Dessinateur : Chika Tojo
Scénariste : Carlo Zen
Éditeur: Delcourt / Tonkam
Collection : Seinen
Genre : Magie, Action, Combats
Public : + de 12 ans
Contenu : 160 pages
Sortie : 2 novembre 2017
Prix : 7,99 €
Statut de la série : En cours de publication
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Un salaryman meurt subitement après avoir été poussé devant le métro. Il se retrouve alors face à Dieu, dont il nie l’existence étant donné qu’il a vécu dans un monde athée où seule la science compte. Suite à son manque de respect, Dieu décide de lui faire comprendre son erreur en le faisant renaitre dans le corps d’une jeune fille dans un monde ascientifique emprunt de magie et de combats, afin qu’il connaisse “l’enfer de la guerre”. C’est ainsi qu’il se réincarne en tant que Tanya Degurechaff, avec une prédisposition importante pour la magie, qui est l’opposé de la science qu’il connaissait. A 9 ans, Tanya entre dans l’armée et au vu de ses capacités magiques, elle est rapidement envoyée en première ligne en tant que mage volant. Très vite Tanya devient célèbre par ses connaissances et ses faits d’armes. L’ancien salaryman, ayant gardé sa mémoire, il y voit alors une manière d’avoir sa revanche sur sa précédente vie, où il était mal considéré, et il devient un héro. Tanya pense ainsi pouvoir se la couler douce loin du front mais suite à un malentendu, elle se retrouve à devoir expérimenter un nouvel équipement de vol par la magie : l’Elenium 95, et devra de nouveau rapidement retourner sur la champ de bataille.
Tanya the Evil fait tout d’abord penser à un manga historique sur la première guerre mondiale. L’apparence de Tanya et l’utilisation de certains noms et mots à connotation germanique, nous font croire que l’histoire pourrait se passer en Allemagne mais la magie nous emmène dans un monde fantastique qui reste cependant proche de notre monde. Le côté historique est alors très vite mis de côté pour se concentrer sur le personnage de Tanya et ses désirs très égocentriques. Il apparaît cependant par petites touches comme des rappels tout au long du tome grâce notamment à de petites définitions qui apparaissent ça et là, expliquant un terme, un évènement historique de notre monde, ou encore afin de présenter des personnages célèbres comme Nietzsche ou les frères Wright.
Sous ses airs sérieux, le tome regorge d’humour : les situations inattendues, comme l’incompréhension entre les personnages, sont amusantes. En effet, alors que Tanya parle avec un supérieur d’une façon très solennelle, elle pense que la conversation va tourner à son avantage et l’amener loin des premières lignes et son interlocuteur pense à chaque fois que Tanya désire, au contraire, retourner le plus rapidement possible au front, ce qui rend la situation très cocasse. Ces malentendus tendent à se répéter régulièrement, ce qui peut être redondant mais toujours très drôle.
L’humour se retrouve également dans le graphisme avec le choix de représenter les troupes militaires des différents pays par des animaux comme des cochons ou des loups, mais aussi par l’utilisation du “Super Deformed”. Nous avons tout d’abord un Dieu qui devient immense en l’espace d’une seconde ou encore une Tanya qui perd son sérieux avec un visage déformé à outrance par différentes émotions. Nous avons par exemple une double page ne représentant que sa tête qui laisse transparaître une hostilité et une hystérie totale ou encore le bonheur intégrale qui la fait ressembler à une héroïne de shojo.

Le rythme de l’histoire est assez ambigu. Le premier chapitre semble se passer en quelques minutes alors que le second semble durer plus longtemps. Nous pouvons en effet y voir Tanya au réveil à plusieurs reprises. Un certain laps de temps a également l’air de s’être écoulé entre les chapitres mais l’auteure ne nous en fait part que par narration dans les résumés entre les chapitres. Ce rythme accéléré rend la lecture peu cohérente, avec trois chapitres qui paraissent indépendants les uns des autres. Le manque de logique se fait aussi ressentir avec l’apparition incongrue de différentes divinités au milieu de l’histoire. Il est à espérer que leur intervention aura un intérêt et sera expliquée dans la suite de la série.
Les arrière-plans sont très travaillés et le lecteur peut ressentir cette ambiance de guerre et de combats. Aucun détail n’a été négligé avec des blessures très réalistes, des explosions représentées jusqu’au moindre débris et des bâtiments dépeint minutieusement. Cependant, il peut arriver que certains fonds soit trop chargés et cela rend la lecture moins fluide.
Tanya the Evil a eu la chance d’être adaptée par Carlo Zen, le scénariste du manga, en série animée. Un CD drama est disponible au japon et un café au nom de Tanya a également pu voir le jour à Akihabara.
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En conclusion, ce premier tome de Tanya the Evil nous laisse perplexe. Beaucoup d’humour rend l’histoire agréable à lire mais le scénario et le manque de cohérence entre les chapitres laissent à désirer. On ne peut qu’espérer un peu pus de clarté et le début d’une vraie histoire en continu dans les prochains tomes.