Dessinateur : Studio Unicorn
Scénariste : Jozev et Felix IP
Éditeur : Kotoji
Collection : Asian District
Genre : Manhua, Aventure, Combats
Public : Tout Public
Site officiel : Aucun
Prix : 7,95€
Sortie : 26 juin 2015
Statut de la série : En cours de publication
Les « corbeaux noirs » de Wudang en ont terminé avec l’école de Qingcheng, ils ont massacré ses disciples et tout détruit. Ils partent déjà vers leur nouvelle proie mais emportent avec eux le cadavre de leur frère tué par le « chasseur ». Ils ignorent encore que cet homme, Jing Lie, a sauvé un jeune adepte de Qingcheng et fait naître en lui l’espoir fou non seulement d’une vengeance à la hauteur de son chagrin mais aussi l’idée encore plus folle qu’il pourrait faire renaître l’art de son école une fois sa quête terminée. Le jeune Yan Heng a hésité, il sait qu’il est loin de maîtriser l’art du combat et qu’il va lui falloir apprendre très vite s’il veut survivre pour se venger. Mais sa voie est tracée. Depuis que son maître lui a confié les épées Tigre et Dragon, le jeune homme sait qu’il ne pourra pas échapper à son destin. Sur les traces de leurs ennemis, les deux hommes se rendent à Chengdu, près des aux Monts Emei. Dans les rues, la loi des brigands règne et Yan Heng va malheureusement comprendre qu’il ne connaît rien du monde extérieur. De son côté, Jing Lie, cherche des pistes mais une ombre se profile dans son dos, celle d’une experte du sabre, venue du Japon pour le traquer.
Mise en place dans les deux premiers tomes, la tragédie orchestrée par les velléités du clan de Wudang fait à présent corps avec le thème porteur de la vengeance. Blood and Steel s’articule clairement autour deux axes majeurs qui se complètent : la formation d’un groupe hétéroclite animé et soudé autour d’un seul but, la vengeance, et les moyens pour y parvenir, les arts du kung-fu.
Le scénario évolue donc avec un certain classicisme mais s’ancre dans un environnement et un contexte assez inédit, la Chine du 14e siècle et sa culture des arts du combat aussi nombreux qu’il y avait de provinces, d’écoles, de talents et de disciples voués tout entiers à leur passion pour le kung-fu. Le lecteur découvre ainsi un aspect différent de l’histoire et de la culture asiatique, d’autant plus que Blood and Steel reprend de manière concrète, précise et réaliste les vérités historiques établies sur le sujet. Les combats sont encore une fois accompagnés de quelques lignes de texte expliquant brièvement les techniques de chacun et Kotoji Éditions complètent le tome avec une double page finale définissant les arts déployés dans le tome.


Les personnages demeurent de premier plan. Jing Lie étant l’aîné, le sauveur et en quelque sorte le maître de substitution de Yan Heng, il gagne encore en charisme mais n’apparaît jamais comme un être pédant. Il est juste un bon combattant sûr de sa force, connaissant ses limites mais refusant de s’y soumettre. Chacune de ses actions est réfléchie et fait avancer le récit. A ses côtés, Yan Heng perd un peu de sa lumière de jeune premier, ses talents exceptionnels pour son âge palissant de l’épreuve qu’il vient de subir, de la perte de son clan et de l’évidente différence de niveau avec ses ennemis. Plus encore, sa candeur naïve en fait maintenant une proie facile dans un monde extérieur qu’il n’a plus fréquenté depuis l’enfance, enfermé qu’il était entre les murs de son école, consacrant toute sa jeune vie à l’apprentissage. Mais le vrai monde est plus rude qu’il ne l’imaginait et le choc est rude. Ce qui n’est pas le cas pour un de ses anciens amis de Qincheng, survivant lui aussi, qui a choisi une toute autre voie… On serait tenté de le juger mais qui sait ce qu’il a réellement en tête, La suite nous le dira…
Les super méchants de Wudang apparaissent peu mais suffisamment pour imposer leur aura sinistre sur la ville de Chengdu et faire la démonstration de leur stratégie de conquête. L’entrée en scène de deux figures féminines ne vient en rien casser le rythme, elles incarnent immédiatement l’idée romanesque de la chinoise qui peut être aussi bon combattant qu’un homme.
