Notre critique du tome 9 de « Mon Histoire »

Depuis qu’il a entendu le collègue pâtissier de Yamato l’appeler par son prénom, Takeo se pose bien des questions. Qui est ce type qui se permet ce qui lui-même n’ose pas alors que Yamato est sa petite amie ? Les jours passent et les doutes de Takeo grandissent. Yamato s’épanouit de plus en plus dans son travail à la pâtisserie et ne cache pas son admiration pour son jeune collègue. Takeo prend sur lui, il ne veut pas briser le plaisir de Yamato mais réalise qu’il a bel et bien un rival. Bien que sa précieuse petite amie ne lui donne aucune raison de douter de leur amour mutuel, Takeo commence à penser que Yamato et lui n’ont pas grand-chose en commun… Sont-ils vraiment faits l’un pour l’autre ?

Mon Histoire accueille cette fois-ci un passage obligé de tout shojo, l’entrée en scène du rival masculin. Avec la carrure de Takeo, on pense immédiatement « ça va saigner » mais comme toujours dans Mon Histoire, les règles sont détournées.

Dans les shojos, le plus souvent, ce sont les héroïnes qui doutent et se morfondent lorsque leur relation amoureuse est menacée par un tiers. Mais puisque Mon Histoire nous est contée par le prisme du héros, c’est une image bien différente de Takeo que l’on découvre.
Soucieux, empli de doutes, triste, influencé par les paroles de son rival, Takeo se révèle un amoureux bien peu sûr de lui. Plus encore, il laisse percevoir un réel manque de confiance en lui que même Suna, qui le connaît depuis l’enfance, ne soupçonnait pas.
Ce grand gaillard qui a un cœur d’or souffre de son apparence et de sa maladresse qui sont pourtant parties intégrantes de son charme.

Takeo a toujours semblé conscient de l’effet que sa grande carcasse peut produire sur les autres mais il nous laissait penser qu’il faisait très bien avec, d’une manière ou d’une autre. On découvre qu’il en est finalement plutôt complexé.
Mais la force de l’amitié et surtout de l’amour l’aident à se reprendre d’autant plus que, naïve et gentille à souhait, Yamato ne lui donne pas de preuve que ses sentiments aient changé, bien au contraire. Elle demeure aveugle aux tentatives de séduction déployées par son collègue et on apprécie que la scénariste Kazune Kawahara évite le cliché de l’attitude soupçonneuse du héros envers sa petite amie : Takeo fait confiance à Yamato, c’est de lui-même qu’il doute. Et si ce jeune pâtissier n’est pas le personnage le plus sympathique qui soit, son évolution au contact du couple vedette montre que l’éveil des sentiments qu’elles qu’en soient les circonstances, transforment les êtres et leur rapport aux autres.

Le dessin d’Aruko gagne en assurance et en netteté. Yamato est de plus en plus jolie et Takeo affiche plus souvent un visage débarrassé de grimaces et séduisant. L’humour reste très présent grâce au graphisme et à la mise en scène qui mêle comédie, face à face émotionnels, suspense amoureux, réflexions négatives et positives de Takeo.

Mon Histoire a beau suivre les règles inhérentes à tout shojo, la série s’entête et réussi une fois encore à surprendre par son fin détournement des codes.

Verdict : Un Excellent Tome !!!