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Japon

Notre critique du tome 3 de « March Comes in Like a Lion »

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Big Kana, Chica Umino, Critique Manga, Kana, Manga, March comes in like a lion, Seinen, Shojo,

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Dessinateur : Chica Umino
Scénariste : Chica Umino
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Drame, Tranche de vie, Humour
Public : Tout public
Contenu : 192 pages
Sortie : 21 avril 2017
Prix : 7,45€
Statut de la série au Japon : En cours de publication

Rei a passé une drôle de fin d’année : malade et alité, c’est uniquement grâce à Akari, Hina et Momo qu’il a échappé de peu à une plus grave affection. L’ayant trouvé au plus mal et seul chez lui, les trois sœurs l’on kidnappé et emmené chez elles pour le soigner. Entre poussées de fièvre et bons repas revigorants assaisonnés de câlins et de mots gentils, Rei a recouvré la santé. Mais une fois rentré entre ses quatre murs, une évidence cruelle s’est faite jour : sa solitude lui pèse beaucoup plus qu’il ne voulait le penser. Pourtant, soucieux de ne pas déranger autrui, de s’en sortir seul, il retombe dans ses mauvaises habitudes et s’isole avec pour prétexte la préparation de ses prochains matchs de shôgi. Mais s’il lui arrivait de perdre sa place dans ce monde de féroce concurrence, que deviendrait-il ?
Ce tome 3 est essentiellement centré sur Rei, le héros maladroit mais si attachant de March Comes in Like a Lion. On l’avait découvert avec l’adorable fratrie Kawamoto et ses rares collègues amicaux du monde du shôgi mais il demeurait un être secret même aux yeux du lecteur. Avec cette suite, on pénètre un peu plus dans son esprit et ses pensées et l’on comprend combien ce jeune homme reste torturé par ses mauvaises habitudes nées de la perte de sa famille.
Orphelin traumatisé, adopté par un maître de shôgi dont la fille aînée a d’emblée rejeté cet « intrus » tout en jouant avec son besoin d’affection, Rei a nourri peu à peu le réflexe de ne s’attacher à personne, de chercher à se protéger des gens qu’il apprécie par une distance qu’il pense saine et nécessaire. Mais cet équilibre qu’il a tenté de se construire en partant vivre seul et en essayant de s’assumer est en train de le consumer. Pire, elle l’éloigne de ce qui devrait être sa priorité : progresser au shôgi et gagner des places dans le classement national de sorte de continuer à pouvoir en vivre. Car il manque trop souvent le lycée pour s’y être fait des amis, il peine même à cumuler suffisamment de jours de présence pour valider son année, comment fera t-il alors s’il perd sa place au shôgi alors qu’il n’a rien dans les mains pour intégrer une profession et pas de liens sociaux avec qui que ce soit ? Cette préoccupation prend tant d’ampleur qu’elle malmène son esprit lors de ses nouveaux matchs et lui coûte la victoire.
Heureusement pour lui, les adultes qui l’entourent ne sont ni aveugles ni égoïstes, ils le comprennent certainement mieux que lui-même et lui apportent une aide parfois discrète, parfois virulente, quitte à le déstabiliser un peu plus pour qu’il réalise ce qui lui manque, ce dont il a besoin pour trouver sa place dans ce monde même sans le shôgi, même en devenant dépendant de ceux auxquels il tient et qui tiennent à lui. La volonté farouche de Rei se fissure avant de se remodeler, de le rendre plus fort, de lui ouvrir les yeux et le cœur sur ce à quoi il aspire secrètement : ne plus se sentir seul, combler ce vide qui le ronge depuis la mort de sa famille. Et quoi de mieux que les amis, qu’ils soient le fruit d’une relation professionnelle ou d’une rencontre portée par le destin ? Les doux mais tristes visages des sœurs Kawamoto sans aucun doute.
La finesse psychologique dont Chica Umino fait preuve est remarquable de justesse et fait de cette série une plongée dans le difficile passage à l’âge adulte, plus rude encore lorsque l’on est seul et aveuglé par une tristesse installée au fil de l’enfance.
L’écriture de la mangaka n’a d’égal que son coup de crayon tout en douceur et en rondeur. Même le regard plein de ferveur et de volonté de Rei est teinté de cette délicatesse propre à l’artiste.
La mise en scène n’est pas en reste avec une fluidité dans l’enchaînement des cases qui oscillent entre réflexion solitaire, panique face aux réalités qui se font jour, rivalités tranquilles ou farouche lors des matchs, guerre des émotions, heures chaleureuses et animées passées avec la fratrie et un humour qui, dispatché çà et là au fil du récit par l’intervention d’un prof dont on a tous rêvé et de rares amis joueurs de shogi, allège l’ensemble de l’histoire.
Les détails sont si soignés qu’ils ajoutent leur note à une partition ainsi équilibrée : la maison des Kawamoto pleine à craquer de vie, de meubles, d’objets de toute sorte contraste avec le vide de l’appartement de Rei et s’associe à ses propres impressions et pensées. De même, les environnements extérieurs, le lycée ou les divers lieux dévolus au shôgi importent une atmosphère changeante qui nourrit l’histoire.
Après un excellent début, March Comes in Like a Lion poursuit une opération séduction assurée avec un héros très humain, un récit réaliste et riche de tout. Une aventure humaine d’apparence toute simple mais qui vous prend délicieusement au piège !

Points forts : 

  • Histoire tranche de vie qui gagne en puissance avec une exploration de la personnalité de son héros 
  • Récit très bien construit 
  • Évolution du récit et des personnages, surtout Rei 
  • Personnage principal attachant, fort et perdu à la fois, très humain, réaliste 
  • Personnages secondaires bien conçus, très attendrissants, bonnes personnalités 
  • Drame + + 
  • Réalisme + + + 
  • Humour + + 
  • Contexte du shôgi pro, nouveau et bien amené sans que cela plombe la narration 
  • Graphisme adapté au récit 
  • Chara-design varié et conforme au caractère de chacun 
  • Mise en scène + + + 
  • Environnements très soignés qui créent l’ambiance et illustrent bien les pensées des personnages 
  • Édition française sans défaut 

Points faibles : 

  • Néant 

Verdict : Un excellent tome !!! 

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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