Notre critique du tome 1 de « Oldman »

Billy Oldman a passé toute sa vie dans un cachot royal. Magicien, illusionniste, il a été enfermé par la reine. Restée jeune et belle tandis qu’il devenait un vieil homme, la souveraine est aussi cruelle que sa jeunesse est mystérieuse. Sa dernière ennemie en date, la redoutable guerrière Rebecca croupit elle aussi entre les murs d’un cachot humide, privée de ses quatre membres… Mais un soir, Oldman annonce un tour magistral à la reine qui vient le voir à l’œuvre. Sous ses yeux ébahis et ceux de ses gardes, il franchit les barreaux de sa geôle et disparaît dans la nuit, emmenant Rebecca !

La Fantasy est un genre peu aisé à mettre en scène dans toute BD aussi les titres méritants sont-ils peu nombreux. Du côté de la BD asiatique, manga, manhwa et manhua proposent parfois de réelles et surprenantes réalisations. Avec ce premier tome particulièrement réussi, Oldman prédit une série addictive menée par de riches personnages et un scénario minutieusement élaboré.

En quelques pages à peine, le lecteur est plongé dans un monde médiéval fait de violence, de mystères, de complots et de magie. Cette magie n’est pas le domaine privilégié du héros Billy Oldman puisque le caractère surnaturel de la jeunesse prolongée de la cruelle reine est évoqué sans détour : Oldman enfant puis vieil homme se confronte au même visage, en dépit des décennies écoulées. Mais quelles sont les intentions de cette reine si cruelle ? On comprend qu’elle a la rancune tenace à la seule vue de l’état auquel elle a fait réduire son ancienne ennemie Rebecca mais quelles raisons l’ont poussée à enfermer Oldman toutes ces années ? Un premier secret qui tisse sa toile dans l’esprit du lecteur et se trouve au fil des pages associées à d’autres. Qui est vraiment Rebecca, qui est Oldman, qui est Neleh et quels sont leurs liens respectifs, s’il y en a… ?

Entre influence anglo-saxonne, intensité dramatique, suspense, humour et action, Oldman ne laisse personne indifférent. Vincent, le médecin fantasque a tout du génie loufoque mais indispensable complice pour les projets encore secrets d’Oldman. Il est, avec la jeune Neleh qui fait une entrée en scène fracassante, le personnage porteur d’humour qui offre une alternative intéressante à l’atmosphère sombre qui accompagne la reine, sa rivale torturée et le très sérieux Oldman.
L’action réelle s’invite également, grâce à une Neleh qui tente une action désespérée entraînant une réponse musclée initié par une Rebecca qui a une sacrée revanche à prendre.

Ecrit comme un bon roman du genre, avec mesure et un talent évident, Oldman présente un monde, ses protagonistes et les place au cœur d’une histoire qui ne manque pas de mordant.
 

Chang Sheng associe la force de son texte à un dessin puissant. Le réalisme choisi pour traiter les personnages relève encore la crédibilité de leur rôle, des émotions qu’ils affichent, du style très seinen de ce titre. Bien définis physiquement, chaque protagoniste a une identité visuelle bien à lui, reflet du rôle qui lui échoit dans ce tome 1.
Soutenue par une dynamique de mouvements et des arrières plans denses, la mise en scène se savoure, alternant l’ambiance obscure d’une prison royale avec une salle de représentation, une auberge bondée, un jardin verdoyant, des rues bordées d’architecture guindée ou un coin de campagne où s’affrontent l’équipe d’Oldman et les soldats royaux.

Bien qu’étant une introduction, ce premier tome pose les bases d’un récit qui recèle de nombreuses promesses. Les fervents lecteurs de Fantasy en tout genre apprécieront autant que les néophytes.

Vivement la suite !!

Verdict : Un Excellent Tome !!!