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Critique

Notre critique des tomes 1 et 2 des 7 Ninjas d’Efu

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Dessinateur : Takayuki Yamaguchi
Scénariste : Takayuki Yamaguchi
Éditeur : Meian
Collection : Seinen
Genre : Fantastique, Action, Historique
Public : + 14 ans
Contenu : 196 pages
Sortie : 6 août 2019
Prix : 6,95€
Statut : En cours, 7+ tomes au Japon

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Résumé

“Kakugo est un jeune barbare de la vallée Hagakure. Kaizô et Iori sont deux opposants de Ieyasu Tokugawa, le nouveau commandant suprême. Alors qu’ils fuient sa milice pour se cacher dans la vallée, le village de Kakugo les recueille et leur propose de quoi survivre. La milice finit par les retrouver, ce qui cause la mort de Kakugo. Comme 6 autres personnes, à sa mort, il a la possibilité de revenir sur terre en devenant un ninja Onshin, doté d’une puissance phénoménale. Il devra, avec sa lame, se venger de ceux qui ont porté atteinte à sa vie. Cependant, sept guerriers de l’ombre font leur apparition. Ce sont les sept lames d’Efu, les Ninjas Onshin !”

Notre critique

Présenté en avant-première à la Japan Expo 2019, Les 7 Ninjas d’Efu est l’un des nouveaux seinen des éditions Meian, signé Takayuki Yamaguchi (Shigurui). Après le succès phénoménal de Kingdom, l’éditeur s’affirme dans sa spécialisation apparente en seinen historiques avec ce titre qui nous plonge cette fois dans un Japon du 17ème siècle particulièrement sanguinolent.

Le contexte historique met d’emblée le ton en nous plongeant en plein dans l’époque Sengoku, « l’ère des provinces en guerre », une période particulièrement marquée par les conflits politiques et militaires incessants. Ieyasu Tokugawa, alors au pouvoir, forme une milice pour éliminer sans pitié tous les survivants du clan Toyotomi et tous ceux qui seraient susceptibles de menacer son autorité. L’auteur manie ce contexte sérieux à sa sauce, rajoutant ainsi des éléments surnaturels tout en en respectant fidèlement les grandes lignes, offrant ainsi à ses lecteurs un mélange à la fois réaliste et prenant.

On découvre ainsi, l’une après l’autre, les histoires d’hommes et de femmes opposés au pouvoir, trouvant la mort dans des circonstances particulièrement injustes et cruelles. Réanimés par leur désir de vengeance, ils reviennent à la vie sous formes de démons onryô, des esprits vengeurs tout droit sortis du folklore japonais. Affublés ici d’une armure faire des armes les ayant tués, ces ninjas onryô sont dotés d’une force colossale leur permettant d’assouvir leur soif de revanche. Ici, l’auteur fait le choix assez délicat de présenter ses personnages les uns après les autres, en prenant bien le temps d’élaborer l’histoire de chacun ; ainsi, au terme de ces deux volumes nous n’aurons découvert que trois des sept (?) ninjas. On ne peut donc qu’émettre des suppositions sur la suite de l’histoire une fois que tous les personnages auront été présentés : s’uniront-ils pour lutter contre le pouvoir ? Ou bien continueront-ils, chacun de leur côté, leurs histoires respectives ?

Malgré cette progression pour l’instant très linéaire, chaque histoire et nouveau personnage se révèle suffisamment intéressant et original pour éviter de tomber dans la répétition. Chacun possède des motivations et ambitions propres, le seul point commun les unissant étant la cruauté à laquelle ils font face. Et cruauté est un maigre mot ici, car l’auteur ne fait pas dans la censure ; torture, viols, démembrements… la cruauté humaine n’a pas de limites, banalisée et perpétuée dans un cycle qui semble sans fin et donne un ton très sombre à l’histoire. On est réellement dans un contexte où la mort peut frapper d’un instant à l’autre, sans distinction, et voir les personnages lutter pour survivre dans ce chaos, s’évertuant malgré tout à vivre avec honneur, ne les rend que plus attachants. Qu’ils soient barbares, fille de samouraï, lutteur de sumo ou encore ancienne courtisane, tous mettent un point d’honneur à vivre comme ils l’entendent et fidèles à leurs principes, et on ne peut que les soutenir dans leur combat face à leurs ennemis égoïstes et abjects, qui tombent dans l’indolence et s’amusent de les atrocités qu’ils provoquent autour d’eux.

Toute la richesse de cet univers chaotique est parfaitement retranscrite dans les superbes dessins. Chaque case, chaque décor, chaque personnage est réalisé avec le plus grand soin, et les combats s’enchaînent avec un dynamisme tout particulier. Le plus grand détail est appliqué aux armures que portent les ninjas onryô après leur transformation, aucune ne ressemblant à la précédente, ainsi qu’aux postures et mouvements véritablement chorégraphiques des personnages. Chaque nouvelle histoire fait naître un nouveau ballet de violence, de nudité et d’horreur réellement fascinant.

La traduction fait le choix de maintenir les noms des techniques en japonais avec notes en astérisques et apporte quelques petites précisions lorsque le contexte l’exige, bien que pour un titre aussi axé historique, des notes plus poussées, voire des pages d’explication en début ou fin de tome, auraient peut-être été judicieuses. On ne pourra donc que conseiller aux lecteurs souhaitant réellement s’investir dans l’histoire de faire quelques recherches afin de mieux saisir le contexte, mais même sans faire cet effort, le récit reste tout à fait compréhensible. Enfin, Meian continue de nous offrir de très belles couvertures avec titre en relief.

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