Dessinateur : Kôtarô Yamada
Scénariste : Reki Kawahara
Éditeur : Ototo
Collection : Shonen
Genre : Action, Science-Fiction, Fantastique
Public : Tout public
Site officiel : Aucun
Sortie : 29 octobre 2015
Prix : 6,99€
Statut de la série : En cours de publication
Un an après la victoire de Kirito et Asuna dans l’Aincrad, le monde des jeux VRMMO demeure en évolution. L’industrie du jeu vidéo passe outre les folies qui ont entraîné des morts et l’emprisonnement de milliers de joueurs dans Sword Art Online et continue de proposer de nouvelles expériences plus réelles que le réel, pour le plus grand bonheur des gamers ! La dernière création à la mode se nomme GGO pour Gun Gale Online, un jeu si difficile qu’il attire en majorité des gamers professionnels. Mais une faille semble être apparue après la mort suspecte de deux joueurs. Apparemment décédés de crises cardiaques, ces deux personnes auraient pourtant été clairement abattues dans le monde de GGO par un mystérieux joueur qui se fait appelé Death Gun. Tirant sur leur avatar, il pourrait avoir déclenché une réaction physique menant à l’arrêt du cœur dans la réalité. Peu de preuves, que des présomptions, la police cherche tout de même à déterminer si ces deux morts sont réellement liées au jeu. Pour ce faire, elle demande à Kirito, gamer expérimenté et vainqueur de Sword Art Online d’entrer dans le monde de GGO et d’enquêter sur le mystérieux Death Gun. Mais si la mort dans le jeu entraîne une mort réelle, Kirito joue de nouveau avec sa vie !

Reki Kawahara persiste et signe une nouvelle suite à son histoire phare. Une fois encore, l’action se déroule dans l’univers du virtuel, environnement propice à toutes les fantaisies tant scénaristiques que graphiques.
Après un résumé plutôt bien fait de l’aventure initiale, histoire de situer les protagonistes et le contexte pour les lecteurs qui n’auraient pas lu les précédentes séries de la saga, les ficelles de la recette qui marche sont reprises : incursion dans un monde virtuel fait de combats entre factions de joueurs ou boss du jeu, risque de mort réelle, retour d’un personnage attachant devenu un héros dès le premier récit de la saga.
Cependant, des nouveaux éléments entrent en scène. Ici la déconnexion est accessible en cas de décès causé par un joueur autre que le grand méchant Death Gun ou par choix mais, surtout, fini le RPG et bonjour le jeu de tir et de tactique d’infiltration avec des flingues hi-tech.
Dans ce premier tome, la question de vie ou de mort n’est encore qu’hypothétique et reste au second plan.
La lecture se concentre sur les séquelles qui restent à Kirito et Asuna de leur vie dans Sword Art Online, leur relation qui perdure et leur désir de ne pas voir disparaître l’expérience du jeu ultra-réaliste telle qu’ils l’ont connue et ce en dépit du prix payé. Reki Kawahara insiste sur la vision que tous deux en retirent de la réalité, comme s’ils peinaient à accepter qu’elle est préférable au virtuel. Grâce à cela, il peut plus facilement envoyer son Kirito dans une nouvelle aventure, comme quoi un passionné de jeu ne se laissera pas effrayé ou dégoûté aussi facilement… On comprend aussi que Kirito veut protéger l’intégrité du monde virtuel, pour que le plaisir reste et soit partagé par toujours plus de joueurs, raison pour laquelle il accepte la « mission ».
Face à lui, Asuna est mise de côté au profit d’une nouvelle venue, Sinon.
Sniper hors pair, sans doute le meilleur dans tout GGO, elle mène son bout de chemin, poussée par une soif de défi à relever et quelque chose que l’on devine bien sinistre mais qui reste à découvrir. Imaginée sur le modèle psychologique et physique installé par Rei (Evangelion), elle est froide, décidée, habile et sans pitié.
Nos deux protagonistes ne se rencontrent pas encore mais la suite promet, ne serait-ce que par l’apparence que revêt l’avatar de Kirito en fin de tome ! (surprise garantie).
Bonus : l’humour est toujours présent dans le récit de Reki Kawahara, par petites touches mais irrésistible.
Malgré ces évidentes qualités, on regrette le flou complet autour de l’intrigue principale et du lien qui existe ou pas entre les différents personnages. Ce tome 1 se concentre sur la mise en place du récit, offre la vedette à une nouvelle héroïne qui se contente d’être action-woman et à l’univers du Gun Gale Online.
Le chara-design instauré par Abec depuis les premières illustrations de la saga est fidèle à ce que connaissent les fans. Une fois encore, on associe sans mal l’allure de Sinon à la froide beauté d’Evangelion, jusqu’à la couleur de ses cheveux en couverture… Le design de son costume est aussi sexy que pratique dans l’action.
Kôtarô Yamada aux commandes du dessin de cette nouvelle série se débrouille bien avec l’héritage laissé par ses prédécesseurs. On apprécie surtout le séquençage, le dynamisme et la force que dégagent les scènes d’action, plus efficaces que certains passages du reste de la saga version manga. Question ambiance et décors, là aussi l’effort est à noter car il est permanent tant lors des scènes dans la réalité et la ville de Tokyo que dans les villes, intérieurs et plaines désertiques du virtuel. De quoi planter chaque atmosphère avec un ton juste qui immerge le lecteur.
L’équilibre dessin/dialogues/texte est intéressant et participe à l’accessibilité de ce tome pour les lecteurs qui n’ont encore jamais rien lu de Sword Art Online.
Ototo n’hésite pas à publier l’ensemble de la saga Sword Art Online, romans et mangas confondus. Avec ce premier tome de Sword Art Online Phantom Bullet, l’éditeur propose une édition de qualité mais dont l’intérêt de lecture n’est pas encore flagrant, fan ou pas. Pour autant, on passe un bon moment à lire ce tome 1, essentiellement en raison d’un univers virtuel différent, décrit comme plus rude, et d’une héroïne qui contraste avec ce que l’on a déjà vu dans la saga.
Points forts :
- Un nouveau manga Sword Art Online mais pas que…
- Univers virtuel différent, plus rude, plus adulte
- Intrigue qui promet des affrontements musclés
- Retour du héros attachant, Kirito
- Introduction qui en jette d’une héroïne différente
- Combats dynamiques et efficaces
- Dessin
- Mise en scène
- Édition française de qualité
Points faibles :
- Intrigue encore floue, le grand méchant n’apparaît qu’une fois et plus rien
Tome 1 qui met tout en place donc laisse sur sa fin
Verdict : Un Bon Tome !!!