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Critique

Notre critique du tome 6 de Made in Abyss

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Dessinateur : Akihito Tsukushi
Scénariste : Akihito Tsukushi
Editeur : Ototo
Collection : Seinen
Genre : SF, baston, aventure
Public : Tout public
Contenu : 160 pages
Sortie : 5 juillet 2019
Prix : 8,99 €
Statut de la série au Japon : Série terminée en 10 tomes

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Résumé

« Qu’est-ce qui se passe dans l’Abysse ? »

Rico, Légu et Nanachi sont venus à bout de leur combat contre Bondold. Accompagnés de Prushka transformé en sifflet blanc, ils prennent à présent le chemin de l’autel du dernier plongeon – celui dont on ne revient pas. Cependant, leur premier réveil au sixième niveau leur réserve une déconvenue de taille…

Notre critique

Faut-il encore louer l’indéniable superbe de cette série ? Chaque tome prolonge avec délice cette plongée dans l’Abysse, en accord parfait avec la citation de Nietzsche « si tu regardes longtemps dans l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi. »

L’odieux Bondold a disparu. Le prix à payer fut terrible, nos trois héros s’en tirent avec quelques blessures, un cœur un peu plus meurtri mais une intention toujours ferme de poursuivre leur aventure. La candeur de Rico est touchante sans agacer. Elle est heureusement bien entourée ! Nanachi et Légu sont à la fois ses protecteurs et ses guides, chacun usant de ses qualités propres, en équipe.

Armés de courage et du sacrifice de Prushka, les voilà qui empruntent enfin l’accès au sixième niveau. Le décor est terrifiant et fascinant. Un vaste plateau mobile les entraîne longuement dans une descente peu rassurante. Comme eux, le lecteur s’interroge : quelles seront les nouvelles épreuves ? Seront-elles aussi horrifiques que les précédentes ?

La Cité du non-retour les accueille dans cette 6e strate souterraine. Entre splendeurs visuelles étranges, projections à grande vitesse de bulles empoisonnés et créatures suspectes, les trois amis parviennent à avancer. Ils ont clairement progressé et leur réactivité a grandi. Ils réussissent à éviter les pièges de justesse et trouvent même de quoi se nourrir et se reposer. Evidemment, comme bien des choses dans l’Abysse, le repas est bizarre et leur campement aussi. Légu use volontiers de son corps pour garantir leur sécurité.

Malgré cela, au réveil, Rico est paniquée : Prushka a disparu de son cou ! Un étrange dessin prouve qu’on a fouillé leurs affaires sans les réveiller. Qui ou plutôt quoi ? Leur quête commence et les mène vers le village des ombres. Ils y rencontrent Majikaja, une créature hybride entre robot et animal qui leur fait visiter le village. Le sifflet blanc qu’est devenue Prushka y subit quelques modifications pour augmenter sa puissance. Rico ne trouve rien à y redire mais le reste du village est déconcertant.

Le secret qu’il renferme se révèle aussi traumatisant que ceux déjà rencontrés par notre trio. Les ombres qui le peuplent sont d’anciens caverniers au destin tragique. Devenus ombres, maudits par l’Abysse, ils sont réduits à habiter les corps informes de créatures privées de parole ou presque. La règle du village se base sur la valeur de chaque chose, mais surtout de chacun, et le jugement pour vol ou détérioration est terrible. Aux dires de Majikaja, le village protège ses habitants mais tout a un prix…et si l’un d’eux perd sa valeur, son supplice ne fait que commencer.

Dans cet étrange environnement, Meinya est blessé et Rico tombe malade. Il leur faut attendre. Légu et Nanachi cherchent à les soigner mais un évènement précipite les choses. A la surprise générale des résidents, Faputa, l’incarnation de la valeur, se montre. Intrigué, Légu décide d’aller voir de quoi il retourne tandis que Nanachi s’occupe de Rico.

A sa grande surprise, Légu croise alors le chemin d’un géant aux allures de gardien de l’Abysse, accompagné d’un être tout différent. Ce dernier semble le reconnaître et le nomme tout de suite Légu. Mais comment peut-il connaître ce nom que Rico lui a donné ? Sa mémoire ne lui revient pas mais Faputa affirme qu’il se nommait déjà Légu avant…

Les questions de Légu ne trouvent pas de réponse immédiate. Un lien s’établit même pour le lecteur entre un mal mystérieux qui frappe en surface et les découvertes de Légu.

Entre morceaux de corps et de squelettes de toutes sortes, suspendus un peu partout dans le paysage comme pour former des parois, des ponts etc. ce 6e niveau est digne des précédents. Le trait de Akihito Tsukushi continue de présenter l’Abysse entre pièges et merveilles, la beauté surréaliste masquant mille dangers.

Pourtant, l’ombre de la mort est partout. La mer de cadavres prend toutes son essence lors de leur descente, l’entrée du village des ombres évoque une tête de mort, les créatures telles que l’hippodragon sont aussi belles que promesses d’attaque…

Entre végétaux envahissants, vestiges métalliques ou naturels, les paysages grandioses mais déchiquetés surexcitent Rico autant qu’ils inquiètent ses compagnons. Les êtres rencontrés sont aussi kawai que cruels, éveillent une certaine pitié tout en étant repoussants. Les contrastes qui caractérisent le graphisme de Made in Abyss demeurent, changeant à chaque niveau franchi mais assurant une atmosphère unique. Le lecteur ressent toute la tension de ce voyage. Le calme avant la tempête est poignant grâce à la maîtrise esthétique du mankaga. Une fois encore, on est saisi par cet univers à double tranchant, qui cache le sang et les larmes sous de jolis fards. Le tout n’est pas sans évoquer Alice au Pays des Merveilles.

Bien que plus tranquille, ce tome 6 de Made in Abyss ne manque pas son rendez-vous, entre rêve et cauchemar éveillés, ouvrant même sur une interaction mortelle avec le monde de la surface… Vivement la suite !

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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