Dessinateur : Fumi Minato
Scénariste : Project Itoh
Éditeur : Pika Édition
Collection : Seinen
Genre : Science-Fiction, Suspens
Public : + 15 ans
Contenu : 176 pages
Sortie : 3 juillet 2019
Prix : 7,50€
Statut de la série : Terminée en 3 tomes
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Résumé
Dans le monde dans lequel évolue Tuan, une jeune fille membre de l’OMS, chaque adulte a dans son corps des molécules médicales. Ces molécules sont reliées à un serveur qui contrôle la santé de chacun. Encore adolescente, Tuan a fait la connaissance de Miach, une jeune fille qui refuse d’entrer le moule et décide d’en finir. Tuan et Cian ont été sauvées de justesse du suicide, pas Miach. A son retour de mission, Tuan va assister au spectaculaire suicide de Cian, en même temps que celui de milliers d’autres à travers le monde. La jeune fille veut connaître l’origine de ce suicide collectif et comprendre pourquoi son ami y a pris part.
Notre critique
Les éditions Pika continuent la parution des œuvres de Project Itoh, avec la dernière partie de sa trilogie. Après The Empire of Corpses en novembre 2018 et Genocidal Organ en mars 2019, c’est au tour de Harmony de paraître. Satoshi Itoh de son vrai nom est un auteur à succès japonais de romans et d’essais de science-fiction. Sa mort en 2009 a coupé court à son univers créatif, mais ses œuvres lui survivent, avec toujours autant de succès.
Dans Harmony, nous découvrons un univers reconstruit après de nombreuses guerres nucléaires. L’humanité a failli disparaître, et pour se sauver, l’homme a créé Watchme : une molécule médicale implanté dans chaque être humain adulte. Ces molécules sont reliées à des serveurs qui contrôlent la santé de chacun : tout est pesé, mesuré et l’état psychique des adultes est également sous surveillance. Des panneaux s’affichent pour réguler l’apport calorique des repas ou avec des annonces publicitaires pour des centres de reconditionnement en cas de baisse de moral. Les humains ont des coordinateurs de vie qui les aide à gérer leurs besoins. Les enfants et les adolescents n’y ont pas droit, ils gardent encore leur intégrité corporelle.
Miach refusait de recevoir Watchme et de perdre la possession de son corps. Pour ce faire, elle a trouvé en Tuan et Cian des compagnes pour affronter la mort. Cian a fini par craquer et à avouer à ses parents son anorexie. Tuan a pu être sauvée. Pas Miach. Tuan et Cian ont été reconditionnées, afin de rentrer à nouveau dans le moule créé par leur société. Mais jamais elles ne sont redevenues ce qu’elles étaient : Tuan, sous couvert de membre de l’OMS, fait de la contrebande et Cian affiche un sourire de façade. Elle s’en veut pour le décès de son amie Miach. Lorsque les yeux vides, elle met fin à ses jours de façon spectaculaire, Tuan comprend que son amie a beaucoup souffert de vivre dans un monde « parfait ».
Les souvenirs sont présentés comme des programmations informatiques, de type commandes manuelles DOS. On voit les évènements à travers Tuan, et on peut penser que ses souvenirs sont devenus des fichiers informatiques, qu’elle ouvre et referme. Le scénario évolue entre temps présent et passé, on navigue de l’un à l’autre facilement, sans se perdre. Le dessin est de qualité, le trait est précis et clair. Les héroïnes sont gracieuses et on sent toutes leurs détresses dans leurs regards et leurs maintiens. Il y a des décors, assez futuristes, mais ils sont peu travaillés, afin de mettre en avant les personnages. La jaquette de ce premier tome est toute simple : on retrouve Tuan, toute de rouge vêtue, sur fond blanc.