Titre : Hell’s Kitchen
Mangaka : Gumi Amazi
Scénariste : Mitsuru Nishimura
Éditeur : Kana
Collection : Dark Kana
Sortie : 18 Octobre 2013
Prix : 6,85€
Hell’s Kitchen est un manga qui a pour sujet principal la cuisine, paru au Japon en 2010 et pré-publié par le magazine Gekkan Shonen Rival, cette série qui est toujours en cours de parution actuellement avec déjà 10 tomes sortis a été éditée en France par l’éditeur Kana le 5 Juillet 2013.
Résumé des tomes précédents : Satoru Moriya, collégien incapable de faire cuire un œuf, voit apparaître soudainement Dogma, cuisinier des enfers, dont le but est de dénicher le mets le plus apprécié des abîmes : une âme d’authentique chef cuisinier. Las de n’en point trouver, il décide de transformer Satoru en grand chef cuistot… afin de le manger ! Satoru intègre l’école nationale supérieure d’agronomie de Tokyo, plus connue sous le nom de Sup Agro. Sous le contrôle sévère de Dogma, et au contact des nombreux rivaux qu’il y rencontre (Ere et son wok géant, Tachibana le sorcier des épices, et Sagane la frappadingue de couteaux), Satoru avance, malgré lui, sur la voie d’un grand chef cuisinier.
Au départ forcé de prendre part aux défis que provoque Dogma pour ne pas subir ses menaces, Satoru Moriya se retrouve ainsi propulsé vers l’école Sup Agro qu’il décide lui-même d’intégrer. Il commence aussi à se faire des amis, bien que le fait qu’il soit possédé de temps à autre par le comte lui pose quelques difficultés pour se faire. Malgré tout il s’investit de plus en plus dans la cuisine et prend goût à la tâche au contact de ses camarades qui ont tous développé leurs talents dans un domaine en particulier. Grâce à eux il apprend qu’en cuisine rien n’est à négliger et que chaque détail a son importance, de la technique de découpe de la viande qui lorsqu’elle est parfaitement réalisée et avec les ustensiles adéquats sublime les qualités gustatives d’un met, du choix des épices pour transformer ou agrémenter un plat de manière à faire ressortir subtilement chaque ingrédient, de la cuisine bio qui consiste à préparer des plats même avec des éléments que l’on a tendance à jeter plutôt que de les utiliser alors qu’avec un peu d’astuces et aussi beaucoup de connaissances on peut s’en servir pour améliorer la qualité et le goût d’un produit, etc.
D’autre part, le fait d’avoir pour personnage principal un novice en matière de cuisine n’est évidemment pas anodin, car cela permet à nous lecteurs de se mettre à la même échelle et donc de découvrir en même temps que le protagoniste la complexité ainsi que la richesse du monde de la gastronomie. Les anecdotes autour de la cuisine sont ici parfois très poussées et donnent un attrait supplémentaire à cette série, en plus de lui apporter une touche de réalisme.
Le Conte Antigaspi Dogma est quant à lui un personnage très lunatique, qui tantôt tyranise son élève tantôt lui prodigue des conseils avisés et prend plaisir à se confronter à d’autres cuisiniers de renoms pour leur faire prendre conscience des faiblesses de leurs plats et de leurs techniques en cuisine. Mais Dogma est un élément indispensable à l’histoire, car sans lui, Moriya aurait tout d’un élève ordinaire et il ne pourrait même pas rivaliser avec ses camarades, ni même montrer l’ingéniosité dont il fait preuve depuis qu’il collabore avec le démon pour faire ressortir tout le potentiel et l’attrait de sa cuisine. Le Conte Dogma aime particulièrement montrer qu’il surpasse tous les cuisiniers, (car il est très orgueilleux), en les défiant avec ses plats à l’aspect minimaliste mais qu’il sublime en leur donnant toute leur ampleur grâce au goût incomparable qu’il leur confère, mais aussi grâce à son expérience, ses astuces et son savoir-faire unique en son genre.
Pour ce qui est du monde des enfers, on en sait très peu pour le moment car au début de l’histoire il a juste servi de prétexte afin de justifier l’apparition du comte Dogma ainsi que ses facultés propres à ceux des démons. Moriya est par ailleurs le seul à pouvoir le voir.
Théâtre de cette histoire donc, la très vaste école supérieure d’agronomie de Tokyo qu’à intégré Moriya. C’est un lieu de premier choix pour le développement du personnage et de l’univers, car il s’agit de l’école nationale la plus réputée dans son domaine et grâce à ses différents secteurs (les départements d’agriculture, de biologie appliquée, de service en restauration et de cuisine) mais aussi aux nombreuses personnalités au talent unique qui s’y trouvent, cette école s’avère être l’endroit idéal pour éveiller les talents cachés que nous réserve Moriya et ainsi faire évoluer l’histoire de manière intéressante. L’univers nous rappelle d’ailleurs celui du manga Silver Spoon, et on pourrait à juste titre dire que ces deux mangas ont beaucoup de points communs, notamment au niveau du personnage principal qui atterrit dans un monde qui lui est inconnu et dont il a tout à apprendre mais dans lequel il parvient ensuite à se distinguer et apporte du changement, grâce à son regard extérieur et à la remise en question des méthodes et points de vue qu’il permet d’apporter à son entourage. Aussi, les personnages sont hauts en couleurs, avec des caractères atypiques et aux capacités uniques, comme par exemple le cas de Tachibana qui a développé un très bon odorat et qui se sert de son talent pour utiliser les épices qu’il connaît comme sa poche et dont il possède toutes les variétés, même les plus rares. Et pour finir, le graphisme est également très agréable, les traits sont dynamiques et le ton est rafraîchissant et léger.
Amateurs de bonnes séries shonen pleine d’adrénaline ou fin gourmets en quête d’idées, vous aurez avec Hell’s Kitchen une lecture en somme aussi passionnante que divertissante, à mettre entre toutes les mains.