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Japon

Notre critique des tomes 1 et 2 de « Gambling School »

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Critique Manga, Gambling School, Manga, Seinen, Soleil Manga, Toru Naomura, Homura Kawamoto,

Critique Manga, Gambling School, Manga, Seinen, Soleil Manga, Toru Naomura, Homura Kawamoto,

Dessinateur : Toru Naomura
Scénariste : Homura Kawamoto
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Seinen
Genre : Thriller
Public : Averti
Contenu : 256 pages
Sortie : 28 juin 2017
Prix : 7,99€
Statut de la série : En cours de publication

La sélecte école privée Hyakkaô cache un fonctionnement peu conventionnel : régie selon un système de classes, la place de chacun n’est pas décidée par la fortune de ses parents mais par son succès aux jeux de hasard. Avec pour seul passeport l’argent misé et ce sous l’autorité toute puissante du conseil des élèves, les jeux de toutes sortes sont ainsi organisés et personne ne peut y couper. Plus on perd de sommes importantes plus on descend sur l’échelle des classes, pouvant passer du statut de grand gagnant régnant sur le tribut ou masse des élèves hors conseil des élèves à celui de « bête » à tout faire suivant le bon vouloir des gagnants. Malheur à qui devient « bête » car sa vie se transforme en enfer quotidien. C’est dans cette hiérarchie vicieuse que débarque une nouvelle élève, Yumeko Jabami. De prime abord naïve, Yumeko se montre enthousiaste à l’idée de devoir jouer tantôt aux cartes, tantôt à la roulette son destin d’élève. Mais les calculs de ses premiers adversaires se révèlent rapidement faussés : Yumeko ne fait pas semblant, elle aime jouer, elle a la passion du jeu et peu importe les conséquences, elle est prête à tout pour jouer ! Naïve ou calculatrice, elle sera un adversaire de choix, attirant à elle l’attention dangereuse du conseil des élèves…
Autre version du survival manga, nous voici dans l’enceinte d’un établissement scolaire régie par le pouvoir d’un tiers sur la masse, sorte de vision exacerbée du monde des adultes, du travail, de la société et de ses injustices. L’argent est le cœur du sujet, manipulé par des parties de jeux divers et très variés qui n’ont d’autre but que de jauger de la malignité et de la force tactique de chacun. Mais tout ceci ne serait rien sans une très lourde dose de tricherie, ce à quoi s’attache particulièrement l’héroïne qui entend assouvir ses pulsions de joueuse maladive mais garde les yeux grands ouverts pour ne pas se faire avoir.
La force de ce titre semble se trouver dans l’imagination dont fait preuve le scénariste Homura Kawamoto pour proposer des jeux spécialement créés pour ce contexte. Exit les jeux de cartes traditionnels du type poker, place au « vote pierre-papier-ciseaux » qui implique toute la classe, au « jeu des doubles-paires épuisantes », au « jeu de la vie et de la mort »… Des jeux parfaitement pensés, adaptés au sujet du manga, qui offrent la possibilité tant de tricherie élaborée que de contres malins pour l’héroïne, le tout enrobé d’un suspense de qualité. Seul bémol : les règles sont parfois un peu complexes et leur mise en place cassent le rythme de lecture. Narration au service d’une héroïne qui dénote et agace autant qu’elle attise la sympathie de ses camarades et même du lecteur, Gambling School ne serait rien sans une bonne palette de personnages.
Si certains sont assez stéréotypés tels que Suzui et Saotome, Jumeko fait tache dans le paysage des dominés-dominants. Alternant une attitude candide et conquérante, elle prend au dépourvu son monde et le lecteur. Elle n’a rien de celle qui viendra sauver les victimes du système car visiblement, cette situation l’amuse beaucoup, à tel point qu’on se demande quel est son but réel et même si elle en a un. Mais elle prend un grand plaisir à mettre ses adversaires à terre, plus encore quand ce sont des tricheurs. Rien ne l’arrête, ni la perspective de perdre une sacrée somme, de devenir une « bête » à son tour, ni de subir les brimades qui vont avec. Seule sa folie du jeu compte, l’anime, la pousse à accepter tous les défis. Pour autant, elle fait preuve d’une grande capacité à déjouer les pièges, et ses défaites laissent deviner une contre-attaque de poids. Peu à peu, elle s’entoure des victimes qui la voient comme une rebelle au système, de ceux qu’elle a vaincu mais garde une attitude constante, oubliant l’orgueil pour ne penser qu’à la prochaine partie !  
Face à elle, une grosse brute qui ne perd rien pour attendre et les membres du mythique et redouté conseil des élèves dont elle attise la curiosité, promesse de redoutables duels à venir.
Le dessin de Toru Naomura est un bon modèle de seinen en milieu scolaire, avec son florilège de jolies filles à belles poitrines et micro jupes, aux chevelures impeccables et aux sourires parfois pervers. Idem pour la grosse brute de service, parfait cerbère moche pas beau, et le pauvre type éternel perdant résigné Suzui, qui est d’une banalité affligeante. Le chara-design impose les figures féminines comme seuls personnages qui comptent, collant parfaitement au scénario. Si les arrières plans sont minimalistes, le jeu d’encrage et de trames apportent une très bonne ambiance à suspense, souligne l’angoisse grimpante lors des parties, le tout associé à une mise en cases dynamique. Les moments forts sont mis en vedette et collent au déroulement des évènements.
Ultime bémol et non des moindres : d’aberrantes fautes d’orthographe répétées (tome 1 surtout) ainsi qu’une syntaxe parfois douteuse…navrant pour un éditeur tel que Soleil manga qui s’est épargné la peine de relire avant publication et on voit le résultat.
Gambling School se veut comme un seinen atypique mais peine à retenir l’attention du lecteur balancée entre l’esthétisme très fan service de ses héroïnes et des jeux aux règles parfois difficiles à assimiler.

Points forts : 

  • Contexte bien expliqué 
  • Héroïne atypique, tantôt candide tantôt aussi calculatrice que les autres 
  • Système des jeux inventé par et pour l’école audacieux 
  • Suspense 
  • Dessin adapté au scénario 
  • Mise en cases et jeux trames qui forment une bonne atmosphère 

Points faibles : 

  • Énième reprise du seinen scolaire 
  • Personnages secondaires et chara-design trop stéréotypés 
  • Règles des différents jeux parfois trop alambiquées qui cassent le rythme 
  • Fautes d’orthographe et de vocabulaire navrantes 

Verdict : Deux tomes moyens !!!

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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