Dessinateur : Jun Watanabe
Scénariste : Jun Watanabe
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Thriller, Suspense, Enquête
Public : Averti
Site officiel : Kana
Prix : 7,45€
Sortie : 25 septembre 2015
Statut de la série : Terminée en 19 tomes
1969. Dans une consigne de la gare de Kokubunji, une jeune écervelée hippie trouve des jumeaux abandonnés là en toute impunité. Comme elle insiste auprès de son compagnon, il accepte de les garder. Mais les années passent et la vie de famille de ces enfants devient un enfer. Privés d’école, de soins, d’amour, soumis aux sévices d’un père adoptif alcoolique, les deux enfants décident de survivre coûte que coûte. Cette enfance traumatisante a créé le terrible Sekiguchi et son frère… De leur côté, Miku et Yamato espèrent obtenir de Kyoko Gibson les éléments qui leur manquent encore concernant le vol de 300 millions. Mais dans l’ombre, Suzuki les a repérés, il attend sa chance de mettre la main sur le célèbre magot.
Les monstrueuses révélation sur le passé du ripoux Sekiguchi donnent le ton général de ce tome 10 qui relance l’aspect thriller de la série. La subtilité des deux tomes précédents s’efface brutalement avec le récit de cette enfance tourmentée, véritable fabrique à psychopathes !
Eclairé par ce prisme qui ne nous épargne rien, le sadisme de Sekiguchi surprend moins. Mieux encore, on lui découvre un jumeau mais surtout un lien très ancienne et intime avec le fameux politicien Sawada que Yamato soupçonne sérieusement d’être la clé de toute l’affaire et de l’enlèvement des parents de Miku. Mais le duo Suzuki n’est jamais loin : Taisei poursuit la piste Sekiguchi pour se rapprocher de Sawada tandis que son père adoptif décide de provoquer sa chance de voler les valises d’argent des deux adolescents.
On a donc trois duos aux liens disparates et subtils qui agissent les uns contre les autres. Impliqués volontaires ou non, l’inspecteur Madanbashi comme Kyoko s’appliquent à trouver des réponses pour leur propre compte, Kyoko surtout car elle souhaite plus que tout savoir ce qu’il est advenu de Yû, l’amour de sa vie. Mais dans Montage, il n’y a pas de place pour les vérités faciles à obtenir ou à entendre. Seul Yamato, toujours aux aguets et intelligent, parvient à dénicher une nouvelle piste et à démasquer le vieux Suzuki. Pour autant, rien n’est gagné !
Soutenu par un graphisme saisissant de réalisme, à la mise en scène pointilleuse et richement documenté, ce tome 10 se termine avec autant d’interrogations que de réponses et la promesse d’une nouvelle fuite en avant pour nos deux héros.
Toujours aussi sombre, Montage n’en a pas fini de semer ses indices, de faire trembler et vibrer, pour le plus grand plaisir des lecteurs !
Points forts :
- Révélations choc sur le passé de Sekiguchi
- Rebondissements accrocheurs (et oui, encore !!!)
- Personnages intéressants, bien développés même les affreux
- Logique du scénario à tout niveau (évolution des personnages, de l’intrigue générale)
- Graphisme seinen pur et dur, très expressif et réaliste
- Mise en page / en scène dynamique
- Édition française de qualité
Points faibles :
- Face à des personnages secondaires très travaillés et charismatique, les deux héros Yamato et Miku s’effacent un peu…
- Pour un public averti car pas mal de scènes sont violentes dans ce tome
Verdict : Un Très Bon Tome !!!