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Critique

Notre critique du tome 1 et 2 de L’Histoire des 3 Adolf

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Dessinateur : Osamu Tezuka
Scénariste : Osamu Tezuka
Éditeur : Delcourt/Tonkam
Collection : Prestige
Genre : Drame
Public : + 14 ans
Contenu : 624 pages (T1) et 736 pages (T2)
Sortie : 20 juin 2018
Prix : 29,99€
Statut de la série : Terminée en 2 tomes

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Résumé

Berlin, août 1936, alors qu’il est en train de couvrir les jeux olympiques, Sohei Togué, journaliste, reçoit un appel étrange de son petit frère Isao. Ce dernier a une voix bizarre au téléphone en annonçant à son frère qu’il a une révélation à lui faire sur Adolf Hitler, qui pourrait faire tomber le régime Nazi. Isao donne alors rendez-vous à Sohei deux jours plus tard mais quand l’aîné arrive sur les lieux, il trouve son cadet mort, assassiné. La police arrive immédiatement sur les lieux et emmène le corps. Sohei les suit en taxi peu après mais Isao n’arrivera jamais à la morgue. Sohei fait le tour des bureaux de police sans succès et quand il revient à l’appartement de son petit frère, tout à changer et un autre homme y habite. Qu’a-t-il bien pu se passer? Sohei est bien décidé à mener l’enquête qui lui semble fort similaire à l’affaire qu’il avait dû couvrir 6 mois auparavant, sur la mort d’une geisha. Au même moment, au Japon, Adolf Kaufmann et Adolf Kamil, deux petits garçons que tout oppose, deviennent amis. L’un est hitlérien de “race” aryenne et l’autre est juif. Mais Mr Kaufmann interdit à son fils de jouer avec le petit boulanger qui est selon lui de race inférieure. Le jeune garçon se pose alors des questions mais il ne peut en parler à son père, que la police est venue interroger à propos de la mort de la geisha 6 mois plus tôt. Le jeune Kaufmann ne veut pas perdre son compagnon de jeux, ne comprenant pas ce qu’il avait de différent aux yeux de son père. Mais quand il se rend dans la boulangerie de son ami, il se rend compte que les parents de ce denier ont le même regard à son égard. Les deux garçons décident alors de cacher leur amitié. Mais quand le jeune juif apprend, lors d’une réunion secrète de son père, que le Führer aurait des origines juives, c’est à son tour de se poser des questions et surtout le pourquoi de cette chasse juive par le dirigeant de l’Allemagne, qui semble en être un lui-même. Adolf Kaufmann découvre lui aussi ce secret et pour le mettre au pas, il est envoyé, à la demande de son père après son décès, dans une école de jeunesse hitlérienne en Allemagne. Sohei quant à lui rencontre l’ancienne institutrice d’Isao qui lui confie les documents sur l’ascendance juive d’Hitler, que tous recherche et que Isao souhaitait transmettre à son frère le jour de sa mort. C’est à partir de ce moment que Sohei va vivre un véritable enfer, ayant la police secrète sur les talons. Arrivera-t-il a venger son frère en divulguant les documents permettant de faire s’effondrer le gouvernement d’Hitler ou simplement à rester en vie assez longtemps pour cela? De son côté, Adolf Kaufmann est devenu un véritable petit hitlérien extrêmement fier d’être allemand. Q’en sera-t-il de son amitié avec Adolf Kamil, resté au Japon?

Notre critique

A l’occasion des 90 ans de la naissance d’Osamu Tezuka, les éditions Delcourt nous offrent une collection prestige sur certaines œuvres du “dieu du manga”, comme L’histoire des 3 Adolf qui a été rééditée en deux tomes épais et imposants. Les jaquettes ont un effet satiné et cache un livre à la couverture cartonnée et dorée sur laquelle un personnage du récit est représenté. De prime abord, sans l’avoir ouvert, on pourrait prendre cet ouvrage pour un roman plutôt qu’un manga. Ces deux tomes sont tout simplement de magnifiques œuvres, au niveau de la présentation, qui rendre un bel hommage à la dernière série terminée de Tezuka avant sa mort.

L’Histoire est souvent présente dans les œuvres du mangaka. Dans l’histoire des 3 Adolf, Tezuka nous parle de la seconde guerre mondiale qu’il a lui-même vécue. Il choisira d’ailleurs comme scène, Kobe, à cause de l’existence d’une communauté juive dans cette ville mais également parce qu’il y a passé son enfance. Nous avons ainsi l’impression que l’auteur se livre directement au lecteur à travers le récit. Il apparaîtra d’ailleurs sous les traits d’un chauffeur de taxi dans le manga. Cependant, nous aurions tendance à comparer Tezuka au personnage de Sohei Togué car ce dernier nous narre certains événements comme si il était l’auteur de ce manga. C’est ainsi qu’il interviendra parfois au milieu de l’histoire pour nous faire un petit rappel, par exemple, sur un personnage rencontré dans le tome précédent. On peut alors avoir l’impression que ces interventions casse le rythme de l’histoire mais très vite nous ressentons le récit autrement, non pas comme si nous le lisions mais plus comme si un grand-père nous racontait l’histoire de sa vie. Cette façon de présenter le manga lui donne un petit quelque chose en plus que nous ne retrouvons plus dans les mangas actuels.

