Critique
Notre critique du tome 1 de Barbarities
Dessinateur : Tsuta SuzukiScénariste : Tsuta Suzuki
Editeur : Taifu Comics
Collection : Yaoi
Genre : Yaoi, romance
Public : Public averti
Contenu : 220 pages
Sortie : 29 octobre 2021
Prix : 8,99 €
Statut de la série au Japon : Terminée en 4 volumes
Dans le royaume de Lorraine, le vicomte Adam Cunning se voit assigné la garde du vieux ministre de la Justice de la couronne, le seigneur Montague. Le jeune noble, hédoniste et libertin, décide pour tromper son ennui de se rendre à une partie fine où est censé apparaître Joël, le neveu de son maître. Timide et maladroit, ce dernier n’est toutefois pas là pour prendre du bon temps, mais pour mener à bien une mission secrète. Semblant être moins à l’aise avec les choses de la chair qu’avec celles de l’esprit, il aura besoin de toute l’aide que le bel Adam pourra lui apporter.
La qualité du trait de Tsuta Suzuki donnait déjà un aperçu de ce nouveau titre publié par Taifu mais ce tome 1 de Barbarities réussit son entrée haut la main !
Dans un contexte semi-imaginaire entre rois, reines, nobles, religieux influents et guerre de pouvoir, un duo plutôt classique prend place. Pourquoi classique ? Tout simplement en raison du très courant dyptique dans les relations amoureuses qui se retrouve ici : le joli cœur prêt à tout et le timide coincé très déterminé. Le jeu du chat et de la souris peut commencer sur fond de rivalités politiques qui peuvent vite mal tourner.
Adam Cunning est un libertin fier de l’être, soudainement assigné à la protection d’un vieil homme très influent, le seigneur Montague. Ce dernier étant ministre de la Justice du royaume, sa vie est menacée. Plus encore en raison de ses décisions et partis pris en faveur du peuple, au détriment des intérêts d’une certaine noblesse. Voilà qui pourrait se révéler une mission bien ennuyeuse pour le très sollicité Adam, qui ne se refuse jamais aux femmes…ni aux hommes. Mais le vent tourne lorsqu’il rencontre le neveu de Montague, Joël.
Ce dernier est aussi sérieux que son oncle, prêt à tout – ou presque – pour parvenir à ses nobles fins. Adam le surprend en pleine action et vient gâcher ses projets secrets. Face à l’emportement du beau jeune homme, contrarié de son échec, Adam est séduit. Il lui propose alors d’être son complice et de feindre une romance. Hésitant mais déterminé à réussir, Joël accepte.
Ce tome 1 de Barbarities pose les débuts d’une romance très complexe, sur le ton d’un « je t’aime moi non plus » entre comédie et suspense où la mort rôde volontiers. Car Montague et Joël cachent aussi quelques secrets qu’Adam ne va pas tarder à découvrir. Il décide même d’en tirer profit pour tenter de séduire réellement Joël, son premier véritable amour…
L’histoire pourrait être plus complexe car il y a beaucoup de personnages secondaires. Néanmoins, centrée sur le duo de complets opposés que sont Adam et Joël, elle reste fluide et aisée à suivre. Tout est fait pour que Adam et Joël se contredisent : l’un est débridé sexuellement, désinvolte en tout, insincère au possible, audacieux et risque-tout quand l’autre est trop sérieux, entêté, timide, résolu à ne pas écouter son cœur pour donner la priorité à ses missions. Chacun a des à priori sur l’autre, lesquels sont levés au détour de conversations, d’échanges fortuits et d’événements tragiques. Ils apprennent à se connaître au fil du temps et à s’apprécier malgré tout ce qui les différencie.
Si Adam a vite fait de choisir Joël pour premier véritable amour, la réciproque n’est pas immédiate. On termine ce volume sur un autre classique : découragé par la seule amitié que lui propose l’élu de son cœur, Adam s’affiche avec une autre. Joël va-t-il commencer à interroger sérieusement son cœur ?
L’entrée en scène d’un autre couple étrange, un prince français et son fidèle serviteur, pourrait bien changer la donne !
Le dessin est très délicat et soigné. Tsuta Suzuki crée des personnages au diapason de leur caractère, gracieux, élégants et pleins de charisme. Ce chara-design attentionné participe à rendre les héros sympathiques dès leur apparition. La mise en scène s’attache à suivre le scénario et chaque détail, des vêtements d’époque renaissance aux décors très changeants et variés, ancre vraiment le récit dans un contexte historique entre sources réelles et imaginaire de l’artiste.
Ce tome 1 de Barbarities offre un très bon moment de lecture et promet une série yaoi très riche en rebondissements, avec un récit qui mêle romance et complots à la cour.
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