et ne semble guère étonné par le récit qu’il entend concernant la lance tueuse. Pire, il l’appelle et la provoque ! Aussitôt, l’arme volante et meurtrière fait son apparition et le prend pour cible. Sous le regard terrifié et stupéfait des témoins présents, Ryle parvient à prendre le dessus sur l’arme et lui porte un coup fatal. Mais au lieu de se briser, la lance se transforme et révèle… le prince héritier Louis. Les habitants n’en croient pas leurs yeux, ainsi donc c’était leur jeune prince pourtant courageux et plein de bonté qui les attaquait et tuait leurs proches et amis ? Ryle prend la défense du prince dont il est le garde du corps et leur révèle l’incroyable vérité : Reims est la proie d’une magie qui a transformé tous les résidents du château royal ainsi que l’armée en armes tueuses. Avec son aide, Louis seul peut mettre fin à ce cauchemar. Ensemble, il leur faudra lutter contre un ennemi surhumain…

 

(C) Nana Natsunishi – Square Enix 2016 (C) Kana 2018

 

Original et plein d’action, ce premier tome de Ryle & Louis cache bien son jeu derrière une jaquette qui ne révèle pas vraiment la richesse de son manga. Certes, on y voit un Ryle tout flamboyant mais le propos de Nana Natsunishi est vraiment inventif et sort de l’ordinaire des mangas typés fantastiques.

On est rapidement immergés dans une histoire bien sombre, où le suspense est immédiat et omniprésent, porté par une attaque foudroyante de la fameuse lance d’abord énigmatique puis par le mystère qui entoure la transformation en armes démoniaques de tous les membres de la famille royale et autres résidents du château. Quel est le dessein de l’ennemi quasi-invisible pendant une bonne moitié du volume, en dehors de la forme première de tas de boue à plusieurs bras et jambes qui évoque quelque créature maudite de l’univers Miyazaki ? La fin du tome et le visage de ses serviteurs zélés et musclés ne nous en apprend pas plus mais on devine que ce sera tendu sur l’ensemble des trois tomes que compte cette histoire.

Les personnages principaux sont réussis et attachants. Bien que le cliché du type balèze, grossier mais au grand cœur associé au jeune homme à peine sorti de l’enfance et plutôt fluet soit flagrant, on se plait à suivre les aventures de Ryle et de Louis, leur relation fraternelle et affective qui a un bon impact sur l’action. Ryle est le cliché du garde du corps sans manières, bagarreur, tant en paroles qu’en action, et sans finesse qui en fait un parfait héros. Il apporte autant d’humour que de bons sentiments exprimés à très haute voix, ne recule pas face à l’ennemi quel qu’il soit et se montre prêt à tout pour défendre son prince.

Louis est son exact opposé, fluet, timide, ne parlant qu’après réflexion, candidat au sacrifice ultime pour le bien de son peuple et le repentir de ses fautes, il est un être qui cache sa force morale sous une enveloppe trop fine pour survivre au rude combat qui l’attend. On en apprend plus sur lui que sur Ryle, on sait qu’il ne connaît pas son roi de père, qu’il a grandi seul et a récemment accepté un mariage qui serait bon pour le royaume mais sans grand attrait pour lui, si jeune et ignorant de celle qui lui a été assigné comme fiancée. Physiquement, il ne ressemble en rien à son père qui est brièvement évoqué par les souvenirs de Ryle, à travers leur unique rencontre filiale à peine quelques heures avant que l’enfer ne s’abatte sur le château. Y aurait-il un lien ? A suivre…
Un troisième personnage joue un rôle important, Guillaume, capitaine de la garde royale qui a échappé à la malédiction car était parti en campagne pour le compte du roi et revient en ville à peu près en même temps que Ryle. Assez stéréotypé lui aussi, il n’en incarne pas moins un bon pendant à Ryle, en soldat émérite qui prend les devants à ses risques et périls en explorant le premier le château afin de comprendre à quelle menace ils vont devoir faire face. La réponse ennemie sera sans fard et il faudra bien tout son talent et un coup de pouce de Ryle pour que Guillaume s’en sorte indemne… du moins pour cette fois !

Cet ennemi, plus féroce que les habitants de Reims qui réclament tout de même des comptes à leur prince pour les crimes commis sous son apparence de lance, ne se présente qu’à travers des émissaires qui sont des énigmes et n’apprennent pas grand-chose au lecteur comme à leurs cibles. On nous les présente comme « mannequin des ténèbres » et ils s’amusent à prédire à nos héros que ce qui les habite et leur permet encore de se métamorphoser en armes pour les affronter serait l’âme de défunts qui haïssaient Reims et réclameraient vengeance, des âmes qui pourraient bien finir par les dévorer…

Cernés par un peuple qui voudrait brûler vif son prince en représailles de ses crimes et un mystérieux ennemi accompagné de son armée personnelle et de ses marionnettes, le duo vedette a bien du souci à se faire et la lutte promet d’être féroce.

 

(C) Nana Natsunishi – Square Enix 2016 (C) Kana 2018

 

Le graphisme n’est pas plus original que les personnages mais il sert parfaitement le récit. Le chara-design surtout, évoque bien le rôle de chaque personnage, il est même un peu trop fin pour créer des protagonistes destinés à de rudes bagarres à mort mais la dynamique de la mise en cases et en pages est telle que ce « détail » s’efface rapidement. On est ainsi aspiré par un très bon rythme qui enchaîne chaque point important du récit : l’introduction de Ryle qui se bat contre une lance aux mouvements si rapides que sa victoire est une surprise, autant que l’apparition de Louis. S’ensuivent les évènements de flash-back de ce qui est arrivé à nos deux héros, des mauvaises intentions du peuple qui tente d’abord de tuer son prince par vengeance avant de voir débarquer Guillaume et s’additionner les duels de chaque personnage contre les serviteurs de leur ennemi commun. Les transformations de Louis en lance pour être maniée par Ryle avant de redevenir humain, sont traitées avec une fluidité qui découpe les étapes des combats. Les expressions des visages sont bien dessinées, exprimant la psychologie de chacun, depuis le sourire triste de Louis jusqu’à l’impassibilité de Guillaume. Les décors s’attachent à présenter chaque scène dans cette belle cité imaginaire de Reims et les lignes de fuite comme les tracés définissent les mouvements de chacun au cœur de l’action.

Trailer

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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