L’histoire des 3 Adolf nous est présentée par trois héros principaux: Adolf Kamil, le fils du boulanger juif à Kobe, Adolf Kaufmann, le jeune hitlérien et le 3ème n’est pas Adolf Hitler comme pourrait le supposé le titre, bien qu’il soit très présent dans le récit, mais Sohei Togué. Nous pouvons ainsi suivre toute la guerre de ces 3 points de vue tout à fait différent, vécu au Japon et en Allemagne. Au début, l’histoire nous raconte la vie de ces trois personnages la même année, puis nous vivons chaque année suivante avec l’un d’entre eux à tour de rôle, ce qui permet au lecteur de changer d’horizon à chaque fois et de rendre la lecture plus agréable. De nombreuses aides de temps sont écrites ci et là des tomes en donnant par exemple l’année dans laquelle nous nous trouvons en début de chapitre. Nous pourrons ainsi suivre nos héros des jeux olympiques de 1936 à la visite de Sohei sur la tombe d’Adolf Kamil, qui fut le dernier des 3 Adolf à mourir en 1983. De plus, à la fin de certains chapitres, nous avons une “Chronologie”, nous indiquant les faits de l’Histoire qui se sont réellement déroulés durant l’année présentée au chapitre précédent. Cette chronologie nous évoque d’une part les occurrences survenues au Japon et en parallèle celles qui se sont produites dans le reste du monde.

Pour également aider le lecteur dans l’histoire, une “exégèse” se trouve à la fin de chaque tome et se lit dans le sens de lecture européen. Nous y retrouverons des explications sur des termes historiques ou encore sur certains mots ou références utilisés dans le manga. Nous pourrons également y voir des liens fait entre les événements de la guerre et la vie de l’auteur ou tout simplement des informations supplémentaires sur les œuvres de Tezuka, son parcours et son vécu.

A côté de toute cette barbarie qu’est la guerre, nous avons de nombreuses histoires d’amour dans L’histoire des 3 Adolf. Nous pouvons d’abord voir toutes les femmes tomber les unes après les autres sous le charme de Sohei pour ensuite suivre les premières histoires de cœur des deux jeunes Adolf. On nous présentera aussi sommairement la compagne du Führer qui reste un véritable mystère. L’amour filial est également présent et ce de deux manières. Tout d’abord du côté juif qui semble représenter un amour maternel, doux et aimant et puis un côté allemand hitlérien qui a l’air plus froid et strict. Tezuka nous présente deux types d’éducation à travers ces deux cultures par le biais des jeunes Adolf et de ce que les parents de chacun attendent de leur enfant selon leur statut. Nous pourrons ainsi avoir une idée de ce que l’endoctrinement peut provoquer et comment deux enfants dont seule la religion diffère, peuvent être un jour ami et l’autre ennemi, à cause de l’intervention des adultes. Nous verrons ainsi les jeunes Adolf qui pensaient que rien ne les sépareraient, perdre leur innocence.

L’entièreté de l’histoire portera sur des documents secrets révélant les origines juives d’Hitler. Ils seront au centre du récit et tous les événements présentés mèneront à ces documents mais beaucoup de mystère plane encore à leur sujet. Tout le monde les veut pour s’en servir ou pour les détruire mais on ne sait pas vraiment comment Isao, le frère de Sohei les a eu en sa possession. Ils auraient auparavant été entre les mains d’une geisha dont on évoque le meurtre 6 mois avant le début de notre histoire, mais là encore nous ne savons pas comment elle se les était procurés. On comprend très vite que ces informations sont passées dans beaucoup de mains mais il est étonnant qu’ils n’aient jamais été divulgués au public avant d’arriver dans les mains de Sohei. L’utilité de ces documents secrets restera donc obscure, si ce n’est qu’ils ont permis de faire se réunir tous les protagonistes de l’histoire.

Le graphisme est très simple et tend à rendre les scènes réalistes. Cependant, de nombreuses distorsions sont marquées comme les émotions qui sont très mal interprétées ayant par exemple un personnage qui sourit quand on lui annonce le décès d’un proche ou encore des jambes très allongées pour montrer la rapidité d’un homme qui court, et qui va d’ailleurs plus vite que la voiture qui le poursuit. Mais cela ne s’arrête pas aux personnages mais touche également les arrière-plans qui se tordent comme dans “le cri” d’Edvard Munch.

Les personnages sont simples et le chara-design est assez similaire entre les personnages de même sexe. Une différence est tout de même à noter entre les différentes nationalités qui ont été caricaturées. Ainsi les juifs auront un long nez, les allemands des cheveux et des yeux clairs ou encore un espion chinois arborera des yeux bridés et une longue moustache noire. De plus, le graphisme ne respecte pas réellement l’âge. Nous pourrons ainsi voir Adolf Kamil sous les traits d’un jeune homme qui semble avoir entre 20 et 30 ans, déclarant n’avoir en fait que 12 ans. Cela est très perturbant car nous ne pouvons pas réellement nous faire une idée sur l’âge des personnages rencontrés en se basant sur leur physique.

Tombée dans l'univers manga par hasard, elle ne l'a plus lâché et en est devenue passionnée. Plus attirée par le shojo et le shonen, elle n'a pas peur de relever des défis et de découvrir d'autres styles.

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