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Critique

Notre critique du tome 3 de In These Words

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Dessinateur : Narcissus
Scénariste : Jun Togai
Éditeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : yaoi, thriller, romance
Public : public averti
Contenu : 208 pages
Sortie : 28 septembre 2018
Prix : 9,99€
Statut de la série : En cours de publication

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Résumé

« Plus d’un an auparavant, Katsuya Asano a donné un profil précis du tueur en série tant recherché par la police de Tokyo. Ajoutant cependant qu’il serait difficile de le démasquer malgré tout à moins de le pousser à la faute, il a, avec l’aval du commissaire en chef, mis à exécution un plan risqué pour faire sortir le loup du bois. Mais les conséquences ont été plus monstrueuses qu’inattendues puisqu’après un dernier crime odieux, Katsuya était devenu sa nouvelle cible ! »

Notre critique

Le flash-back commencé avec le tome 2 se poursuit, millimétré, mesuré, oscillant entre suspense, tension insupportable, rares instants de bonheur perdu et révélations de toute l’horreur endurée par notre héros.

Katsuya Asano se souvient donc avoir, à l’issue d’une collaboration de plusieurs mois passée à étudier le dossier de l’insaisissable tueur en série, non seulement séduit l’inspecteur en chef Shinohara mais surtout donné un profil précis de la personne à rechercher. Malgré cela l’enquête avait peu de chance d’aboutir rapidement, le tueur étant à la fois intelligent, discret, méticuleux et suffisamment maître de lui et de ses pulsions pour donner le change avec un savoir-faire évident. Katsuya ayant anticipé cela proposa alors de provoquer le criminel en blessant son orgueil à travers un faux profil diffusé dans tous les médias. Les résultats ne s’étaient pas fait attendre : non seulement la dernière nouvelle victime était beaucoup plus jeune que les précédentes mais surtout Katsuya s’était fait enlever à son tour. Si les jours et les nuits de captivité, de viols et de torture sont connus depuis le 1er tome, on en a un aperçu supplémentaire par le point de vue quasi exclusif des victimes, qu’il s’agisse de l’anonyme jeune homme massacré ou de Katsuya lui-même : ce sont ses pensées qui nous accompagnent cette fois dans sa plongée aux enfers.

De plus, Guilt Pleasure (ou Jun Togai et Narcissus) ménage son suspense, et cela même si l’inconnu mis en couverture nous intrigue d’emblée et a déjà été esquissé à la fin du tome précédent, en ne dévoilant pleinement le visage du tueur qu’à mi-volume, alors que Katsuya lui fait enfin face. Ce visage que l’on entrevoyait bouge, sourit, parle et le tueur devient soudain réel, un être humain, désaxé mais d’apparence semblable à tant d’autres. L’ensemble connu des supplices subis par Katsuya et les révélations concernant l’affaire policière sont par ailleurs entrecoupés de scènes évoquant l’évolution de sa relation avec Shinohara, entretenant la tension indispensable à tout bon thriller. Présentée comme purement sexuelle dans le tome 2, la liaison des deux hommes s’affiche dans les deux passages proposés par le duo d’auteurs, soulignant que leurs rapports physiques bien que toujours intenses ont participé au fil des mois à créer un lien plus fort. Une tendresse mutuelle, une complicité qui se manifestent en dehors du désir et du plaisir partagés se devinent lors de leurs brèves rencontres en privé. Elément phare de ce manga atypique car le lecteur n’en ressent, par la suite, que plus nettement l’inquiétude rageuse de Shinohara qui finit par craindre le pire lorsque Katsuya disparaît sans prévenir, ce lien participe à l’attachement nourri du public pour ces protagonistes phares.

Et si on sait par le biais du flash-back que notre héros a survécu à sa captivité, on tremble néanmoins devant sa souffrance, on admire sa volonté de résister à son bourreau, de comprendre sa psychologie, de lui survivre, on s’interroge sur l’identité de la personne dont les mots lui reviennent en mémoire alors qu’il se bat pour rester en vie, on ne peut retenir un soupir de soulagement et un pincement au cœur quand Shinohara le retrouve agonisant sur un lit d’hôpital.

Ce ne sera pas dans ce tome 3 que l’origine du plan consistant à aider la mémoire de Katsuya nous apparaîtra mais les hypothèses sont déjà suggérées par les ordres que Shinohara donne à son subordonné en fin de volume. Néanmoins, le suspense demeure et nous fait déjà attendre la suite avec une douloureuse impatience.

Les moments de calme où s’exprime la relation à la fois charnelle et amoureuse de Katsuya et Shinohara s’opposent violemment à la tension dramatique et sanglante brillamment illustrée tant par l’encrage que par la mise en scène séquencée proche du story-board ; ou encore dans l’impression glaçante que nous laisse ce tueur insupportable de cruauté. Passant de la fureur de ses mâchoires et de ses poings serrés à ses larmes incompréhensibles de psychopathe en crise, cet ennemi public n°1 a tout pour saisir l’attention du lecteur. La version standard que la rédaction a eu en main ne vaut certes pas l’édition limitée luxueuse proposée dès juillet sur le stand de la Japan Expo, mais le travail éditorial de Taifu Comics rend justice à la qualité esthétique hors pair jusque dans ce format classique.

Thriller jusqu’au bout des mines et du pinceau, In These Words n’a pas fini de troubler notre imagination et de donner ses lettres de noblesses au yaoi !

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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