Dessinateur : Ryo Hanada
Scénariste : Ryo Hanada
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Fantastique, Horreur, Romance
Public : Public averti
Site officiel : Kana
Sortie : 16 octobre 2015
Prix : 7,45€
Statut de la série : En cours de publication
Cachés dans l’ombre de l’anonymat, des vampires vivent au milieu des humains. Beaucoup de tiennent tranquilles, évitent d’être tentés par le sang pour ne pas attaquer frénétiquement les humains. Mais lorsque certains se laissent aller à leur instinct, une brigade spéciale entre en action. C’est ce que fait le jeune Anzai, un hybride sans pitié pour les vampires qui viennent transgresser la loi. C’est ainsi qu’il vient au secours de Tsukasa, une étudiante timide qui n’avait pas vu venir son camarade de fac… Blessée lors de l’altercation entre Anzai et sa proie, elle devient soudainement un attrait insupportable pour Anzai. Poussé par son démon intérieur, le jeune homme se jette sur elle et goûte son sang avant de l’embrasser et de reprendre le contrôle de lui-même. Désormais à la merci de ce démon qu’il pensait maîtriser, Anzai peine de plus en plus à rester éloigné de Tsukasa, poussé par l’envie qu’il a de son sang et le sentiment grandissant qu’il est tombé amoureux d’elle. Mais si une romance venait à éclore entre eux, jusqu’où pourrait-il se laisser aller sans la tuer ? Car dans le monde des vampires, le sexe c’est le sang…


Et une histoire de vampire, une ! Quoique… Si la recette n’en finit plus de revenir sous toutes les plumes, celle des Devil’s Line a le mérite de reprendre des ficelles connues assaisonnées d’un bon zest de shojo et de thriller mêlés. Mélange complexe à mettre en œuvre, périlleux même à soutenir mais, à la lecture, aussi blasé que l’on puisse être des récits de vampires maudits et amoureux, on tombe facilement dans le panneau.
D’abord par une mise en situation immédiate. Pas de préliminaires ou de préface sans fin et soporifique, on tombe nez à nez avec une Tsukasa inquiète d’être suivie par un Anzai sombre et visiblement pas abordable sous ses cernes noirs qui n’attend pas longtemps avant de saisir le copain de fac vampire qui aurait bien voulu goûter la petite miss atterrée. Aussitôt l’ennemi neutralisé, Anzai s’abandonne aux instincts primaires de son côté dents longues, irrésistiblement attiré par la blessure de Tsukasa.
L’essentiel est mis en place en un chapitre mais cette rapidité reste crédible et la suite ou comment l’attirance réciproque entre les deux personnages principaux, leur romance atypique, se met en place se déroule sur le reste du tome, en alternance avec les missions d’Anzai qui perd lentement pied. Le scénario est essentiellement centré sur lui, sur ses tourments, ses coups de rage, son instinct de vampire pour lequel le sang et le sexe ne font qu’un, la nécessité qu’il ressent de veiller maladivement sur une Tsukasa adorable mais lente à la comprenette dès qu’il s’agit d’éviter le danger, vampire ou autre…
Personnage féminin phare, elle est pour le moment peu attachante car très passive pour mieux insister sur le fait qu’elle se moque bien de la vraie nature d’Anzai et de ce qu’il pourrait lui faire si le pire devait arriver. Gardée dans l’ignorance comme les lecteurs sur le comment de cette nature hybride de son chevalier servant, elle est le point de vue naïf, le genre amoureuse éperdue et inconsciente qui pourrait bien muer vers une ardente protectrice à son tour le moment venu.
Les personnages secondaires, ennemis, camarades, collègues ou vampires cherchant aussi désespérément qu’Anzai à contenir leur démon sont bien définis, sympathiques et évitent la lassitude du couple vedette.
Le fort potentiel dramatique du récit est atténué par un humour plutôt bien à propos selon les scènes, révélant un aspect moins sombre du personnage d’Anzai ou de ses collègues de travail.
Esthétiquement, on est moins séduit. Si l’ambiance est là grâce à un bon usage de l’encrage et des trames, le trait est peu appuyé et parfois maladroit, plus proche du shojo tant il est discret et même aérien mais se rattrape par un travail méticuleux des visages, des expressions, une mise en scène habile et l’alternance entre page romantique et page tragique où le sang est souvent au premier plan. Le style graphique de Ryo Hanada mériterait d’être mieux travaillé sur ce titre qui a du potentiel.
Avec ce nouveau manga aux dents longues, Kana propose un titre qui revient aux fondamentaux du genre vampire, celui qui plaît et fait recette, avec une thématique axée sur l’amour dramatique née avec Dracula. A ce titre, Devil’s Line se place sur la première marche.
Points forts :
- Récit qui reprend les codes du genre vampire mais le fait bien
- Développement de l’histoire habile avec des codes propres à Devil’s Line
- Personnage principal masculin attachant
- Personnage principal féminin prometteur
- Suspense
- Rythme + +
- Mise en scène
- Expressivité des visages + + +
- Édition française réussie avec tome 2 sorti en même temps
Points faibles :
- Un dessin parfois mal maîtrisé
Verdict : Un Très Bon Tome !!!