Dessinateur : Kengo Hanazawa
Scénariste : Kengo Hanazawa
Éditeur: Kana
Collection : Big Kana
Genre : Post-apocalyptique, Baston, Morts-vivants
Public : Averti
Contenu : 168 pages
Prix : 7,45€
Sortie : 1er décembre 2017
Statut de la série : Terminée en 22 tomes
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Résumé
« Tandis qu’un groupe de survivants tente d’atteindre un hélicoptère repéré depuis le sol et semble prêt à tuer quiconque s’y opposerait, Hideo, isolé, se lance à corps perdu dans une lutte inégale contre la masse de ZQN qui a englouti Hiromi. Mais rien n’est gagné, car il se fait rapidement prendre en chasse. Un phénomène des plus étranges se produit alors qu’il pense sa dernière heure arrivée… Hideo fuit tout en cherchant une solution pour atteindre Hiromi, mais ses souvenirs le rattrapent, des visions s’imposent de nouveau à lui avant de le laisser à sa terrible réalité : il est bel et bien poursuivi par un ZQN féminin qui porte des menottes et s’acharne après lui. »
Notre critique
Dans cet avant dernier tome, le suspense ne retombe pas un instant bien que l’impression que les choses se déroulent au ralenti demeure. A la fois force et faiblesse de ce titre, cet aspect structurel du récit met en valeur l’évolution des personnages, de leurs liens mais aussi le découpage très habile de la mise en scène qui révèle tout le suspense voulu par le créateur de ce titre décalé. Des récits BD de zombies, il y en a eu pléthore depuis quelques années suite au phénomène Walking Dead mais rappelons que I am a Hero tire sa force de sa vision nippone et de la vedette donnée à un anti-héros absolu.
Cette fois, de nouveaux indices se font jour à travers une nouvelle de vision comme seul Hideo semble en avoir lorsqu’il est confronté à la mort ou à une intense expérience émotionnelle. Alors qu’un ZQN féminin dont le visage lui paraît familier le poursuit, il revoit des images de lieux qu’il a visité enfant, et lorsqu’il est sur le point de se faire dévorer, il opère une sorte de plongée dans l’esprit du ZQN, dans ce monde spirituel réservé aux consciences encore vivantes de ces corps morts et pourrissants. Il peut tour à tour voir un coin de nature désert puis la défunte Oda parler avec celle que fut le ZQN autrefois. Il entend que « le maître du nid » n’aimerait pas Oda alors que cette dernière demande au ZQN de le protéger. Aussitôt revenu à la réalité, Hideo constate qu’il n’a pas été mordu ni contaminé et que le ZQN attaque ses semblables pour lui laisser le temps de fuir.
Ni une ni deux, sans trop s’attarder sur cette étrange expérience, Hideo attaque la masse informe créée par l’amas de zombies, persuadé qu’il pourra ainsi sauver Hiromi. Mais sa tentative pourrait tourner au fiasco car la conscience enfermée et déformée de la jeune fille se rebelle et pense au contraire qu’Hideo l’attaque personnellement et non la masse dont elle est prisonnière. Parallèlement, un groupe de survivants s’en prend à un autre groupe, celui de la secte qui tient un immeuble comme son quartier général et au sommet duquel dort un hélicoptère… Qui des survivants sans foi ni loi ou du groupe sectaire fanatisé aura le dernier mot? Le suspense demeure mais à force de lutter pour la possession de ce seul moyen d’échapper à la ville envahie, ils pourraient bien perdre le peu de temps dont ils disposent car la masse et tous ceux qui cherchent encore à la rejoindre approchent à grands pas !
On comprend qu’Hiromi pourrait être ce « maître du nid » mais le comment et le pourquoi demeurent difficiles à expliquer. Est-ce dû à sa nature qui a pu survivre à la contamination ou à autre chose de plus fort ? Son psychisme pourrait-il être la source de ce qui a tué l’humanité ? Ou la solution ? Naïf et ignorant, agissant pas instinct plus que par calcul, Hideo fonce tête baissée, survit encore grâce au soutien inattendu de compagnons d’infortune mais si le lecteur tremble plus d’une fois pour lui, il reste dans le flou total.
Le dessin de Kengo Hanazawa explore toutes ses qualités de story-boarder qui découpe le scènes de poursuite et de combat case à case pour souligner les mouvements de chacun, montrer un Hideo courant, tentant de tirer et de recharger en même temps mais perdant ses munitions ou son souffle, abandonnant par là même de précieuses secondes d’avance sur son poursuivant… Foisonnant tout autant de décors riches dignes d’un Inio Asano, ce tome, comme tous ses prédécesseurs, n’en finit pas de nous plonger dans l’horreur de cette ville tentaculaire vomissant ses cadavres ambulants affamés par toutes les rues, toits, portes ouvertes et autres fenêtres traîtresses… Enfin l’encrage respecte la qualité du détail qui n’est jamais noyée et permet ainsi d’insister sur le caractère hors-réalité ou subconscient du monde intérieur des ZQN.
Bien que l’intrigue avance peu dans cet avant-dernier volume, les évènements ne laissent aucun moment de répit à quiconque et réaffirme que les zombies peuvent avoir plus d’humanité que les vivants…
Dakus
29 janvier 2018 at 21 h 01
Je suis tellement triste que le prochain tome soit le dernier…