Dessinateur : Narita Imomushi
Scénariste : Narita Imomushi
Editeur : Ototo
Collection : Seinen
Genre : Fantasy, baston, humour
Public : Tout public
Contenu : pages
Sortie : 25 octobre 2019
Prix : 7,99 €
Statut de la série au Japon : Terminée en 11 tomes
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Résumé
Les souvenirs remontent à la surface… L’histoire de Gogor, le dragon aveugle qui attire les humains et déteste se retrouver seul, se dessine. Depuis son apparition, il vit paisiblement avec Astra et Noah. Mais un jour, à la surprise générale, il disparaît subitement. Où est parti Gogor ?
Notre critique
Jouant toujours sur le flou entre les genres, ce tome 4 de It’s My Life nous propose un savoureux mélange de gag manga, de tranche de vie, de romance et d’aventures magiques sous un paysage fantastique constant.
Entre les petites frasques qui font les beaux jours de leur vie à deux, Noah et Astra continuent de nous ravir. Une revente de trop plein accumulé pour faire face aux dépenses extravagantes destinées à meubler la maison est l’occasion d’y faire entrer de drôles de créatures… Les pitreries ne sont pas prêtes de disparaître de ce titre !
Mais le drame et la nostalgie aiment tout autant revenir dans les chapitres de cette série. C’est au tour de Gogor de nous faire partager son passé.
Dragon orphelin, d’une espèce crainte par les Hommes, il était resté seul avec le cadavre de sa mère, jusqu’à ce qu’il soit adopté par un père et sa fille humains. Comme lui, ils étaient seuls au monde, leur tribu ayant commencé à s’éteindre. Dans le silence de leur terre natale d’où ils ne pouvaient partir, Gogor vécu heureux, accepté malgré sa nature. Mais les dragons vivent plus longtemps que les humains et il se retrouva de nouveau seul…
Ses autres rencontres ne furent guère couronnées de succès et son cœur demeura vide. Un jour, il tomba nez à nez avec les frères draconiens, les avides qui cherchent encore à capturer Noah pour ses pouvoirs de sorcière. Ils lui proposèrent de faire équipe. Cette association dura le temps que les deux idiots rencontrent Noah et surtout Astra… Car la nature profondément attachée aux humains de Gogor le fit basculer du côté de la petite sorcière et du chevalier en retraite.
Le chapitre suivant nous transporte du côté du festival du village auquel participent rapidement Noah et Kyuss. L’enjeu ? Un premier prix de concours qui ferait plaisir à Astra. Mais attendez-vous à une surprise de taille car le déguisement de Kyuss est…à mourir de rire (ou aveugle). On rit aussi de l’improbable rencontre des frères draconiens avec Rose et des émois existentiels d’Elizabeth.
La sœur aînée de Noah va bientôt participer à la cérémonie célébrant son passage à l’âge adulte au sein des elfes. Mais ses récents agissements avec les Humains inquiètent ses supérieures. Elizabeth elle-même se pose mille questions. Auprès des Humains, sa coquille d’orgueil s’est fissurée, elle s’est sentie accepté, faisant partie d’un groupe qu’il l’acceptait avec ses défauts. Et surtout, son cœur s’est emballé au contact de Kyuss…
Pour faire le point avant la cérémonie, elle s’éloigne du confort de son royaume mais fait une bien mauvaise rencontre… Étrangement, Kyuss apparaît soudain pour la secourir !
Il est surprenant dans l’univers manga de rencontrer un artiste travaillant seul et réussissant à marier à ce point les genres. It’s My Life nous surprend une fois encore par la diversité de ses chapitres.
Chacun nous conte un épisode différent sans lien direct avec les autres, mettant en scène des personnages secondaires récurrents. On apprécie cette audace autant que la qualité des petites tranches de vie du monde d’Astra et Noah. Même en leur absence, la narration est un plaisir !
Les protagonistes de second plan ont un vrai rôle, sont développés et nourrissent la série. L’alternance de tons ne manque pas de satisfaire un lectorat lassé des redondances dans l’univers manga. Entre humour, satyrisme, candeur enfantine, nostalgie dramatique, aventure et dangers divers, on se régale.
Le dessin de Imomushi Narita garde cette étonnante mixité, qui vogue elle aussi entre les codes. Tour à tour shonen, seinen, burlesque avec des accents shojo tournés en dérision, le second degré n’est jamais loin. Le trait et la mise en scène accompagnent au détail près le récit. Bonus pour le ridicule des frères draconiens et de Kyuss, beau gosse ou travesti raté. Discrets mais bien présents, les arrières plans créent une atmosphère choisie pour chaque épisode de ce quotidien qui donne son titre à la série.
It’s My Life continue de séduire, entre rires, larmes à l’œil, suspense et ridicule. Les secrets d’Astra ou de Noah demeurent bien gardés mais le plaisir de lecture est tel que l’on attendra volontiers !