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Japon

Notre critique du tome 4 de « March Comes in Like a Lion »

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Dessinateur : Chica Umino
Scénariste : Chica Umino
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Drame, Tranche de vie, Humour
Public : Tout public
Site officiel : Kana
Sortie : 16 juin 2017
Prix : 7,45€
Statut de la série : En cours de publication

Acceptant l’invitation de Shimada, Kiriyama intègre le club de shôgi que fréquente aussi son seul ami Nikaido et un autre joueur peu avenant mais très passionné. Le jeune homme a décidé de prendre du recul avec le soutien émotionnel que lui apporte Hina et Akari pour devenir plus fort et ne plus se reposer sur ses acquis. C’est donc la première fois qu’il étudie le shôgi au sein d’un petit groupe et il espère progresser au contact d’autres joueurs dont Shimada, son aîné au sein du classement national. Mais les jours passent et le constat reste le même : Kiriyama n’avance pas. Il demeure un élève médiocre, trop absent pour briller, trop dispersé pour développer son art du shôgi, trop anxieux et indécis pour atteindre le cœur de sa demi-sœur qui ne cesse pourtant pas de le harceler émotionnellement… Pourtant, le soutien qu’il va apporter à Shimada alors que ce dernier se préparer à affronter le tenant du titre Meijin pourrait bien lui ouvrir les yeux sur ce qui lui fait défaut, sur qui il est…
A l’image de son héros, ce 4e tome de March Comes in Like a Lion quitte un peu l’égocentrisme de ce dernier pour élargir le point de vue offert au lecteur.
Les premiers chapitres insistent sur le besoin grandissant de Kiriyama de trouver comment progresser, pas seulement comme joueur de shôgi mais aussi comme personne à part entière. Comment se construire un avenir, comment dépasser ses peurs, ses angoisses, ce qui le retient au quotidien et ce depuis qu’il est devenu orphelin ? Sa décision est prise et après avoir exigé beaucoup de lui-même, elle se mue lentement à mesure qu’il prend confiance en lui et gagne en aisance au contact des autres. Il a compris ce besoin des autres, d’entrer en interaction avec le monde pour grandir, pour mûrir et y trouver sa place.
Au shôgi d’abord puisque c’est là non seulement une passion, ce qui le porte au jour le jour, mais surtout son gagne-pain. Son succès dans cet art assure son avenir, c’est la seule voie qui s’offre à lui. Mais l’est-elle par obligation, parce qu’il peine à suivre une scolarité normale, par devoir envers son père défunt, envers son père adoptif ou bien parce qu’il aime véritablement pratiquer le shôgi ? Cette question le hante encore bien que sa résolution grandisse. Le retour dans sa vie de cette demi-sœur à la fois exigeante et autoritaire qui n’a de cesse de lui rendre méchanceté pour gentillesse le stopperait presque dans son élan mais la gentillesse et les encouragements de ses amis et des adultes qui le prennent sous leur aile, professeur de lycée et de shôgi, l’aident à garder un cap.
Une étrange transposition s’opère alors et par le prisme de Kiriyama, on entre dans la vie de Shimada. Cet aîné prend un temps la vedette au jeune héros qui arrête de se centrer sur lui-même pour observer et tenter de comprendre les motivations de cet homme qui lui fait confiance et le soutient. Cette rencontre promet d’être formatrice pour Kiriyama car elle dévoile toute l’attention qu’il peut développer pour autrui et propose une sorte de double mise en abîme. Kiriyama est témoin de la combativité, des efforts terribles que fournit Shimada depuis de longues années afin de gagner des places au classement et d’obtenir un jour le titre de Meijin, victoire suprême pour un joueur de shôgi. Ce titre détenu depuis des années par le mystérieux Sôya auquel Kiriyama ressemble si l’on en croit Shimada. Quelle sera donc l’avenir de Kiriyama ? Devenir un joueur qui se débat sans cesse pour atteindre un but au-delà de ses capacités tel que Shimada ou un génie du shogi auquel tout semble réussir sans effort comme Sôya ? Face à ces deux modèles dont il partage de nombreuses caractéristiques, quel sera le choix de Kiriyama ? Une chose est certaine : ces deux hommes, modèles ou pas, ont sacrifié bien des choses de la vie au shôgi, Kiriyama pourra t-il en faire autant ? Le devra t-il ? Et tandis qu’Hina et Akari espèrent son retour dans leur quotidien, la vie suit son cours, avec naturel et cruauté…
Mais pour teinter ses jours de tendresse, il peut compter sur ses proches amis, une famille qu’il s’est créée, des joueurs de shôgi de tous âges et un trio de sœurs adorables.
Le dessin de la mangaka demeure le parfait allié de son scénario, tout en finesse, entre poésie, tendresse et rudesse des expressions, affirmant la force mentale de ces joueurs d’exceptions, ouvrant une fenêtre sur l’intellect très particulier de ces artistes tacticiens d’un monde passionnant pour peu qu’on en connaisse les règles. La mise en scène enfile les instants de doutes, de peurs, de complicité et de douceur avec une telle facilité qu’on a peine à croire que l’on est déjà parvenu à la dernière page.
Entre rires, tendresse et petites larmes, Chica Umino fait avancer ses personnages sur le rude chemin de la vie, obligeant son héros à se poser des questions qu’il avait toujours évitées afin de pouvoir se forger un avenir.

Points forts : 

  • Histoire qui nous immerge dans un quotidien typiquement japonais entre art du shogi et traditions diverses 
  • Récit très bien construit 
  • Évolution de Kiriyama 
  • Découverte du personnage de Shimada 
  • Personnage principal attachant, fort et perdu à la fois, très humain, réaliste 
  • Personnages secondaires bien conçus, très attendrissants, bonnes personnalités 
  • Drame + + 
  • Réalisme + + + 
  • Humour + + 
  • Contexte du shôgi pro bien amené sans que cela plombe la narration, donne envie d’y jouer ! 
  • Graphisme adapté au récit 
  • Chara-design varié et conforme au caractère de chacun 
  • Mise en scène + + + 
  • Environnements très soignés qui créent l’ambiance et illustrent bien les pensées des personnages 
  • Édition française sans défaut 

Points faibles : 

  • Néant 

Verdict : Un excellent tome !!! 

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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