Dessinateur : Mitsuo Shimokitazawa
Scénariste : Mitsuo Shimokitazawa
Éditeur : Kana
Collection : Big Kana
Genre : Suspense, Romance, Thriller
Public : + 14 ans
Contenu : 176 pages
Sortie : 5 juillet 2019
Prix : 6,85€
Statut de la série : Terminée en 3 volumes
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Résumé
« Enseignante au lycée depuis peu, Rui Shinomiya tombe un jour sur une photo précieusement gardée par Rui Hayase, l’un de ses étudiants. Choquée, elle se reconnaît sur le cliché, adolescente, à l’époque où elle était victime d’agressions sexuelles. Le passé qu’elle avait tout fait pour oublier ressurgit brutalement. C’est un nouvel enfer, pavé de chantage et de manipulation, qui commence… »
Notre critique
En ce mois de juillet, les éditions Kana nous servent un nouveau thriller, prévu pour ne compter que trois tomes. From End, c’est l’histoire de Rui Shinomiya, une jeune prof dynamique et souriante – du moins, en apparence – qui, peu de temps après avoir obtenu un poste dans un lycée, remarque un jeune élève silencieux qui porte le même prénom qu’elle (Rui Hayase) et qui ne semble pas vouloir se mêler aux autres. En cherchant à l’aider, elle fait une découverte bouleversante : le beau-père de ce garçon, qui l’élève seul depuis le décès de sa mère, est également son ancien professeur à elle qui la violait durant son adolescence.
Mais alors que son premier instinct est de vouloir fuir à nouveau ce passé qu’elle avait pourtant décidé de mettre derrière elle en commençant sa carrière de professeure, lorsque Rui découvre que Hayase, son élève, est également victime d’agressions sexuelles venant de son beau-père, c’est le déclic : elle et le jeune lycéen prennent tous deux une terrible décision, celle de travailler ensemble pour mettre fin à la vie de leur agresseur afin de regagner leur liberté…
Derrière un synopsis assez glauque, c’est presque une histoire d’amour touchante qui se dévoile ainsi dans ce premier tome. Entre les deux Rui, professeure et élève, se développe en effet une complicité extrêmement forte à partir de l’instant où ils réalisent qu’ils ont vécu la même torture. Ils ont l’impression d’être les seuls à se comprendre l’un l’autre, ce qui va créer un lien très fort entre eux deux très rapidement. C’est par ailleurs ce qui les pousse à envisager le meurtre : alors qu’ils semblaient résolus à continuer de souffrir sans jamais agir, c’est finalement voir l’autre subir la même chose qui leur fera sauter le cap, pour l’un comme pour l’autre.
On ignore encore à ce stade de l’histoire si cette affection très forte qu’ils éprouvent l’un pour l’autre va évoluer en véritable romance ou non, mais on peut déjà deviner que ces deux protagonistes vont tout faire pour se protéger l’un l’autre. Les voir lutter ensemble pour regagner leur liberté les rend bien sûr très vite attachants en tant que personnages ; posés en tant que victimes, on ressent facilement de l’empathie pour eux, on aimerait qu’ils se sortent de cette terrible situation et qu’ils atteignent la liberté et le bonheur qu’ils méritent. De ce fait, on est également tentés de les soutenir, voire même de les encourager à commettre ce meurtre qui nous semble presque « justifié »… un dilemme moral intéressant, donc.
Au niveau du dessin, on est dans un style très proche d’un shôjo classique, que ce soit dans la manière de dessiner les personnages ou dans l’agencement des cases ; on en retrouve également pas mal de codes, tels que des gros plans sur les visages des personnages ou des effets lumineux lors des moments émouvants. Le décalage entre cette ambiance romantique et l’horreur de l’histoire crée un ensemble aussi surprenant qu’irrésistible, et on ne sait plus trop si l’on doit espérer que le scénario évolue en belle histoire d’amour ou en tragédie sanguinolente !
Quoi qu’il en soit, ce premier volume aura réussi à piquer notre intérêt et à nous donner envie de vite lire la suite pour savoir ce qui adviendra de nos deux héros…