Notre critique du tome 2 de « Given »

Le premier concert approche à grands pas mais Mafuyu n’a toujours pas écrit une ligne de cette chanson pour laquelle son nouvel ami a tant travaillé, ce qui a justement le don de l’énerver. A moins que ce ne soit les sentiments qu’il éprouve pour Mafuyu qui ne mettent Uenoyama à cran… Heureusement, Akihiko a l’œil et sait comprendre ce que ces deux maladroits ne savent pas exprimer. Mafuyu se débat avec sa tristesse tandis qu’Uenoyama ne sait encore comment il réagira s’il doit entendre le récit de la douloureuse histoire d’amour qui hante celui dont il est tombé amoureux. Avec l’aide de Haruki, Akihiko fait en sorte de calmer le ton qui monte parfois lors des répétitions, tout en imaginant que le groupe puisse franchement se planter en public… Mais l’amitié des trois nouveaux amis de Mafuyu et la confiance qu’ils lui offrent va provoquer un déclic, et ces mots qu’il garde enfoui en lui avec sa peine vont surgir, sur scène…

Le premier tome déjà poignant nous avait fait attendre cette suite avec impatience et, récompense agréable, pas l’ombre d’une déception n’effleure la lecture de ce second volume. Fidèle au rythme posé, Given poursuit la narration d’une romance au chemin tortueux, entre le chagrin de Mafuyu et l’éveil des sentiments d’Uenoyama.

Tandis que Mafuyu essaie de trouver sa place dans le groupe, sa propre musicalité et de se libérer du passé qu’il garde sur le coeur, Uenoyama se laisse envahir par cet amour dont il ne réalise pas encore toute la force. Et comme il se débat avec ses émotions naissantes, elles s’expriment par la colère, une sorte d’agacement qu’il projette sur les autres à commencer par Mafuyu. Après tout, il a travaillé dur sur cette chanson et l’absence apparente d’engagement de celui pour lequel il a tant fait exacerbe sa frustration. Il faut bien toute l’amitié et la fraternelle attention d’Akihiko et Haruki pour deviner ce qui perturbe l’un et l’autre. L’enjeu est de taille : ils doivent garder une bonne entente pour que le groupe n’éclate pas.

Akihiko est le grand frère de Mafuyu et Uenoyama dans ce tome. Il pousse Mafuyu à se poser les bonnes questions sur les raisons qui l’empêchent d’écrire ce qu’il garde au fond de lui, d’exprimer sa souffrance, l’encourageant par là-même à faire face à ses vrais désirs : accepter ce passé douloureux, le laisser sortir au grand jour pour mieux s’en libérer. Mafuyu est introverti depuis toujours, il n’a jamais eu l’aisance des autres pour parler, il le sait et réalise que cette chanson, sa voix, qui a tant encouragé Uenoyama à se remettre sérieusement à la musique, sont les seuls et meilleurs moyens pour lui de faire face à son passé et d’avancer. Pour Uenoyama, la leçon est moins rude : Akihiko l’oblige à s’avouer qu’il est vraiment amoureux de Mafuyu, à tel point que cela influe sur sa manière de composer, de jouer, qu’il en a perdu ou gagné quelque chose en tant que musicien. Mais surtout, Uenoyama comprend qu’au fond de lui, il ne veut pas entendre les paroles que Mafuyu pourrait chanter car il devine que cela sera fatalement lié à cet autre garçon, celui qu’il a aimé au point de tant souffrir… Et le soir du concert arrivé, les deux maladroits ne savent plus contenir leurs sentiments, pour la plus grande surprise d’un public ébahi !

Entre ces deux adorables maladroits, les grands frères d’adoption se dévoilent eux aussi un peu plus. Comme on l’avait senti dans les premiers chapitres, Akihiko et Haruki ne sont pas de simples faire valoir. Après avoir clairement montré qu’Haruki en pinçait pour Akihiko tout en sachant que c’était peine perdue, Natsuki Kizu nous présente un peu mieux le point de vue d’un Akihiko qui a déjà eu un amoureux bien que celui-ci ne soit désormais qu’un très bon ami et qui est attentif à ses proches. C’est ainsi qu’il devine les tourments de Mafuyu et Uenoyama, qu’il s’emploie à les conseiller sans pour autant être indifférent à Haruki. Impossible de savoir ce qu’il adviendra de ce second duo tout aussi attachant que le couple vedette mais on peut penser que tout peut arriver…

Bien évidemment, le dessin doux et aéré de la mangaka s’applique en tout point à illustrer cette romance pas toute rose, détaille brillamment les émotions de ses héros par un rendu réaliste sur leurs visages et soigne le déroulé de sa narration par une mise en scène et en pages qui mêle flash-backs, instants d’émoi intense et petits clin d’œil comiques.

Mélange subtile de tension émotionnelle, d’amitié et d’amour balbutiant, ce second tome de Given est un vrai plaisir tant Natsuki Kizu soigne ses personnages, leur évolution, leurs relations et sait tenir le lecteur en haleine.

Verdict : Un Excellent Tome !!!