Critique
Notre critique du tome 12 de Les liens du sang
Dessinateur : Shuzo Oshimi
Scénariste : Shuzo Oshimi
Éditeur : Ki-oon
Collection : Seinen
Genre : Drame, Thriller
Public : 14 ans et plus
Contenu : 256 pages
Sortie : 1 décembre 2022
Prix : 7,95€
Statut de la série : En cours de publication
« Seiichi est sous le choc après avoir compris que sa mère a toujours voulu se débarrasser de lui. Heureusement, Yuiko est à ses côtés : avec son aide, il arrive enfin à penser à autre chose et encourage même son père à divorcer ! Le pire semble être derrière lui… mais, une nuit, tout bascule. Shigeru est là. Apparemment déterminé à rejouer la scène de sa chute, il mène son cousin jusqu’au belvédère d’où Seiko avait jeté son fils bien des années auparavant. Seiichi se perd entre cauchemar et réalité, ses fragiles certitudes balayées face à ce fantôme du passé… Victime, témoin ou bourreau, qui sont-ils ? “
Seiichi a commis un acte impardonnable : il a tué son cousin Shigeru. Comme dans un brouillard, il pensait avoir rêvé. Après avoir indiqué à la police où se trouve le corps, il se retrouve dans un centre de détention pour mineur. Sa mère est également en prison. Ayant pris conscience de l’horreur de son acte, Seiichi perd tout contact avec la réalité. Obsédé par sa mère, son procès semble n’avoir aucune importance à ses yeux.
Sei a tué son cousin qui avait survécu à la chute provoquée par sa mère. Arrêté et mis en détention en attendant son procès, l’adolescent perd pied. Alors qu’il comprend son geste et sa finalité, il n’a plus qu’une seule obsession : savoir ce que sa mère pense de lui. Le psychologue du centre de détention tente de le comprendre et s’aperçoit que Seiichi est une victime. Celui de sa mère. Cette dernière a étouffé la vraie personnalité du jeune homme et lui a donné une personnalité qui lui convenait. En plus de payer sa dette suite au meurtre de Shigeru, Sei va devoir se détacher de sa mère et se reconstruire. Mais en attendant, il attend sa mère qui est sortie de prison. Mais jamais elle ne vient le voir au centre de détention. Seuls son père et son avocat font le déplacement. Un malaise s’installe entre Sei et son père dès qu’il est question de l’absence de sa mère. Peu à peu, Seiichi comprend que celle pour qui il a tué ne viendra pas le voir. C’est dans cette atmosphère douloureuse que s’ouvre son procès.
Shuzo Oshimi nous offre avec ce titre une œuvre dérangeante, étouffante, mais également fascinante. L’auteur n’a pas son pareil pour nous plonger au sein de cette relation toxique entre une mère et son fils, avec finesse et réalisme. Les personnages à la psychologie très bien développés semblent tout droit sortis d’un fait divers morbide. Sei est un adolescent perdu et seul face à une mère abusive à la santé mentale dérangée et dérangeante. Le trait est sobre, sombre et parfois glauque mais très réaliste. Il peut faire passer tout un panel de sentiments rien que dans un regard. Seiko, la mère de Seiichiro, fait la jaquette de ce volume.
Cette série nous glace les sangs par son réalisme et par la profondeur de l’analyse psychologique des personnages. Peu à peu Seiichiro découvre une vérité qui lui fait mal et qui nous bouleverse tout autant que lui par son horreur. Shuzo Oshimi est un génie qui nous offre une fois de plus une œuvre dérangeante mais qui nous fascine. Belle lecture !!
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