Dessinateur : Satoru Sao
Scénariste : Takumi Yanai
Editeur : Ototo
Collection : Seinen
Genre : Baston, humour
Public : Public averti
Contenu : 214 pages
Sortie : 29 novembre 2019
Prix : 7,99 €
Statut de la série au Japon : En cours de publication, adapté en animé
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Résumé
Lelei s’apprête à passer son examen de docteur, alors qu’elle se sait menacée de mort par un mystérieux agresseur. Itami et ses compagnons sont sur le qui-vive pour la protéger, mais c’est sans compter sur le machiavélisme de l’homme à la flûte, Viper…
Notre critique
Ce tome 13 de Gate au-delà de la Porte reprend le découpage du tome précédent, alternant les points de vue sur les différents lieux du monde investi par les humains. Les conflits sont développés ainsi que la place de nombreux personnages secondaires. A tel point que ceux-ci ressemblent de plus en plus à des protagonistes de premier plan !
Lelei présente son exposé à l’assemblée des mages consacrés afin d‘obtenir son diplôme. Contrairement aux attentes de ses compagnons, elle n’hésite pas à aborder un sujet controversé. Son pouvoir est lié aux explosifs ainsi que l’éradication du dragon l’a démontré. Elle prend sur elle de tout dévoiler aux mages, au risque de se voir conspuée.
Entre temps, l’attaque tant redoutée de l’assassin envoyée à ses trousses survient. Mais ce dernier est rapidement mis hors de combat par…l’ensemble des mages présents. Et oui, après tout ce suspense, ce n’est pas une longue lutte musclée qui sauve Lelei mais un assaut magique surpuissant, action combinée de tous les magiciens. L’effet est dévastateur pour l’assaillant et surprenant pour Itami, ses camarades et le lecteur !
Quiconque s’attendait à un rude affrontement se voit débouté. Entre déception et sursaut comique, on hésite car le tout fait son petit effet.
Le verdict des mages se fait attendre en revanche tandis que Lelei échappe à une seconde tentative d’assassinat ! La surprise est cette fois-ci totale. En petit comité, elle surgit, d’où personne ne l’attendait… Et pousse nos héros à retourner vers la capitale.
La princesse Piña est en danger et son frère demande la tête de Lelei en échange de sa liberté. Il n’en faut pas plus pour envoyer Itami, Rory et les autres vers Zorzal, histoire de lui remettre les points sur les i… On le plaint déjà !
Pendant ce temps, une pause ludique s’ouvre pour les forces armées japonaises. Recevant des délégations des armées du reste du monde, elles expliquent la valeur de leur coopération avec les populations indigènes du « territoire spécial ». Les enjeux économiques et stratégiques se dévoilent. La jeune Noriko y déploie un regain de vitalité et semble prête pour un nouveau départ.
Mais les forces d’action nippones continuent d’agir. L’opération de sauvetage de la délégation retranchée au palais du martin pêcheur est lancée. N’arrive-t-elle pas trop tard ? Beefeater et Bozes constatent jour après jour que leurs forces diminuent. Leurs pertes sont énormes et le courage des jeunes filles guerrières couplé à l’expérience des anciens de l’armée royale ne suffit plus.
Par ce jeu de séquences axé sur le vécu simultané mais différent de tous ces personnages, la narration s’enrichit sans cesse. Certes, la série gagne en durée mais, contrairement au revers récurrents de ce choix scénaristique, il n’est ici pas artificiel. En effet, chaque protagoniste a sa petite aventure, son chemin personnel.
Si on reste attaché aux premiers personnages rencontrés dans cette histoire, tous les suivants deviennent passionnants à suivre, même les supers méchants. Des absents reviennent sur le devant de la scène avec logique et nourrissent le récit.
L’ensemble est équilibré et la mise en scène très structurée n’égare pas le lecteur. Le reste du dessin conserve une qualité rare, un détail soigné, un chara-design éclectique et expressif, un souci permanent de multiplier sans copier. Le carnage au palais du martin pêcheur enfle plus dans le traitement graphique que dans les dialogues entre Bozes et Beefeater. On tremble volontiers face aux blessures, aux amputations, aux affrontements désespérés à l’épée ou à la lance, aux montagnes de cadavres… Du très bon seinen (encore une fois !).
Gate au-delà de la Porte ne déçoit jamais même quand il s’amuse à nous surprendre !