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Critique

Notre critique du tome 5 de Given

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Dessinateur : Natsuki Kizu
Scénariste : Natsuki Kizu
Editeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : Yaoi blue, romance, drame, tranche de vie
Public : Tout public
Contenu : 160 pages
Sortie : 13 juillet 2019
Prix : 8,99 €
Statut de la série au Japon : En cours de publication

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Résumé

Mon amour, l’amour des autres, une nouvelle musique, les gens… Je veux faire résonner tout ça en même temps.

Mafuyu n’arrive toujours pas à coucher sur papier des paroles qui lui conviennent pour leur nouvelle chanson. Trouvera-t-il l’inspiration avant la troisième étape du concours qui approche à grands pas ? Dernière étape durant laquelle, pendant deux jours, les dix groupes finalistes vont devoir s’affronter pour remporter la victoire…

Notre critique

Tandis que le tome 4 se concentrait sur les mésententes sentimentales des deux aînés du groupe, Haru et Kaji, ce tome 5 revient à l’équilibre, alternant entre les deux couples phares et le désir grandissant d’un Mafuyu désireux de s’exprimer par la musique.

La rencontre entre Mafuyu et le prodige, sex-friend de Kaji, Ugetsu, avait déjà des accents constructifs bien qu’aiguillonnant la jalousie de Uenoyama. Ecouter jouer Ugetsu, entendre ses conseils techniques, tout ceci a nourri la créativité d’un Mafuyu encore en mutation. Plus que la maîtrise de son jeu à la guitare, le jeune homme veut exprimer tant de ses sentiments qu’il s’en retrouve bloqué, trop limité.

Voici qui n’arrange pas les affaires du groupe, inscrit à un concours dont les échéances se rapprochent inéluctablement. Uenoyama temporise ses tendances jalouses, se concentre sur sa propre inspiration musicale et le travail qu’il produit d’après les bases apportées par Mafuyu. Leur symbiose n’est pas flagrante d’autant qu’Uenoyama garde des doutes quant aux raisons qui bloquent Mafuyu dans l’écriture des paroles. Après tout, dans sa première chanson, son amoureux parlait de la perte de son premier amour, du chagrin qui le hantait nuit et jour. Est-ce que leur amour est suffisant pour l’inspirer de cette façon ? Est-ce lui qui n’est pas à la hauteur dans leur relation ? Sans s’en ouvrir à Mafuyu, Uenoyama prend sur lui mais reste attentif.

Il finit ainsi par déceler l’extrême sensibilité qui brouille l’affectif de Mafuyu, sa manière d’être avec les autres, parfois avec lui. Il ne peut que le soutenir de son mieux et lui confirmer sa confiance. Mafuyu retrouve une fois encore Ugetsu, espérant parvenir à trouver la clé qui lui permettra de décrire ses sentiments confus et douloureux, de les transformer en paroles.

Il tombe mal… Ugetsu a coupé les ponts avec Kaji. Vivant chez Haru après leur dernière dispute, et ce malgré le mal qu’il a fait à ce dernier, Kaji prenait de la distance avec Ugetsu. Peu à peu, il en est venu à la même conclusion que lui : ils doivent rompre, ils souffrent trop d’être ensemble. Pourquoi ? Le talent d’Ugetsu a brimé Kaji, lui a fait détester la musique, au profit de son amour pour lui. Mais une fois séparés, alors qu’Ugetsu ne parvient pas à tourner la page, Kaji se reconstruit. Grâce à son groupe et surtout grâce à Haru dont la présence lui rappelle qu’il vaut mieux que ça.

On assiste à la transformation de Kaji qui s’autorise peu à peu à redevenir celui qu’il était si longtemps auparavant, un jeune homme qui aime passionnément la musique, qui réapprend sa relation à la musique. La patience et l’amitié d’un Haru qui fut profondément blessé par son rejet sont l’autre source de cette renaissance. On comprend même qu’en un sens, Kaji aime peut-être Haru depuis longtemps, qu’il a refusé sa déclaration parce qu’il se détestait trop mais souhaite une seconde chance.

Le thème de la solitude consolée par l’art de jouer d’un instrument, de créer sa propre musique, de s’exprimer sans fard, enveloppé de sa seule créativité et du partage qui lui est associé, revient en force dans ce tome 5. Mafuyu parvient à écrire des paroles qui sont le reflet de ce qu’il veut partager à travers sa musique, une sorte de creuset de sentiments universels que tout auditeur saura reconnaître et apprécier. Kaji retrouve ses aspirations passées, le simple bonheur d’être ce lui-même lié à la musique. Haru accepte de ne pas être un génie comme ses compagnons du groupe car sa cohabitation avec Kaji le tire vers le haut. Uenoyama tente maladroitement d’endosser une part de la solitude de Mafuyu, de la porter avec lui et le libère peu à peu de ce poids qui l’assaille encore trop souvent.

Natsuki Kizu n’a pas son pareil pour narrer les relations amoureuses complexes où se mêlent quêtes de soi, de sa place dans la société et dans le cœur des autres. Tous ses personnages sont complexes et attachants, tous font écho à une part de nous-mêmes et les lecteurs assidus ne pourront que se réjouir de voir que leurs relations voguent vers une réciprocité sentimentale.

Sans tâche, le dessin accompagne ce tome 5 sans fausse note, soigneux dans sa mise en scène qui nous emporte dans le quotidien de ses protagonistes, à leurs côtés. Il affirme leurs tourments et leurs réflexions à travers un chara-design expressif et un humour en pointillé qui éloigne à point nommé la tension dramatique et dépeint avec réalisme le petit monde physique qui est le leur.

Ce tome 5 de Given tient les promesses du précédent, renforce les liens entre les deux couples vedettes mais conte surtout la force d’une complicité créatrice, d’une aventure toujours exceptionnelle : la naissance d’un groupe musical !

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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