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Japon

Notre critique du tome 1 de « Perfect World »

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Akata, Critique Manga, Manga, Perfect World, Shojo,

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Dessinateur : Rie Aruga
Scénariste : Rie Aruga
Éditeur : Akata
Collection : L
Genre : Handicap, Tranche de vie, Romance
Public : Tout public
Site officiel : Non
Sortie : 13 octobre 2016
Prix : 6,95€
Statut de la série : En cours de publication

A 26 ans, Tsugumi a oublié son rêve de devenir artiste peintre pour se suffire d’un poste peu ambitieux au sein d’une société de design d’intérieur. Au cours d’un dîner organisé par l’entreprise, elle retrouve avec surprise son amour secret de lycée, Ayukawa. Architecte diplômé, il semble avoir bien mieux réussi qu’elle, être professionnellement accompli. Peut-être aurait-elle une chance de le conquérir cette fois-ci ? C’est du moins ce qu’elle pense avant que le jeune homme ne s’excuse poliment en quittant la table… pour prendre place dans son fauteuil roulant. Victime d’un accident qui a touché sa moelle épinière à la fin de ses études, Ayukawa ne marche plus. Sous le choc, Tsugumi pense qu’elle ferait mieux de se contenter de renouer leur amitié passée, qu’elle ne pourra jamais fréquenter un homme en fauteuil roulant. Mais les jours passent et leur quotidien au sein de l’entreprise les réunit souvent. En retrouvant Ayukawa, Tusgumi reconnaît le garçon qui l’a charmée autrefois mais perçoit aussi sa grande fragilité physique et mentale. Cet homme n’est plus vraiment le garçon de son premier amour mais il reste celui qu’elle n’a cessé d’aimer en secret. Pourrait-elle sérieusement devenir plus que son amie ? A mesure qu’elle se rapproche de lui, la jeune femme va découvrir tout ce que cela implique de vivre avec un corps irrémédiablement abîmé… Cet amour sera-t-il assez fort ?

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Akata aime les titres forts et Perfect World ne fait pas exception à cette ligne éditoriale audacieuse. Des mangas sur le handicap, il y en a déjà eu de publiés en version française mais toujours axés sur le sport et l’amitié comme espoirs. Qu’en est-il de la vie intime de ces héros, de leurs sentiments par-delà les douleurs et les épreuves morales et physiques ? Jusqu’alors laissé de côté, cette vision narrative nous vient en pleine figure avec Perfect World.
On pense tous connaître les obstacles, on en parle parfois dans les médias et l’idée des difficultés de déplacements ou d’accès à certains lieux est entrée dans les esprits des gens non directement concernés. Mais la réalité du quotidien, des dangers sanitaires qu’encourent les handicapés, leur solitude et le rejet social s’exposent dans ce manga à la fois discret et percutant.
Avec les certitudes que tout lecteur peut avoir et retrouver, Tsugumi est d’abord choquée de découvrir son ami et amour secret d’adolescence dans un fauteuil roulant, lui qui était si énergique, sportif autrefois. La vie ne fait pas de cadeau et tandis qu’elle se contentait de la subir un peu, oubliant ses rêves d’artiste pour s’orienter vers une facilité confortable, elle découvre qu’Ayukawa n’a pas eu ce choix, qu’il a dû lutter férocement pour survivre à ce revers du destin. Pourtant, il paraît avoir surmonté cette épreuve et la vivre assez bien, allant jusqu’à accomplir son ambition de toujours. Mais elle ne peut que remarquer que cet homme n’est plus le garçon qu’elle a connu. Il est moins enjoué, plus pensif, un rien fataliste. Est-ce le prix à payer pour surmonter son état ? Sans doute. Et parce qu’elle admire sa force de caractère, elle comprend que s’il a changé, il reste son amour resté muet en son cœur toutes ces années. Mais alors, que peut-elle faire ? Visiblement, Ayukawa a renoncé à beaucoup de choses par la force des évènements et aussi à l’amour et ce qu’il lui fait entendre de son état n’est pas fait pour rassurer Tsugumi (avoir la moelle épinière abîmée donc plus aucune sensation de la taille aux orteils implique plus que le fauteuil roulant : incontinence occasionnelle, jugement muet omniprésent en public, blessures qui passent inaperçue et peuvent vite dégénérer…). Cherche-t-il à la faire fuir, à refuser tout autre inclinaison qu’amicale ? Sans doute.
La jeune femme a donc le choix. S’entêter et lui ouvrir les yeux sur la sincérité de son amour pour lui ou bien le fuir et rester une amie.
Ses sentiments trop forts s’imposent et les difficultés s’enchaînent en même temps que le bonheur. Mais pour combien de temps ?
Heureusement pour les deux héros, l’entourage n’est pas toujours source de nouveaux problèmes et peut même s’avérer de bons conseils et d’un soutien bienvenu.
Les personnages principaux sont agréables et on s’attache facilement à leurs pas. Il est facile de s’identifier à Tsugumi comme à Ayukawa qui ressemblent à n’importe quel jeune adulte de notre époque et mêmes ceux qui gravitent autour d’eux rappellent aisément la famille, les collègues que l’on fréquente, avec leurs questions et leurs réflexions ma foi bien censées même lorsqu’elles sont cruelles.
L’art de la mangaka est typique du shojo et en respecte les codes : la finesse des traits, la large palette d’expressions traduisant les émotions, des cases très aérées, une mise en scène fluide. L’accent est donc mis sur les détails qui doivent illustrer le propos de l’histoire, la description visuelle de la vie d’un handicapé mais sans exagération ni pathos, juste ce qu’il faut pour donner corps aux mots.
Avec une thématique forte et un récit porté par des personnages tous simples, proches du lecteur, Rie Aruga présente un shojo marqué par un réalisme poignant et intelligent.
Points forts : 
  • Un shojo avec le handicap pour toile de fond 
  • Pas de dramatisation exacerbée, juste du réalisme 
  • Réflexions sans fard sur le statut social et intime du héros handicapé 
  • Personnages bien conçus, auxquels on s’identifie aisément 
  • Émotions + + 
  • Romance + + 
  • Dessin typique du shojo 
  • Détails graphiques axés sur le quotidien du héros au service du récit 
  • Édition française réussie 
Points faibles : 
  • Néant 

Verdict : Un Excellent Tome !!! 

Rédactrice manga de Nipponzilla. Dévoreuse manga, BD et livres en tous genre, bavarde absolue, elle s’attaque à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un bon titre et qu’importe les déceptions, elle s’acharne pour vous dénicher des perles.

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