Dessinateur : Haru Akiyama
Scénariste : Haru Akiyama
Editeur : Taifu Comics
Collection : Yuri
Genre : Yuri, romance
Public : Public averti
Contenu : 212 pages
Sortie : 30 janvier 2020
Prix : 7,99 €
Statut de la série au Japon : Terminée en 6 tomes
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Résumé
Yukino Miyashita, une ancienne idol, tente de retrouver une vie normale de lycéenne après une brève carrière mais ne parvient pas à surmonter la solitude dans laquelle elle se retrouve plongée… C’est après avoir quitté le lycée qu’elle rencontre Setsuko Iwai, elle aussi ancienne du milieu du spectacle. Les deux jeunes filles se rapprochent, se découvrent et tombent amoureuses l’une de l’autre… Yukino se laisse chaque jour un peu plus envahir par le bonheur d’être aimée par Setsuko, qui parvient grâce à elle à trouver une stabilité qui lui faisait défaut…
Notre critique
On fait un petit tour et on recommence ? Voilà bien le piège dans lequel semble être tombée Yukino !
Dans ce tome 2 d’Octave, elle passe du stade euphorique de l’amour partagé à celui de la fille qui ne sait plus où elle en est.
Toute à sa joie d’être en couple avec Iwai, elle s’emballe et l’invite à se joindre à elle pour une visite dans sa ville d’enfance. Une de ses anciennes camarades de lycée y dispute un match de terminale et souhaite son soutien. Iwai accepte sans souci ni arrière-pensées. Mais, une fois sur place, les choses dérapent rapidement.
Le regard des autres glisse d’abord sur Yukino, contrairement à ces jours sombres qui l’ont poussée à tout plaquer pour fuir à Tokyo. Mais les questions s’agglutinent et l’angoisse la gagne peu à peu. Et si sa famille comprenait qu’Iwai est plus qu’une amie ? Elle finit par en parler franchement avec son amie du lycée mais le résultat est une catastrophe. Cette dernière rejette en bloc l’idée que Yukino soit vraiment amoureuse d’une fille. Elle en parle même à Iwai comme si celle-ci entraînait Yukino sur une mauvaise pente…
Si Iwai prend les choses avec fatalisme et maturité, ce n’est pas le cas de Yukino qui encaisse difficilement le choc. Peu de temps après, d’autres amitiés du passé reviennent hanter ces jours heureux perturbés d’incertitude. Iwai présente Lisa, la binôme de son ancien groupe, à Yukino. La beauté de la jeune femme touche au cœur la jeune fille si complexée. Par ricochet, Yukino revoit Chisato, son ancienne copine de girl band, devenue star de la pop en solo.
Si le lecteur comprend que Chisato n’est pas heureuse, qu’elle ressemble plus à une poupée jolie exhibée pour le business et qui a désespérément besoin de son amie, Yukino reste étrangère à sa détresse. Elle reste obnubilée par ses soucis, ses regrets, ses craintes de voir Iwai (re)tomber dans les bras de Lisa et une question lancinante. Qu’est-ce que cela lui ferait de coucher avec un homme ? Comme une femme « normale » ?
On retrouve donc une Yukino poursuivie par ses démons. Sa vision de la sexualité homme-femme reste marquée par ses mauvaises expériences passées. Pourtant, les réactions de son entourage, d’Iwai même, la font hésiter de plus en plus. Et malgré son amour pour Iwai, la jeune fille s’interroge, doute, de plus en plus, dissocie le sexe de l’amour et finit par tomber dans son propre piège en fin de tome…
Le dessin demeure à double tranchant. Il est certes très expressif et attentif à transparaître les émotions et tourments des personnages. Malheureusement, le chara-design n’est guère attractif. Trop passe-partout, pas assez raffiné, il lui manque un charme qui a valu à d’autres titres moins intéressants un grand succès. La mise en scène et les jeux de trames relèvent bien le niveau, associant une bonne illustration à la narration.
Octave explore la psychologie très complexe de son héroïne. Yukino est une fille attachante, paumée et maladroite. Prisonnière d’une adolescence abîmée par les adultes, elle se cherche mais l’amour d’Iwai sera-t-il suffisant pour l’aider ?