La mystérieuse Koreiran, qui offre sa silhouette en couverture de ce tome 3, promet d’être un adversaire de choix tant pour Jing Lie que pour ceux de Wudang et la très jeune Tong Jing, toute feu et flammes, pourrait bien être le moteur qui guidera Yan Heng dans les méandres du vrai monde, encore inconnus pour lui.
Les chemins de chacun avancent en direction d’un même point et annoncent des rencontres, des alliances ou affrontements qu’il nous tarde de découvrir !
Le dessin ne faiblit ni en qualité ni en force. L’attention portée aux visages, aux expressions, aux détails, aux paysages, aux costumes etc… n’a d’égale que le dynamisme efficace des combats découpés case à case et portés par un bel usage des lignes de fuite et de mouvement, le rythme d’une mise en scène qui se plie aux exigences du scénario, voguant entre drame, espoir, calme relatif, déchaînement de coups, décisions stratégiques et idéologiques, mystère et complots. L’encrage joue parfois un rôle prépondérant, souligne l’enjeu des combats et leurs conséquences sur le mental. Chaque page se dévore, happe le lecteur dans un récit qui le tient en haleine.
Kotoji Éditions nous a fait un peu attendre mais la patience est souvent payante. Ce tome 3 confirme Blood and Steel dans son statut encore neuf mais mérité de série à suivre les yeux fermés. Un seul bémol dommageable sur un graphisme aussi soigné : une qualité d’impression qui fait parfois défaut (au moins deux pages plus claires) et une traduction / mise en bulle sans faille abîmée par une relecture qui a manqué de vigilance (une coquille trouvée).
Vivement la suite !!!
Points forts :
- Récit ancré dans un contexte historique bien exploité
- Personnages qui évoluent avec réalisme
- Personnages intéressants et/ou attachants
- Combats dynamiques et bien mis en scène
- Graphisme
- Mise en scène générale
- Rythme équilibré qui sert le scénario
- Traduction
- Ajouts explicatifs détaillant certains éléments du récit
Points faibles :
Verdict : Un Excellent Tome !!!
Gandalf81
29 juin 2015 at 10 h 02
Merci à vous de faire une bonne critique pour cette chouette série, qui mérite plus qu'un coup d'oeil, et pour son éditeur.
Je suis plus que d'accord avec vous, à voir sur le long terme, le manga restant très fluide a lire et de compréhension
Quelques défauts malheuruesement : La coquille sur le synopsis à l’intérieur de la couv peut faire peur (une belle répétition) et le sens de lecture / traduction est par moment un peu déroutant.
KOTOJI
1 juillet 2015 at 8 h 39
Ah mince, on a laissé tant de coquilles que ça ? Zut alors, pourtant on est trois personnes à la relecture systématiquement.
C'est le problème quand on a trop la tête dans le guidon. Merci en tous cas pour vos remarques !
L'éditeur
Gandalf81
1 juillet 2015 at 9 h 19
Je pense avoir vu un soucis de traduction ou d'interprétation sur une blague (faudrait comparer avec l'original donc pas rédhibitoire).
Apres y'a rien qui saute aux yeux sauf le synopsis en jaquette avec "A cause d'une maladie des yeux, le Maître […] à cause d'une maladie des yeux". C'est plus rigolo qu'autre chose.
Pas mal d’éditeurs pourraient en prendre de la graine, j'attends vos prochaines sorties avec impatience.
KOTOJI
1 juillet 2015 at 13 h 25
Pour comparer avec l'original, c'est pas forcément évident vu que c'est en chinois !!
Ah oui zut, en effet, on s'est mal relu ou on a du aller un peu vite dans nos corrections sur la jaquette.
En tous cas, merci pour votre fidélité et d'avoir pris le temps de reprendre les coquilles pour nous !